Mélanie Maura,  Maison rose, 2022, huile et acrylique sur toile, 190 x 190 cm

du 20 janvier au 30 avril 2023

 au Musée de Gajac  – 2, rue des Jardins  – 47300 Villeneuve-sur-Lot

Mélanie Maura,  Maison rose, 2022, huile et acrylique sur toile, 190 x 190 cm

     

Informations pratiques ………………………

Vernissage : le 20 janvier 2023  à 18 h

Musée de Gajac                         

2, rue des Jardins                           

47300 Villeneuve-sur-Lot

Tél : 05 53 40 48 00

Site : www.ville-villeneuve-sur-lot.fr

Mail : musee@mairie-villeneuvesurlot.fr

Facebook : page « Musée de Gajac

Des’illusions est le fruit d’une rencontre avec Mélanie Maura, plasticienne arrivée dans notre ville il y a trois ans.

L’artiste nous a séduit tant par ses œuvres réalisées « aux aiguilles », telle cette formidable  boucherie1 où rôtis et terrines, jambons et boudins sont  tricotés main, que par sa créativité mise au service des ateliers d’arts plastiques  qu’elle a animés au musée.

Il y a quelques mois, nous lui avons  proposé d’instaurer un dialogue avec une sélection d’œuvres issues des collections. De son immersion dans les réserves du musée est né Des’illusions, un univers onirique, tendre et âpre à la fois, où le passé et le présent s’affrontent et les joies de l’enfance rencontrent la brutalité du réel.

Si mes souvenirs sont justes, l’enfance se résume à avoir envie de choses qu’on ne peut pas obtenir. Audur Ava Olafsdottir, L’embellie, 2012

Mélanie Maura – Moulin, 2022 – Aquarelle sur papier  – 30 x 40 cm (1) La Boucherie, 2018 – Installation – Bagnères de Bigorre 3

À PROPOS de…

Mélanie Maura  a pris appui sur une sélection d’œuvres issue de longues et patientes recherches dans les réserves et salles d’exposition permanente du musée pour construire une installation tentaculaire, au premier regard joyeuse, colorée, hétéroclite, telle une douce “folie de l’enfance”.

La plasticienne a  tricoté, crocheté, peint, sculpté, façonné un réseau, un faisceau de liens où le

passé et le présent communiquent, s’interrogent, s’affrontent parfois, avec impertinence et légèreté. Mais sous l’apparence d’un univers onirique et malicieux, Mélanie Maura met à mal la blancheur du conte. Émergent de façon indicible les traces, les stigmates d’une diabolisation, d’un mal universel, d’un rappel urgent à la précarité de notre existence, telle une vanité.

La plasticienne fait usage du médium textile, « il s’est imposé », perpétuant les savoir-faire, l’amour transmis au fil des mailles, de génération en génération dans le lieu clos du quotidien féminin. Et telles ces pionnières féministes des années 1970 qui ont fait

Rouille de chou,2022,  aquarelle acte d’insoumission en transcendant les travaux d’aiguilles par 56 x 76 cm

L’artiste au regard espiègle, nous invite dans une allégorie où les ombres du passé, la mélancolie de l’enfance se heurtent au réalisme du temps présent. Adieu l’innocence, le piège se referme, suscite un sourire doux-amer, une forme de désarroi.

Depuis toujours,  je débroussaille le monde en traduisant la vie en fables.

Ma rêverie tord le réel, ce bricolage m’est une sorte de système immunitaire contre la vacuité et l’angoisse. Carole Martinez, Les roses fauves, 2020

JOUETS

la palette vive et fluo, la plasticienne a fait le choix d’un bleu qui hésite avec le gris, d’un  bleu… délavé, éteint, qui met à distance le plaisir retrouvé et interroge le rapport du jouet à l’enfant, tout comme celui du jouet à l’adulte.

Pour autant, le jouet est rarement jeté. Ce sont souvent les parents, qui tiraillés entre désir et peur de voir leur enfant grandir, se chargent non pas de s’en débarasser mais de le mettre en carton et de le remiser dans le garage, le grenier ou la cave tel le vieil album photo et son lot de souvenirs que l’on referme et que l’on range.

Dans sa proposition, Mélanie Maura interpelle, voire déjoue notre relation au jouet. Certes, s’il reste perçu comme un facteur d’apprentissage ludique, de bonheur pour l’enfant et son entourage, il incarne aussi la complexité des relations familiales et le reflet de notre société consummériste, de ses codes, de ses excès, de sa folie, de sa violence, le reflet de nos “Des’illusions”…

En tant que femme j’étais déjà une artiste dévaluée. Faisant partie d’une minorité, je suis attirée par les valeurs et les objets dits mineurs. De là, sans doute mon goût pour l’art populaire, les proverbes, l’art brut les sentences, les contes de fée, l’art du quotidien, les broderies, le cinéma… Les minorités deviennent fortes quand elles se servent de leurs propres atouts sans essayer d’imiter ceux de la majorité. Annette Messager

Après une licence en arts plastiques à l’Université de Toulouse le Mirail (2006), Mélanie Maura, plasticienne à dominante picturale et textile, s’inscrit dans une démarche locale tournée vers le monde associatif, en témoignent nombre d’expositions et autres actions menées en Hautes-Pyrénées.

Depuis son arrivée à Villeneuve-sur-Lot, elle s’investit dans la création et l’animation

d’ateliers d’arts plastiques, sollicitée par le Musée de Gajac, l’école d’Art communautaire André Malraux ou encore le Pays d’art et d’histoire du Villeneuvois, tant pour sa maîtrise de nombreuses techniques que pour sa créativité. Si transmettre est dans son ADN, la plasticienne poursuit avec la même passion ses projets de création artistique !

C. B.. : À la genèse de Des’illusions, une sélection d’œuvres issues des collections du musée, comment justifiez-vous ce choix hétéroclite de tableaux, gravures, portraits, scènes d’intérieur, natures mortes, du XVIIIe au XXIe  siècle ? Existe-t-il un lien entre elles ?

M. M. : La sélection établie parmi la collection s’est imposée par son caractère narratif, le champ des possibles qui s’ouvrait à moi pour faire résonner nos univers. En général, j’aime que l’on me raconte des histoires, peu importe qu’elles soient véridiques, c’est une forme de jeu. J’attends le point de bascule, le moment où l’intrigue transforme le récit. C’est vers cela que m’ont menées mes recherches quant au dialogue avec la collection : déclencher un phénomène. Par exemple, dans l’installation les lapins, le format est bouleversé, on déambule dans une scène fantasmée. Le plastique, alors inexistant dans l’œuvre référente, se métamorphose en choux, mais contrairement au carrosse de Cendrillon, il ne redevient pas citrouille à minuit, il gît au sol et devient toxique.

C. B. : Le médium textile occupe dans votre travail une place importante, il fait référence à ces artistes femmes des années 1970 qui ont fait acte de rébellion en détournant les travaux d’aiguilles pour en faire des œuvres d’art mais a-t-il aussi une résonance plus intime ?

M. M. : Bien sûr, le travail d’artistes telles Annette Messager, Louise Bourgeois, Mona Hatoum et bien d’autres, fait partie de mes références et le médium en lui même est l’expression d’une quête féministe dans le sens où il signifie, « je suis là, j’existe, je transcende ma condition et mon savoir-faire en œuvre d’art et aussi, je ne suis pas dupe ». Sous des apparences inoffensives, les travaux d’aiguilles ou ouvrages de dames, se révèlent être de petites armes qui peuvent toucher des points sensibles. Une aiguille, ça pique.

Mais avant de découvrir et de me passionner pour ce médium en tant qu’expression artistique, vers 15 ans, j’ai observé ma mère, mes grands-mères, et beaucoup de femmes affairées à leurs ouvrages. J’ai été témoin-te de leur fierté à confectionner des pulls, coussins, vêtements de poupées et objets divers, et surtout, j’ai bénéficié de la générosité dans la transmission de leur savoir-faire. Cela se retrouve aussi plus généralement dans la communauté du DIY, des personnes qui partagent leurs compétences, bénévolement, c’est d’ailleurs comme ça que j’ai appris à crocheter il y a une douzaine d’années, avec des vidéos de tutoriels

C. B. : Jouets d’hier et d’aujourd’hui peuplent votre univers… outre la mélancolie qu’ils peuvent générer, ils sont autant d’illustrations du monde et de ses dérives. Que représentent-t-ils pour vous ?

M. M. : Les jouets représentés dans cette série font écho à la collection du Musée, comme une mise en abîme d’éléments qui m’ont touchée. C’est aussi une collection d’objets transitionnels, de symboles d’attachement au monde de l’enfance. Ils sont un instantané, un flash-back, une vison d’un souvenir, parfois un peu flous, un peu fuyants… Ce qui m’intéresse à travers le jouet, c’est qu’il est déjà lui-même une représentation, parfois fidèle, parfois caricaturale, de nos objets de consommation, une imitation, un faux. Il opère une transition entre le monde de l’enfance et nos capacités cognitives d’usages d’objets qui peuvent être dangereux. Il agit aussi parfois comme garde-fou : on peut maltraiter ses poupées, tirer « pour de faux » sur ses semblables, mais l’on sait  qu’on ne le fait pas « pour de vrai ». Là, j’extrapole sur mon propre rapport à la création !

C. B. : À l’instar de Piranèse qui a mis en valeur la réappropriation par la végétation des ruines antiques, la mousse colonise l’espace dans votre installation.

Conquête, infestation, s’agit-il d’une revanche de la nature et/ou faut-il y voir un symbole de la féminité ?

M. M. : J’ai une petite anecdote, j’ai lu quelque part, je m’excuse de ne pas sourcer mon propos, que les femmes utilisaient de la mousse pour se confectionner des protections menstruelles… Pour en revenir à notre sujet, dans les deux cas, il peut s’agir de conquête : conquête de la nature et de la féminité, du vivant en général. Chaque geste pour le respect de l’environnement et le respect de l’égalité sociale (non sexiste, non raciale, anti préjugés, etc…) , peut se manifester par une toute petite mousse qui germe sur une épave ou qui éclos dans un recoin obscur.

Entretien Mélanie Maura, Chantal Borredon, le 19 décembre 2022

ISSUES DE LA COLLECTION PEINTURE

Anonyme(s), XVIIsiècle

Portraits des Cieutats (4)

Peinture sur toile, 61 x 52 cm

Coll. Musée de Gajac

James Leygues

Villeneuve-sur-Lot, 1827  – 1881

Les Lapins

Huile sur bois, 16 x 24 cm

Don Gabriel Leygues, 1973

Maurice Réalier-Dumas

Paris, 1860 – Chatou, 1928

Le goûter sur  l’herbe

Huile sur toile, 113 x 147 cm

Legs Maurice Réalier-Dumas, 1928

Maurice Réalier-Dumas

Paris, 1860 – Chatou, 1928

Intérieur

Huile sur toile, 39,5 x 32 cm

Legs Maurice Réalier-Dumas, 1928

Maurice Réalier-Dumas

Paris, 1860 – Chatou, 1928

Intérieur

Huile sur toile, 39,5 x 32 cm

Legs Maurice Réalier-Dumas, 1928

Robert Humblot

Fontenay-sous-Bois, 1907 – Noisy-sur- Ecole, 1962

La forêt de Fontainebleau

Huile sur toile, 80 x 130 cm

Dépôt d’Etat, 1989

  Li Tianbing

Province de Guilin, Chine, 1974

Enfant # 4, 2005 (Portrait de Andy Warhol enfant)

Huile sur toile, 150 x 150 cm Don de l’artiste, 2005

GRAVURE

Giovanni Batista Piranesi, dit Piranèse

Venise, 1720 – Rome, 1778

Prisons imaginaires

Les bas-reliefs aux lions

Eau-forte – Coll. Musée de Gajac

Giovanni Batista Piranesi, dit Piranèse

Editeur Firmin Didot, XIXe, siècle

Les Antiquités de Rome

Vue du vestige du portique de M. A. Lépide

Eau-forte – Coll. Musée de Gajac

Giovanni Batista Piranesi, dit Piranèse

Editeur Firmin Didot, XIXe, siècle

Description et représentation de l’Emissario du lac d’Albano

Vue de la grotte près de la bouche de l’Emissario

Eau-forte – Coll. Musée de Gajac

Giovanni Batista Piranesi, dit Piranèse

Editeur Firmin Didot, XIXe, siècle

Différentes manières d’orner les cheminées

Dessin d’une cheminée

Eau-forte – Coll. Musée de Gajac

Giovanni Batista Piranesi, dit Piranèse

Editeur Firmin Didot, XIXe, siècle

Différentes manières d’orner les cheminées

Pendules et diverses pièces de mobilier Eau-forte – Coll. Musée de Gajac

Giovanni Batista Piranesi, dit Piranèse

Editeur Firmin Didot, XIXe, siècle

Vases, cadélabres, cipres…

Trois candélabres, un vase et deux urnes funéraires

Pendules et diverses pièces de mobilier

Eau-forte – Coll. Musée de Gajac

La Description de l’Egypte, Edition fin XIXe, siècle

Editeur : KAEPPELIN & Cie

Champollion Le Jeune

Figeac, 1790 – Paris, 1832

Thèbes – Médinet Habou (huit lithographies)

Palais de Rhamses IV

8 lithographies, 54 x 70 cm

Champollion Le Jeune

Figeac, 1790 – Paris, 1832

       Thèbes – Biban el-Moulouk

Peintures copiées dans le tombeau de Rhamses IV (Maïamoun)

 4 lithographies, 54 x 70 cm

Champollion Le Jeune

Figeac, 1790 – Paris, 1832

Thèbes – Karnac

Palais de Menenphta Premier 3 lithographies, 54 x 70 cm

œuvres de MÉLANIE MAURA

PEINTURE

Portrait des Cieutat, Cathie et Axel, 2022 Huile sur toile, 162 x 130 cm

Portrait des Cieutat, Léopold, 2022

Huile sur toile, 60 x 50 cm

Maison rose, 2022

Huile et acrylique sur toile, 190 x 190 cm

Maison bleue, 2022

Huile et acrylique sur toile, 190 x 190 cm

AQUARELLE

Rouille du chou, 2022 Aquarelle, 56 x 76 cm

Carotte fanée, 2022

Aquarelle, 56 x 76 cm

Myxomatose, 2022

Aquarelle, 56 x 76 cm

Série jouets, 25 aquarelles , 40 x 30 cm :

Asperges, Ballon-carotte, Cage à lapin, Canard Chaussette, Cheval à bascule, Chevalier Play Mobil,

Cubes-bois, Deux barques, Doudou, Fronde, Glace, Lapin-Phil Lapin-roulettes, Lunettes-moustache,s Masque-lapin, Moulin, Bobine, Pistolet, Poli’pocket, Poupée-comtesse, Tente, Théière, Trompette, Veilleuse-lapin

INSTALLATION

Le goûter sur l’herbe, 2022

Tissu brodé, mobile madeleines en plâtre (130 pièces), objets tricotés ou crochetés en fils de laine 300 x 200 x 200 cm

Les lapins, 2022

Lapins : tricot en fils de laine et soie

Carottes et végétaux : laine crochetée

Choux : passoires en plastique, tricot en fils de laine, mise en lumière

500 x 500 x 50 cm

VOLUME

Maison fantôme #1, 2022

Maquette, pieds bois et plâtre, mousse brodée h : 119 x 60 x 46 cm

Maison fantôme #2, 2022

Maquette, pieds bois et plâtre, mousse brodée h : 114 x 55 x 42 cm

Maison-fantôme #3, 2022

Maquette, pieds bois et plâtre, mousse brodée h : 139 x 42 x 42 cm

Maison-fantôme #3, 2022

Maquette, pieds bois et plâtre, mousse brodée h : 115 x 60 x 45 cm

Carotte Eternité, 2022

Simili-cuir et tissu, fermeture éclair

160 x 25 cm

Mousses, 2022

Tapisserie laine, formats variables

COMMISSARIAT D’EXPOSITION Musée de Gajac Hélène Lagès – Directrice Pôle Patrimoine Historique – Archives/Musée Marlyse Courrech – Responsable du Musée de Gajac Chantal Borredon  – Médiatrice culturelle AUTOUR de L’EXPOSITION Vernissage le 20 janvier à 18 h   Ateliers d’arts plastiques Animés par Mélanie Maura  Les mardis et jeudis 7, 9, 14 et 16 février 14h30/16h30 Animés par Sophie Bar, plasticienne Les mardis et jeudis 11, 13, 18 et 20 avril, 14h30/16h30 Annette  de Léos Carrax, 2021 Projection du film en partenariat avec le Cinéma L’Utopie, le 11 mars à 17h30 Le jouet dans l’art, se jouer  de l’art Conférence par Emma Cochereau, étudiante en Histoire de l’art, suivie d’une : Performance sonore, Circuit bending, par Alex Lefaix, musicien/plasticien  bidouillage électronique à partir de jouets sonores,  le 22 avril à partir de 17h30 Visites commentées
Par Mélanie Maura et par le service médiation du  musée, groupes adultes et scolaires sur réservation.  ____________________ Renseignements/réservations Tél : 05 53 40 48 00 ou Marie-Chantal Borredon mc.borredon@mairie-villeneuvesurlot.fr

CONTACTS PRESSE

DIRECTION DE LA COMMUNICATION

Mairie de Villeneuve-sur-Lot musee@mairie-villeneuvesurlot.fr Tél : 05 53 40 48 00

TARIFS

Plein tarif : 5 €

Tarif réduit : 3 € (sur présentation d’un justificatif)

Gratuité (sur présentation d’un justificatif)

HORAIRES

Fermeture hebdomadaire : lundi Horaires d’hiver, de novembre à mars :

du mardi au vendredi 10h/12h et 14h/17h, samedi et dimanche : 14h/17h Horaires d’été, d’avril à octobre :

du mardi au vendredi 10h/12h et 14h/18h, samedi et dimanche : 14h/18h Fériés : fermé le 25/12, le 1/01, le 1/05, Pentecôte

Abonnez vous à la page face book.com/Musée de Gajac pour suivre toutes nos actualités en ligne !

Musée labellisé Musée de France, contrôlé par la Direction des Musées de France Musée climatisé accessible aux personnes à mobilité réduite

PARTENAIRES

Institutions : la Direction des Musées de France,  la Direction régionale des Affaires culturelles, Région Nouvelle-Aquitaine, le Conseil départemental de Lot-et-Garonne Association : Association des Amis du Musée

Images liées:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.