Propriété de SNCF Gares et Connexions, l’ancienne gare doit être réhabilitée dans le cadre du projet de RER métropolitain. Cinq familles et dix enfants, tous scolarisés dans des écoles de la métropole, pourraient se retrouver dehors. Un comité de soutien demande qu’un délai soit accordé, « au moins jusqu’à la fin de l’année scolaire ».

(…) alors que s’achève la trêve hivernale, le comité de soutien aux familles alerte sur le risque d’une « mise à la rue sèche » pour les cinq familles et les dix enfants qui occupent le lieu.

Mobilisation citoyenne

Rachid Belhamri, président du collectif de La Piraterie, insiste sur la nécessité de « soutiens dynamiques » alors qu’un recours aux forces de l’ordre est désormais possible :

« Nous avons eu une réunion avec la SNCF et la mairie de Talence. Nous avons eu une fin de non-recevoir. Jusqu’ici nous avons réussi à gagner du temps. La fin de la trêve hivernale, bien qu’elle ne s’applique pas au squat, ne peut justifier la mise à la rue de familles et d’enfants. Les travaux doivent débuter en septembre. Des diagnostics doivent réalisés au début de l’été, on peut laisser la porte ouverte. »

Gérard Clabé, membre du Réseau éducation sans frontière (Resf), appelle, lui aussi, à une « mobilisation citoyenne à la hauteur du drame humain qui se prépare » :

« Les travaux seront plus loin, au niveau du pont. Ici doit être installée une base de vie pour les ouvriers. L’exigence de sortie de ces lieux ne colle pas avec le calendrier. Nous avons deux espoirs : que des perspectives voient le jour quant à des solutions d’hébergement pérennes et que les enfants puissent terminer l’année scolaire. Ici c’est un refuge, ce n’est pas un mode d’habitation. Parmi ces familles, l’une d’elle est en France depuis 7 ans, une autre depuis 11 ans. » (…)

Droits de l’enfant (…)

Membre du comité de soutien, Loïc Prud’homme, député La France Insoumise de Gironde, insiste sur le respect de la Convention internationale des droits de l’enfant, trop souvent bafouée :

« Les dix enfants présents ici ont des droits et ils sont inconditionnels. Le logement est le premier des droits. Les occupants sans droits ni titre, comme on les appelle de manière souvent péjorative, ne sont plus protégés par la trêve hivernale. C’est une volonté politique. » (…)

À la Médoquine, la venue de l’huissier est programmée au 4 avril. D’ici là, le comité de soutien aux familles organise une réunion lundi 3 avril à 18h dans les locaux de la Piraterie.


Le Comité de soutien aux familles de la Médoquine  : “Nous étions une trentaine du Comité de soutien, ce matin à 11h, pour montrer notre solidarité avec les familles et être présents à la conférence de presse”.

4 médias étaient représentés : Sud Ouest, France bleue, Rue 89 et La clé des ondes.
Rachid, Gérard, Graziella, Jean Christophe, se sont exprimés pour présenter la situation et rappeler la nécessité de se mobiliser.
Le député Loïc Prud’homme et David Bimboire (représentant les élus municipaux et métropolitains PCF et les élus d’opposition au Conseil municipal de Talence) se sont également exprimés au micro. Mme la Sénatrice De Marco et les élus municipaux, départementaux et régionaux, Verts, excusés, renouvellent leur soutien aux familles.

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- (France Bleu)
Cinq familles pourraient être expulsées de la gare désaffectée de la Médoquine à Talence

La mairie de Talence, la métropole de Bordeaux et la région Nouvelle-Aquitaine l’ont annoncé il y a plus de deux ans : l’ancienne gare de la Médoquine va bientôt rouvrir. Des travaux menés par SNCF Gares et Connexions commenceront dès septembre. Mais des familles vivent actuellement dans ce qui est devenu un squat. Elles sont cinq à être arrivées en octobre et novembre. Une vingtaine de réfugiés, dont dix enfants qui n’ont ni papiers ni de titres de séjour. Ils pourraient être expulsés au début du mois d’avril 2023.

Des interrogations sur le calendrier

Le collectif la Piraterie et le réseau d’éducation sans frontières se sont emparés de l’affaire. Leur première interrogation concerne les délais de cette expulsion. Une décision annoncée mardi 28 mars lors d’une réunion ou la maire de Talence, SNCF Gare et connexion et le Centre Communal d’action sociales étaient présentes. Une information judiciaire avait été ouverte dès décembre 2022, mais la trêve hivernale a repoussé la mise en œuvre. “Nous les avons prévenus suffisamment en avance” estime le maire de Talence Emmanuel Sallabery. La mairie a d’ailleurs mené une enquête sociale pour voir si une aide pour ces réfugiés était possible “mais tous sont en situation irrégulière donc nous ne pouvons rien faire” rajoute l’édile.

Les enfants déscolarisés

Parmi les réfugiés, dix enfants sont présents. Ils ont entre six et onze ans et sont scolarisés dans la métropole bordelaise. Avec leur expulsion, ils seront déscolarisés ce qui touche beaucoup les habitants (…)

“Il faut qu’ils aillent au bout de leur année, on ne sait pas où on va aller maintenant”. Pour Gérard Clabé, le président de l’association réseau d’éducation sans frontières lui pense que “ces enfants étaient scolarisés et assidus, c’est une preuve d’une forte intégration”. (…)

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