Par Thomas Jonckeau – t.jonckeau@sudouest.fr
Publié le 23/02/2023 à 20h05
Mis à jour le 24/02/2023 à 17h48
Cet entrepreneur viticole aurait fait travailler huit hommes et une femme originaires du Maroc sans les payer et en les logeant dans des conditions indignes. Jeudi 23 février, ces employés ont reçu le soutien de plusieurs associations
Ils sont une vingtaine, des militants Insoumis et des membres d’associations locales, à avoir répondu, ce jeudi 23 février, à l’appel de Christophe Delgado, de l’association Cœur de bastide.
https://platform.twitter.com/embed/Tweet.html?creatorScreenName=sudouest&dnt=false&embedId=twitter-widget-0&features=eyJ0ZndfdGltZWxpbmVfbGlzdCI6eyJidWNrZXQiOltdLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X2ZvbGxvd2VyX2NvdW50X3N1bnNldCI6eyJidWNrZXQiOnRydWUsInZlcnNpb24iOm51bGx9LCJ0ZndfdHdlZXRfZWRpdF9iYWNrZW5kIjp7ImJ1Y2tldCI6Im9uIiwidmVyc2lvbiI6bnVsbH0sInRmd19yZWZzcmNfc2Vzc2lvbiI6eyJidWNrZXQiOiJvbiIsInZlcnNpb24iOm51bGx9LCJ0ZndfbWl4ZWRfbWVkaWFfMTU4OTciOnsiYnVja2V0IjoidHJlYXRtZW50IiwidmVyc2lvbiI6bnVsbH0sInRmd19leHBlcmltZW50c19jb29raWVfZXhwaXJhdGlvbiI6eyJidWNrZXQiOjEyMDk2MDAsInZlcnNpb24iOm51bGx9LCJ0ZndfZHVwbGljYXRlX3NjcmliZXNfdG9fc2V0dGluZ3MiOnsiYnVja2V0Ijoib24iLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X3ZpZGVvX2hsc19keW5hbWljX21hbmlmZXN0c18xNTA4MiI6eyJidWNrZXQiOiJ0cnVlX2JpdHJhdGUiLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X2xlZ2FjeV90aW1lbGluZV9zdW5zZXQiOnsiYnVja2V0Ijp0cnVlLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X3R3ZWV0X2VkaXRfZnJvbnRlbmQiOnsiYnVja2V0Ijoib24iLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfX0%3D&frame=false&hideCard=false&hideThread=false&id=1628807229615874048&lang=fr&origin=https%3A%2F%2Fwww.sudouest.fr%2Feconomie%2Fsocial%2Fvideos-esclavage-moderne-logements-indignes-menaces-de-mort-un-entrepreneur-viticole-de-dordogne-epingle-14174788.php&sessionId=8cba8dee013c9e4a47feff63ef65902ac1e2ee1e&siteScreenName=sudouest&siteUserId=27412519&theme=light&widgetsVersion=aaf4084522e3a%3A1674595607486&width=550px
Rendez-vous avait été donné devant l’ancienne coopérative viticole de Lamothe-Montravel (Dordogne), des bâtiments en apparence désaffectés, entourés de quelques caravanes, le long de la voie ferrée.
Les militants sont venus dénoncer le sort réservé aux huit hommes et une femme originaires du Maroc, venus travailler en septembre 2022 à la demande d’un entrepreneur viticole, lequel n’aurait pas payé leurs salaires et les aurait logés dans des conditions indignes.
Menaces de mort
Aux militants, qui dénoncent rien de moins qu’un « esclavage moderne », les neuf travailleuse et travailleurs immigrés font visiter les logements qu’ils ont occupés jusqu’à l’hiver. Des bungalows de chantier posés là dans un équilibre précaire et sans aucun confort. « Il a fini pas pleuvoir à l’intérieur et avec le froid en plus, il [NDLR : l’employeur] nous a dit qu’on pouvait s’installer dans la maison d’à côté si on faisait les travaux nous-mêmes », explique Ahmed, 50 ans.
.
Dans la « maison », réhabilitée tant bien que mal par les occupants, où l’électricité arrive directement d’un raccord sauvage au pylône le plus proche, le confort n’est pas bien meilleur. Le bâtiment, partiellement détruit, évoque plus les ruines d’un pays en guerre qu’un logement de travailleurs comme on peut en attendre dans un pays comme la France.
Parmi ces neuf personnes, sept bénéficient d’un titre de séjour pour travailler sur le territoire français après avoir signé un CDD de quatre mois avec l’employeur qui les envoyait travailler dans des domaines viticoles de la région. « Tous les châteaux du coin me connaissent, assure Ahmed. J’ai été dans au moins cinq ou six d’entre eux. »
https://platform.twitter.com/embed/Tweet.html?creatorScreenName=sudouest&dnt=false&embedId=twitter-widget-1&features=eyJ0ZndfdGltZWxpbmVfbGlzdCI6eyJidWNrZXQiOltdLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X2ZvbGxvd2VyX2NvdW50X3N1bnNldCI6eyJidWNrZXQiOnRydWUsInZlcnNpb24iOm51bGx9LCJ0ZndfdHdlZXRfZWRpdF9iYWNrZW5kIjp7ImJ1Y2tldCI6Im9uIiwidmVyc2lvbiI6bnVsbH0sInRmd19yZWZzcmNfc2Vzc2lvbiI6eyJidWNrZXQiOiJvbiIsInZlcnNpb24iOm51bGx9LCJ0ZndfbWl4ZWRfbWVkaWFfMTU4OTciOnsiYnVja2V0IjoidHJlYXRtZW50IiwidmVyc2lvbiI6bnVsbH0sInRmd19leHBlcmltZW50c19jb29raWVfZXhwaXJhdGlvbiI6eyJidWNrZXQiOjEyMDk2MDAsInZlcnNpb24iOm51bGx9LCJ0ZndfZHVwbGljYXRlX3NjcmliZXNfdG9fc2V0dGluZ3MiOnsiYnVja2V0Ijoib24iLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X3ZpZGVvX2hsc19keW5hbWljX21hbmlmZXN0c18xNTA4MiI6eyJidWNrZXQiOiJ0cnVlX2JpdHJhdGUiLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X2xlZ2FjeV90aW1lbGluZV9zdW5zZXQiOnsiYnVja2V0Ijp0cnVlLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X3R3ZWV0X2VkaXRfZnJvbnRlbmQiOnsiYnVja2V0Ijoib24iLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfX0%3D&frame=false&hideCard=false&hideThread=false&id=1628807403142537219&lang=fr&origin=https%3A%2F%2Fwww.sudouest.fr%2Feconomie%2Fsocial%2Fvideos-esclavage-moderne-logements-indignes-menaces-de-mort-un-entrepreneur-viticole-de-dordogne-epingle-14174788.php&sessionId=8cba8dee013c9e4a47feff63ef65902ac1e2ee1e&siteScreenName=sudouest&siteUserId=27412519&theme=light&widgetsVersion=aaf4084522e3a%3A1674595607486&width=550px
Sur les quatre mois de travail, ces neuf personnes expliquent n’avoir été payées qu’un mois, soit environ 1 500 euros chacune. Deux d’entre elles auraient été employées sans contrat de travail. Celles qui sont allées réclamer leur dû chez leur employeur, résidant à Lamothe-Montravel, disent avoir été menacées de mort et mises en joue avec un fusil. Jeudi après-midi, elles sont allées à la gendarmerie, accompagnées de l’association Cœur de bastide, pour porter plainte pour menaces de mort.
Cagnotte
Vendredi 24 février, avec l’aide de la Fondation Abbé Pierre, La France insoumise, des associations La Crise et Ruelle, ces neuf employés vont entreprendre les démarches pour pouvoir être payés, logés décemment et trouver un nouvel emploi rapidement, sans quoi leur titre de séjour expirera.
Les militants présents ont aussi créé une cagnotte d’urgence pour fournir aux neuf Marocains de quoi se nourrir les prochains jours avant de trouver des solutions plus pérennes.
Sollicité par « Sud Ouest » pour s’expliquer, l’entrepreneur viticole mis en cause n’a pas, pour l’heure, souhaité s’exprimer publiquement.