Alors que l’Afghanistan sombre dans une crise économique aux graves conséquences humanitaires, la reconnaissance internationale est un enjeu primordial pour les Talibans. Or, la garantie sécuritaire qu’ils apportent face au terrorisme semble déjà les rendre diplomatiquement incontournables.

Combattants Taliban contrôlant la barrière d’un commissariat de police dans la zone de Ghasabha à Qala-e-Now le 14 octobre 2021.
Combattants Taliban contrôlant la barrière d’un commissariat de police dans la zone de Ghasabha à Qala-e-Now le 14 octobre 2021.• Crédits : Hoshang HashimiAFP

Le 20 octobre dernier, Moscou recevait une délégation talibane, avec des représentants de la Chine, de l’Iran et du Pakistan. Avant cela, les nouveaux dirigeants de l’Afghanistan ont rencontré les Etats-Unis et l’Union européenne au Qatar, et été reçus en Turquie. Au mois de septembre, ils avaient demandé à être entendus lors de l’Assemblée Générale des Nations Unies. Un intense ballet diplomatique qui témoigne de l’empressement des Talibans à exister sur la scène internationale, et être reconnus comme Etat légitime du pays dont ils se sont emparés le 15 août. Et pour cause : l’Afghanistan sombre petit à petit dans une crise économique aux conséquences humanitaires dramatiques. La reconnaissance sur le plan international devient un enjeu de taille puisque les dépenses publiques du pays étaient assurées aux trois-quarts par des fonds internationaux, bloqués depuis la mi-août. Les fonds de la banque afghane aux Etats-Unis sont gelés, comme les versements du FMI. Mais, la garantie qu’ils ont apportée de maintenir la sécurité face au terrorisme leur semble être un atout pour les rendre incontournables, cela sans même avoir à céder aux conditions brandies par les Occidentaux, notamment sur les droits humains, pour ouvrir à cette reconnaissance.  

Le rapport de force est-il en faveur des Talibans ? Comment est-il possible de faire pression sur eux pour imposer des conditions en échange de la reconnaissance par la communauté internationale ? Russie, Chine, Pakistan, qui semble prêt à négocier avec les Talibans ?  

 https://www.franceculture.fr/emissions/cultures-monde/talibans-la-reconnaissance-sans-conditions?actId=ebwp0YMB8s0XXev-swTWi6FWgZQt9biALyr5FYI13Op5PQwv4eLwuBR8nw116tr5&actCampaignType=CAMPAIGN_MAIL&actSource=690367#xtor=EPR-2-[LaLettre01112021] 

Florian Delorme reçoit Gilles Dorronsoro, professeur de science politique à l’Université Paris I et membre sénior de l’Institut universitaire de France, spécialiste de l’Afghanistan et de la Turquie et Didier Chaudet, chercheur associé à l’IFEAC. 

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