Samedi 08 mai 2021, devant la gare centrale de Bruxelles, un sit-in en solidarité avec les journalistes Omar Radi et Soulaiman Rissouni, détenus abusivement et sans jugement depuis presque un an par le régime Marocain.
11 mai par Jawad Moustakbal
Le sit-in a connu la participation d’une quarantaine de militantes et militants marocain·es et belges qui sont venu·es montrer leur solidarité inconditionnelle avec tous les détenus politiques au Maroc dont la liste ne s’arrête de s’allonger :
1. Leaders des mouvements de protestation : Hirak du Rif Zefzafi, Ahemjik et leur camarades, HIrak de Jerada
2. Youtubers : Chafik El amrani, Moula hanout, moul Kaskita…
3. Rappeurs : Lagnaoui, Staline…
4. Journalistes : Omar Radi, Soulaimane Rissouni
Les participants ont scandé des slogans dénonçant l’attaque répressive que mène le régime marocain de 2017, une attaque qui s’est accentuée l’année dernière où le régime a adopté la ’stratégie du choc’ profitant de la crise sanitaire liée à la pandémie du covid-19.
Les participant·es ont aussi demandé la libération de tous les prisonniers politiques au Maroc et ailleurs, et ont appelé à plus de solidarité internationale.
Pour rappel, les journalistes Omar Radi et Soulaiman Raissouni, pris pour cibles par les autorités marocaines, croupissent en prison depuis presque un an. En grève de la faim depuis 30 jours, Soulaiman a perdu 25 kilos. Omar a suspendu sa grève de la faim après 21 jours à cause de la détérioration significative de sa santé.
Aujourd’hui, leurs vies sont en danger.
Leur seul crime est d’être journaliste ! :
Omar Radi est connu pour avoir réalisé des enquêtes sur la corruption, l’économie de la rente, les expropriations de terres et le mouvement social du hirak dans le Rif, dont les leaders Naser Zefzafi, Nabil Ahemjik et d’autres ont été condamnés à 20 ans de prison ferme. En juin 2020, Amnesty International révèle que le téléphone d’Omar est espionné par les autorités marocaines via le logiciel israélien Pegasus, que seul un gouvernement peut se procurer. Quelques jours après, Omar est poursuivi pour espionnage, atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’État et convoqué plus de 10 fois pour être entendu par la brigade nationale. Fin juillet, alors qu’il se rendait volontairement à tous ces longs interrogatoires, il est arrêté pour continuer les investigations sur les mêmes chefs d’accusations en plus d’une nouvelle accusation de viol avec violences. Ces dernières accusations font partie d’une tendance à l’instrumentalisation des accusations à caractère sexuel bien connue au Maroc pour réprimer la liberté de la presse.
Le journaliste Soulaiman Raïssouni, lui, est poursuivi pour attentat à la pudeur avec violence et séquestration sur un homme en 2018, suite à un post anonyme sur Facebook. Il a été arrêté avant même qu’une plainte ne soit déposée contre lui. Rédacteur en chef du quotidien Akhbar Al Yaoum, un des derniers bastions libres de la presse récemment fermé par les autorités, il est connu pour être une des dernières voix critiques du régime marocain.