En France, le leader de la gestion des aires d’accueil des gens du voyage est une société privée basée à La Teste-de-Buch. En Gironde, Vago a la charge de 80% des aires du département. Mais voyageurs et élus mettent en cause des problèmes d’insalubrité, de coupures d’eau intempestives, et des relations anxiogènes avec l’entreprise. Troisième et dernière enquête de notre dossier sur les gens du voyage, « L’agglo de Bordeaux, terre d’écueil ? ».
Les mouches s’agglutinent sur le corps sans vie d’un rat. D’un coup de balai, une femme s’empresse de le dissimuler. Les enfants vont bientôt rentrer de l’école. La pluie déferle sur les toits en tôle et se mêle aux fuites des ballons d’eau chaude. Dans un bloc sanitaire désaffecté, un shar-peï a trouvé refuge. La peau à vif, son pelage a été grignoté par les rongeurs.
Sur le bitume, dans les caravanes, sous les abris, le même sentiment : l’abandon. Bienvenue sur l’aire d’accueil des gens du voyage du Haillan/Eysines, en Gironde. Une aire de 12 places dont la gestion est déléguée à Vago.
Cette aire d’accueil, comme de nombreuses autres, a vu le jour dans les années 2000. Suite à la loi Besson, de nombreuses communes ont dû créer et gérer des terrains destinés à l’accueil des gens du voyage. « C’est compliqué », voici les termes utilisés par de nombreuses agglomérations pour en définir la gestion. Ainsi, en Gironde, plus de 80 % des collectivités préfèrent laisser cette responsabilité à des sociétés privées.
En France, le leader dans ce domaine est Vago. La société se définit « spécialiste en aire d’accueil des voyageurs » et détient la gestion de 24 aires sur les 31 existantes en Gironde. La société a été créée en 2007, à la Teste-de-Buch, par un informaticien du Périgord, le discret Gilles Delaygue.
Depuis le 1er juillet 2019, Vago offre notamment ses services à Bordeaux Métropole, à raison de 429 000 euros par an pour la gestion de 8 aires d’accueil et de trois aires de grands passages, dont celle d’Artigues-près-Bordeaux récemment ouverte et de Mérignac, prévue en septembre. Pour justifier ce coût, son directeur, Gilles Delaygue, assure réaliser des prestations « haut de gamme ».
Des usagers que nous avons rencontrés décrivent une réalité pourtant toute autre, à base de coupures d’eau intempestives, de relations complexes avec les gestionnaires et de manque d’entretien des aires d’accueil.
« La télégestion, c’est brutal, inhumain »
Rose a les pieds dans l’eau. Comme la quasi-totalité des voyageurs de l’aire de Cestas, le robinet mis à sa disposition fuit. Le scotch noir qu’elle utilise en guise de joint ne parvient plus à contenir la pression. Rencontrée à l’automne 2022, elle nous explique payer 75 euros par mois pour son emplacement, et entre 200 et 300 euros mensuellement pour ses consommations d’eau et d’électricité.
« C’est beaucoup trop. Je ne sais pas comment je vais faire pour passer l’hiver, les factures vont encore augmenter avec le chauffage. »
Martine, installée depuis 2017 sur cette même aire du sud-ouest de Bordeaux, renchérit :
« En été comme en hiver, si on oublie de payer, l’eau et l’électricité sont coupées. Dans tous les cas, même en payant, ça finit par couper, car leurs branchements disjonctent souvent. La dernière fois, il n’y avait plus d’alimentation pendant plusieurs jours. J’ai dû jeter tout ce que j’avais dans les frigos. »
William Acker, juriste et président de l’Association nationale des gens du voyage citoyens (ANGVC), connaît bien cette situation.
« Initialement, Vago était une société de gardiennage. Ils ont fait leur succès grâce au télépaiement. Ils peuvent gérer, à distance, tous les encaissements des voyageurs concernant les emplacements et les fluidités. Cela veut aussi dire qu’ils peuvent remettre ou couper les fluides à tout moment », analyse-t-il.
Gilles Delaygue reconnaît que « l’application est stricte car c’est un logiciel », sans préciser le nombre de coupes effectuées en Gironde.
« C’est brutal, inhumain. Ça m’est déjà arrivé de voir des familles entières, à deux heures du matin, en plein hiver, se trouver sans électricité sous 10 degrés dehors. Si vous laissez les gens comme ça, vous ne les retrouvez pas le lendemain », réagit un ancien gestionnaire d’aire d’accueil pour Vago, qui souhaite rester anonyme.
« On parle d’êtres humains »
Questionnée sur cette pratique, Bordeaux Métropole nous a répondu par écrit qu’en cas de « non-paiement des fluides par le résident, le référent social du secteur [est alerté] pour qu’une aide soit apportée. Le règlement intérieur prévoit le maintien en marche forcée en cas de problème médical constaté chez un membre du ménage ».
Pour la maire socialiste du Haillan, Andréa Kiss, la télégestion est un atout, autant pour les collectivités que pour les voyageurs :
« Ça doit les obliger à gérer un peu, à anticiper leurs dépenses et consommations. »
Stéphane Pfeiffer, adjoint au maire chargé du service public de l’habitat de Bordeaux , reconnaît que l’ « offre globale, qualitative, de Vago, dont la télégestion devait peut-être faire partie », a contribué au choix de l’entreprise lors de la précédente mandature.
« Mais on parle d’êtres humains, nuance l’élu, également conseiller métropolitain délégué à l’habitat. Donc il faut qu’on les respecte et qu’on respecte leurs droits. Il faut que nous soyons particulièrement vigilants sur ce point. »
“C’est un peu vieillot”
Or les remontrances pleuvent, à l’instar de celles de Nadia Helfrick, une des premières résidentes de l’aire du Haillan/Eysines, dès son ouverture.
« Ici, on vit comme des esclaves, on se croirait dans un bidonville. Les habitants, autour, disent que nous sommes sales, mais il faut voir ce dans quoi on nous fait vivre ! », déplore la voyageuse, avant d’être interrompue par le bruit strident d’une scie circulaire.
Le pinceau à la main, les voyageurs s’appliquent à repeindre en blanc les murs des blocs sanitaires et cuisines individuelles de leur place. Excédés par la vétusté des lieux et de l’absence de rénovations, les résidents se sont décidés à réparer eux-mêmes les habitats en dur de leurs emplacements.
« Je me suis rendue sur l’aire lors d’un comité socio-éducatif, avant l’été. Elle était à peu près bien tenue », indique Andréa Kiss, avant d’admettre :
« Bon, il est vrai qu’il faut un peu la remettre en état, c’est un peu vieillot. Il n’y a pas eu de gros travaux depuis longtemps étant donné qu’ils sont prévus en 2023 » – des travaux qui seront à la charge de Bordeaux Métropole
Sur l’aire d’accueil de Cestas, les voyageurs déplorent eux aussi un manque d’entretien.
« Franchement, je préfère faire mes besoins à l’Intermarché d’à côté que sur l’aire », confie Rose.
Ouverte en 2006, l’aire dispose de 15 emplacements et est composée de 3 blocs sanitaires collectifs. Il s’agit de toilettes turques, comme pour la majorité des aires d’accueil en Gironde.
« On n’est pas des animaux »
« Nous passons les uns après les autres. La dernière fois, le gestionnaire n’est pas venu nettoyer. Ça a duré une semaine, nous n’avons pas été prévenus à l’avance », décrit Rose. Il est pourtant stipulé dans le cahier des charges de Vago que le gestionnaire doit être sur site tous les jours du lundi au vendredi, 35 heures par semaine, et remplacé en cas de congès.
« “Vous n’avez qu’à nettoyer votre merde vous-même”, voilà ce que l’on nous a répondu lorsque nous nous sommes plaints. Ce n’est pas normal, nous ne sommes pas des animaux quand même », soupire la voyageuse, excédée.
Un avis également partagé sur l’aire de Grand Passage de Toureville, à Bordeaux. Cartons, bouteilles en plastique, chariots renversés et taies d’oreillers jonchent l’entrée de l’aire. Les bennes à ordures vomissent leur trop plein de déchets. « C’est dégueulasse ici », lance une voyageuse, avant de s’éloigner vers sa caravane, suivie de près par deux fillettes.
« Normalement, le gestionnaire doit faire le bricolage, les petites réparations et la maintenance de l’aire. En réalité, pour Vago, tout est bon pour réaliser des économies. Ils ne changent pas les cumulus et ne donnent pas le matériel nécessaire pour faire de petits travaux », assène Marausa Mokhtar, une ancienne gestionnaire Vago chargée de l’aire du Haillan/Eysines en 2020.
Gilles Delaygue conteste cette appréciation et assure déployer des moyens matériels suffisants. « Il faut croire qu’il en faut toujours plus », s’indigne-t-il. Selon le cahier des clauses techniques inséré dans le contrat entre Bordeaux Métropole et Vago de 2022, les infrastructures et le respect des normes d’habitat est une responsabilité de Bordeaux Métropole, tandis que les petites réparations, la propreté, l’entretien et le nettoyage des parties communes sont à la charge de Vago.
Stéphane Pfeiffer réclame un peu patience :
« On est en train de réhabiliter toutes les aires d’accueil. Il y a celle du Haillan qui est prévue et celle de Saint-Médard. Certaines ne sont plus du tout adaptées à la vie actuelle des voyageurs. »
L’élu ajoute que les services de la métropole « se déplacent souvent et vérifient les conditions d’exécution du marché et que ce qui était prévu est bien mis en œuvre. Suite à ces constats, on a un peu remonté les bretelles du gestionnaire ».
« Au début, ça a été très compliqué avec Vago, confirme Andréa Kiss, maire du Hailla. Ils ont lâché des gens sans compétences. Les emplacements et les fluides n’étaient pas payés. Maintenant, nous avons un gestionnaire de l’aire qui tient la route. Il a la bienveillance et la fermeté nécessaire. »
Stéphane Pfeiffer précise que les contrôles ne sont réalisés que depuis « les 18 derniers mois », alors que Vago travaille pour la métropole depuis 5 ans.
« Il a quand même fallu le temps aux gestionnaires de s’installer et quand on est sur une procédure de marché public, vous ne pouvez pas tout de suite aller sanctionner », plaide Stéphane Pfeiffer.
La Métropole, elle, confirme que l’aire du Haillan sera fermée pour travaux du 2 au 16 août 2023 :
« Habituellement, selon les besoins de remise en état et en conformité des équipements, la durée règlementaire est d’un mois maximum. Pour l’aire du Haillan/Eysines, les travaux dureront 15 jours. Un arrêté est affiché sur l’aire mentionnant la fermeture du 2 au 16 août 2023. Les travaux annuels d’entretien et de maintenance sont réalisés par le gestionnaire. Ces travaux font partie des prestations dues dans l’accord cadre de fourniture et de services en cours. Il sont donc englobés dans les prix unitaires et forfaitaires du marché. »
« J’embauche des profils de militaires »
« Beaucoup de gestionnaires sont dans la méconnaissance des gens du voyage, ils développent des appréhensions, ce qui ne crée pas les meilleurs rapports et mène souvent à des maladresses et de la défiance », remarque William Acker.
Une analyse que Tegi Helfrick, 24 ans, et voyageur au Haillan/Eysines confirme. Il dépeint une situation qui, depuis quelques mois, vire au rapport de force avec son gestionnaire.
« En l’espace de seize ans, j’ai eu le temps de voir les infrastructures et les relations avec les gestionnaires se dégrader. »
Pour expliquer cette « fermeté » relevée par de nombreux interlocuteurs, William Acker estime que « chez les gestionnaires, on retrouve souvent le même profil d’anciens policiers ou militaires. Il s’agit généralement de figures d’autorités ».
Un constat partagé par Milo Delage, président de l’association Liberté Voyage France :
« Les aires d’accueil sont militarisées. Les gestionnaires demandent un grand nombre d’informations aux voyageurs, sans parler de l’application très stricte du règlement intérieur. »
Dans une vidéo diffusée sur la plateforme Idealco en 2019, Karym Faivre, responsable de la branche formation chez Vago, déclare :
« Moi, je suis un ancien militaire, j’embauche des profils de militaires. Ils ont cette capacité et cette faculté à avoir une médiation intéressante parce qu’ils ont appris à être fermes, et à avoir une politique du non. »
Le directeur de Vago certifie :
« Nous avons des profils qui ont fait l’armée. Les militaires ont l’avantage d’avoir la discipline et la rigueur, mais ce n’est pas notre approche. On est plutôt dans le dialogue ».
Une transition de prestataires complexe
William Acker pointe le nombre conséquent de démissions chez les gestionnaires. Ce métier ne bénéficie pas de formation officielle et consiste à entretenir les aires d’accueil et à rappeler leur solde en eau et électricité aux résidents.
« Certains se retrouvent parachutés sur des aires à l’abandon, sans rien connaître du métier. Ils sont seuls, s’épuisent et tombent dans la dépression », explique le juriste.
Hélène Beaupère, directrice de l’association Amis des Voyageurs de Gironde (Adav 33), abonde :
« Il y a un réel turn-over chez les gestionnaires, beaucoup finissent par démissionner. C’est une profession très difficile. »
Sur la plateforme Indeed, des internautes s’affirmant employés ou ex de chez Vago à Bordeaux n’hésitent pas à se lâcher : « Entreprise à fuir », « conditions de travail déplorables », « une entreprise qui ne cherche que l’argent, s’en fiche des employés, aucun appui envers les gens du voyage ».
Une vision largement partagée par Omar Kyal. Cet ancien gestionnaire a exercé ce métier durant près de quatre ans, et est resté huit mois en poste chez Vago avant de démissionner. Il travaillait initialement pour Aquitanis, l’office public de l’habitat de Bordeaux-Métropole.
En 2019, cette dernière stoppe la gestion des aires d’accueil. La société Vago remporte l’appel d’offres de Bordeaux-Métropole et se voit déléguer la gestion des huit aires d’accueil métropolitaine, ainsi que des nouvelles aires de grand passage qui ouvriront prochainement. Le marché est conclu avec une obligation de reprise du personnel, soit huit salariés. Le directeur de Vago n’a pas souhaité s’exprimer sur cette transition avec Aquitanis. La Métropole, elle, est en train de choisir son nouveau gestionnaire et rendra sa décision dans quelques semaines.
« Le seul intérêt, c’est le profit »
Omar Kyal affirme avoir été rémunéré 1 900 euros auprès d’Aquitanis, contre le Smic au moment de la passation avec Vago. Comme il était précisé dans le cahier des charges, Vago s’engageait à reprendre les salariés Aquitanis et les accords de leurs contrats. Sept mois plus tard, Omar Kyal reçoit un courrier, que nous avons pu consulter, dénonçant « les accords avant transfert et la dénonciation du maintien du net à payer ».
« Il n’y avait pas tant d’écarts que ça sur les salaires, ce sont surtout les avantages qui ont disparu. Il fallait harmoniser les salaires avec tout le personnel. Dans tous les cas, les gestionnaires Aquitanis sont partis avant », rétorque avec agacement Gilles Delaygue.
En effet, d’après un arrêté de fin de fonction de Bordeaux-Métropole, six gestionnaires ont cessé leur activité en 2021 et Vago a déboursé 92 200 euros en litiges prud’homaux en 2018.
« Les huit gestionnaires qui ont été repris par Vago ont tous fini par démissionner ou être licenciés. Beaucoup ont fait des burn-out. J’ai eu l’impression que le seul intérêt de Vago, c’est le profit », détaille Marausa Mokhtar.
À en croire les derniers chiffres disponibles et datant de 2019, donc avant le contrat avec la métropole, la situation n’était pas idéale pour l’entreprise, qui avait réalisé un chiffre d’affaires de 8 millions d’euros, et une perte annuelle de 256 000 euros.
D’après Marausa Mokhtar, « Vago n’hésite pas à mettre le même gestionnaire sur plusieurs aires. Ils sont constamment dans un souci d’économie ».
« Le social a disparu »
D’après nos constatations durant l’hiver 2022, un unique gestionnaire s’occupait ainsi des aires de Cestas et Saint-Jean-d’Illac. Il est pourtant stipulé dans le cahier des clauses techniques de Bordeaux Métropole, qu’au moins un gestionnaire doit être présent 35h par semaine sur un seul et même site.
Omar Kyal assure que le gestionnaire est un placier de marché au sein de Vago, dont l’occupation principale est de veiller au bon paiement des emplacements :
« On ne peut pas appliquer une logique économique à une gestion humaine. La société, c’est une prestation de services. Ce qui importe, c’est le rendement et le chiffre. Avec Vago, le social a disparu, on fait uniquement de la comptabilité. »
« Et c’est un métier dangereux » abonde-t-il, en référence à une main courante déposée suite à un cas de violences conjugales sur l’aire de Bègles. « J’ai informé mes supérieurs des faits, ils m’ont conseillé de ne pas me mêler de ce qui ne me regarde pas », décrit Omar Kyal, qui qualifie cette position de « non-assistance à personne en danger ».
« On est quand même pas inhumains, mais on travaille dans le cadre d’un marché public avec des règles et un règlement intérieur », assure Gilles Delaygue.
Une réponse qui provoque une vive réaction chez Stéphane Pfeiffer :
« Je veux bien croire que certaines règles du marché soient difficiles à mettre en œuvre. Mais quand ils ont déposé leurs dossiers pour répondre au marché public, ils connaissaient les règles. C’étaient les mêmes pour tout le monde. Je trouve ça toujours un peu fort de café. »
« La délégation, c’est une logique de rentabilité »
Armée de son parapluie au logo vert pomme et vêtue d’une veste rose fuchsia, Sylvie Laroche déambule sur l’aire du Haillan/Eysines. Elle doit veiller aux bonnes relations entre gestionnaires et voyageurs. Elle aura le temps de nous confier « c’est tout de même dommage que cette aire d’accueil ne soit pas plus remplie ».
Car du remplissage dépend la rémunération de l’entreprise : selon la préfecture de Gironde, 27 aires d’accueil sont éligibles à l’ALT2, une aide financière à la gestion versée par l’État à la société Vago, au prorata du taux d’occupation des aires. Cette aide est composée d’une partie variable et d’une partie fixe, évaluée à 56 euros par mois et par emplacement.
« L’ALT 2 fait partie de l’équilibre économique du marché, ça dépend des marchés, mais ça ne les finance pas à 100 %, c’est à déduire du montant estimé », formule Gilles Delaygue, de façon peu explicite.
De son côté, l’une des dernières collectivités à encore gérer directement son aire d’accueil en Gironde nous glisse :
« La délégation, c’est une logique de rentabilité. C’est très bien subventionné. Chez nous, pour une vingtaine d’emplacements, la gestion nous coûte 2500 euros par mois. En comparaison, la délégation à Vago de la gestion des deux aires d’accueil de Cestas, comprenant une trentaine de places, coûte le triple par mois à la ville. »
Vago répond à des marchés d’offres publics. C’est donc par le biais d’argent public que la société privée est financée. Omar Kyal l’assure :
« C’est Bordeaux-Métropole qui a délégué la gestion des aires. C’est ce qui me gêne. J’étais là au moment de la transition. Sur les cinq prestataires ayant répondu à l’appel d’offres, j’avais déjà alerté Bordeaux-Métropole de ne pas prendre cette société. »
Les communes d’Eysines et de Cestas n’ont, elles, pas donné suite à nos sollicitations. L’entretien avec Gilles Delaygue s’est tenu fin décembre 2022.
j’hallucine de ne lire que des articles tout le temps à charge contre les gestionnaires, je ne connais pas vago mais je connais le travail sur place, et non les gens du voyage ne sont toujours des bisounours. S il y a des dépressions on ne peut l’imputer qu’à la seule faute d’un gestionnaire.
Peut on aussi parler des menaces quotidiennes que subissent les agents sur place car les usagers ne veulent pas payer. Peut on aussi parler des dégradations continuelles des emplacements par les usagers eux mêmes ? qu’après chaque réparation par l’agent technique celle-ci est dégradée dès le soir venu, ? ET NON ils ne réparent jamais sauf devant un journaliste. Peut on parler de la maltraitance des chiens sur les aires ? Peut on parler des branchements illicites sur les lampadaires de l’aire, sur les bornes EDF ou sur les bornes incendies ? NON on ne peut pas parler de tout cela mais on peut le vivre chaque jour en tant qu’agent d’accueil… La prochaine fois questionnez les agents en place et non les démissionnaires aigris. ils vous diront leur mal être quotidien et ce qu’ ils vivent au quotidien non seulement avec leur employeur mais avec les usagers qui, pour chaque article dans un journal, se font passer pour des victimes.