L’assassinat de Rabin ou le commencement de la fin(Médiapart)
Accusé par certains d’avoir signé un accord beaucoup trop avantageux pour Israël, Yasser Arafat, président de l’Autorité palestinienne, estimait que les fanatiques juifs et musulmans étaient les ennemis mortels du processus de paix. L’assassinat de Rabin lui a donné raison.
18 août 2023 à 12h58
C’étaitC’était en novembre 1995, quelques jours après l’assassinat d’Itzhak Rabin par un fanatique juif à Tel-Aviv, sur la place des Rois qui porte aujourd’hui son nom. En débarquant à Jérusalem le lendemain de l’attentat contre le premier ministre israélien, j’avais appelé l’un des collaborateurs de Yasser Arafat pour obtenir une interview.
Chef de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) depuis 1969, Arafat n’était pas encore le président de l’Autorité palestinienne issue des accords d’Oslo (il sera élu à la fonction en janvier 1996). Rentré en Palestine en juillet 1994, il s’était installé à Gaza, dans un petit bâtiment du bord de mer, à côté des anciens bureaux du gouverneur égyptien, occupés en 1967 par l’armée israélienne.
Je voulais l’interroger sur ses rapports apparemment difficiles avec Rabin qui l’avait longtemps accusé d’être un « blablateur » avant de l’accepter comme interlocuteur, et sur la perspective d’avoir à négocier désormais avec son successeur, Shimon Pérès.
Moins d’une semaine plus tard, j’avais la réponse. Arafat était d’accord. Je suis parti pour Gaza. Avant de m’accompagner jusqu’à son bureau, l’un de ses collaborateurs m’avait mis en garde : « Pas plus d’une demi-heure-trois quarts d’heure. Abou Ammar [son nom de guerre qu’utilisaient aussi ses proches – ndlr] est très occupé, très sollicité et assez secoué par ce qui s’est passé. »
Je m’attendais à le trouver à son bureau, au téléphone ou en train de parler, comme d’habitude, à quelques-uns de ces notables qui l’assiégeaient en permanence et qui s’entassaient dans la pièce voisine, décorée d’une grande photo en couleur du dôme du Rocher.
Arafat était assis dans un fauteuil profond, près d’une table basse sur laquelle était posée une tasse, à portée de main. Debout, à sa droite, se tenait un membre de sa sécurité ou de son secrétariat qui parlait à voix basse, en arabe, dans un téléphone portable presque aussi gros qu’un talkie-walkie. Le chef de l’OLP, inhabituellement silencieux, fixait un énorme écran de télévision qui rediffusait les images de l’enterrement de Rabin au cimetière militaire du mont Herzl, à Jérusalem-Ouest. « Je n’arrive pas à croire qu’ils aient fait ça. Que les ennemis de la paix aient tué mon partenaire, celui avec qui j’avais conclu la paix des braves. »
J’ai dit à Mme Rabin que nous avions perdu un homme courageux, un véritable partenaire pour la paix.
Yasser Arafat
Il avait dit cela en m’invitant du geste à m’asseoir, comme s’il voulait expliquer pourquoi, quatre jours après la cérémonie, il regardait encore ces images. La veille, les journaux israéliens venaient de le révéler, il était allé présenter ses condoléances à la veuve de Rabin à Ramat Aviv, le faubourg chic, au nord de Tel-Aviv, où résidaient depuis des décennies le premier ministre assassiné et sa femme. C’était la première fois, depuis son séjour clandestin de 1967, peu après la guerre de Six Jours, alors que son visage était encore inconnu, qu’Arafat se retrouvait en Israël.
« J’ai dit à Mme Rabin que nous avions perdu un homme courageux, un véritable partenaire pour la paix. Elle m’a répondu que son mari me tenait aussi pour un authentique partenaire de paix. J’étais bouleversé et elle aussi avait l’air très émue. Mais elle était aussi en colère, très indignée par l’attitude des extrémistes religieux, de l’opposition de droite et surtout par certains de ses chefs qui n’ont jamais élevé la voix lorsque, dans les manifestations, des gens criaient : “À mort Rabin !” Pour elle, ces gens sont les vrais responsables de la mort de son mari. Je lui ai dit que nous avions aussi nos fanatiques et que les fanatiques des deux camps travaillaient ensemble contre la paix. »
La colère, tout à coup, avait succédé à l’abattement dans lequel j’avais trouvé en arrivant le vieux guerrier reconverti en diplomate. « Rabin m’avait parlé de l’activité de ces groupes de fanatiques, qui n’avaient pas hésité un jour à attaquer sa voiture, ce qu’il trouvait très inquiétant, même s’il n’avait pas peur. Il n’avait d’ailleurs pas peur de grand-chose… »
Aujourd’hui, l’affrontement n’est plus entre Israéliens et Palestiniens mais entre ceux […] qui veulent la paix et ceux qui la refusent.
Yasser Arafat
«Pendant que nous étions, Rabin et moi, à Washington, poursuivait Arafat, cette organisation extrémiste juive à laquelle semble être lié son assassin avait publié un communiqué très menaçant dans lequel elle se disait prête à tuer des Palestiniens et des Juifs pour saboter le processus de paix et empêcher l’application de l’accord que nous avions signé. Hier, la même organisation a proféré de nouvelles menaces, cette fois contre Shimon Pérès et moi. »
« Mais ce qui me paraît le plus inquiétant, c’est que des extrémistes de droite israéliens et des intégristes palestiniens soient prêts à agir en commun. Vous avez vu ce qui s’est passé à Beit Lid [localité de Cisjordanie où deux bombes transportées par des Palestiniens avaient tué, le 22 janvier 1995, 21 Israéliens, dont 20 soldats rentrant de permission, attentat-suicide imputé au Jihad islamique – ndlr] ?, soulignait-il. Il est clair qu’il y a eu coordination entre des groupes de fanatiques israéliens et palestiniens. Nous en avons les preuves. »
Lesquelles ? « Les deux Palestiniens qui se sont suicidés en déclenchant leurs bombes étaient passés par un camp où sont rassemblés des collaborateurs palestiniens de l’armée israélienne. Ils y ont reçu des uniformes et des cartes d’identité. J’ai communiqué un dossier très détaillé sur ce point au gouvernement israélien ainsi qu’au président Moubarak, aux représentants de l’Union européenne et aux cosignataires de la Déclaration de principes, États-Unis et Russie. »
«Nous ne les laisserons pas arrêter la marche de la paix »
Arafat expose alors sa façon de voir les choses. « Aujourd’hui, nous devons l’admettre, l’affrontement n’est plus entre Israéliens et Palestiniens mais entre ceux, dans les deux camps, qui veulent la paix et ceux qui la refusent. Il nous faut maintenant en tenir compte pour continuer avec Shimon Pérès ce que nous avions commencé avec Rabin. Je pense même que nous devrions accélérer le rythme du processus de paix. C’est, à mes yeux, le seul moyen de répondre aux fanatiques, de leur montrer que nous ne les laisserons pas arrêter la marche de la paix. Nous avons là une responsabilité majeure car la paix, ici, ne concerne pas seulement les Israéliens et les Palestiniens, mais toute la région. Et même la communauté internationale tout entière. Ne l’oublions pas, il s’agit de faire la paix au pays de la paix, en Terre sainte. »
Moi : « Vous comptiez manifestement sur l’engagement et la personnalité de Rabin pour atteindre cet objectif. Pensez-vous pouvoir l’atteindre avec Shimon Pérès ? »
Arafat : « Je n’ai pas de doute sur la volonté de Shimon Pérès. Rabin et lui sont devenus des amis en même temps que des partenaires. Mais ils étaient très différents. L’un est un pur politicien. L’autre était à la fois un politicien et un général, avec le passé, l’héritage d’un général. C’est-à-dire avec l’autorité et surtout la légitimité indispensables pour faire accepter à son peuple des choix difficiles mais qu’il estimait nécessaires pour que nous puissions construire la paix. Et assurer la sécurité et l’avenir d’Israël. Sans lui, comment faire admettre aux Israéliens le partage de Jérusalem, l’arrêt de la colonisation, le retour des réfugiés ? À vrai dire, c’est ce qui m’inquiète le plus aujourd’hui. Et c’est pourquoi la mort de Rabin m’est aussi difficile à accepter. Sans lui, la paix est-elle encore possible ? »
Le commencement de la fin
Yasser Arafat avait prononcé ces mots d’une voix si basse, si faible, qu’elle était presque inaudible. Je savais, comme tous ceux qui étaient parfois en contact avec son entourage, qu’il était loin d’avoir en Pérès la même confiance qu’il avait fini par placer en Rabin. Lui aussi, à ce moment, s’exprimait en politicien.
Attentif à ne pas gâcher les chances qui auraient pu survivre à Rabin de poursuivre le chemin entamé avec lui. Mais son regard, souvent si vif et perçant, semblait tout à coup perdu. Comme s’il avait été submergé par un pressentiment insupportable : et si, pour le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens, l’assassinat de Rabin était le commencement de la fin ?
J’étais rentré à Jérusalem ce soir-là, dans la circulation chaotique d’un début de shabbat, accompagné par cette question. Et les deux militaires que j’avais pris en stop près de Kyriat Malakhi ne m’avaient pas beaucoup aidé à y répondre. La soldate, qui disait voter Meretz, était convaincue que le processus de paix ne pourrait pas être interrompu, même si elle redoutait les obstacles ou les entraves de la droite. Son camarade, manifestement moins à gauche, était indigné par l’assassinat de Rabin mais espérait que Pérès et ceux qui viendraient au pouvoir après lui ne pousseraient pas leur volonté de faire des concessions aux Palestinien·nes jusqu’à leur offrir un État.
J’avais, comme nombre d’observateurs et observatrices du conflit israélo-palestinien, assisté au retour, grâce à l’Intifada de 1988, des Palestinien·nes, de l’intérieur et de la diaspora, sur la scène historique et géopolitique régionale. J’avais recueilli les échos des contacts, d’abord secrets et clandestins, puis discrets, entre intellectuel·les des deux camps partisan·es de la paix. J’avais ensuite suivi le dialogue officiel entre émissaires de l’OLP et du gouvernement israélien.
Après quoi, la conférence de Madrid de 1991 avait débouché sur les négociations de Washington et enfin d’Oslo. Négociations scellées par la Déclaration de principes sur les arrangements intérimaires d’autonomie, l’échange des lettres de reconnaissance mutuelle et la poignée de main historique à la Maison Blanche entre Rabin et Arafat sous les yeux du président américain, Bill Clinton, de son secrétaire d’État, Warren Christopher, et du ministre russe des affaires étrangères, Andrei Kozyrev.
La substance de l’accord était malhonnête, injuste, inapplicable. […] Il n’y a dans cet accord aucune vision d’avenir, aucune vision de liberté.
Hanane Achraoui, militante féministe palestinienne
Je me souvenais de la formule, cynique mais terriblement réaliste, lors de la conférence de Madrid, de James Baker, secrétaire d’État de George Bush, à Fayçal Husseini, responsable du dossier de Jérusalem à l’OLP qui lui demandait : « Qu’allons-nous obtenir de cette négociation ? » : « Plus qu’une autonomie et moins qu’un État », avait répondu le brutal politicien texan, qui ne sommeillait que d’un œil derrière le chef de la diplomatie des États-Unis.
Les critiques les plus dures de la nature et de la conduite du processus de paix étaient venues du propre camp d’Arafat. Deux intellectuel·les de renom, patriotes et depuis longtemps partisan·es de la paix, figuraient parmi les plus sévères.
La militante féministe Hanane Achraoui, chrétienne anglicane, professeure de littérature comparée à l’université de Bir Zeit, qu’il voulait nommer au ministère de l’information, estimait que « la substance de l’accord était malhonnête, injuste, inapplicable. Il n’est pas autre chose pour nous qu’un test de bonne conduite qui laisse le contrôle de la situation aux Israéliens. Avec la possibilité pour eux, à chaque étape, de décider si nous avons bien ou mal répondu à leurs exigences. Il n’y a dans cet accord aucune vision d’avenir, aucune vision de liberté. Il est historiquement injuste ».
« J’ai dit tout cela à Abou Ammar en lui faisant observer que le principe des accords intérimaires donne tout le temps à Israël pour créer des faits accomplis sur le terrain », m’avait-elle confié deux semaines avant le retour triomphal d’Arafat à Gaza.
« Concessions unilatérales »
« Il faut donner à cet accord son véritable nom : c’est une capitulation palestinienne », affirmait pour sa part, un mois après la cérémonie de Washington, un autre universitaire, palestino-américain, celui-là, Edward Saïd, né en 1935 à Jérusalem, émigré en 1951 aux États-Unis, et enseignant pendant quarante ans à Columbia. Son recueil d’articles paru en français en août 1999 portait d’ailleurs un titre éloquent : « Israël, Palestine, l’égalité ou rien ».
« Le pire, dans cette reddition, ajoutait Saïd, c’est que pendant au moins quinze ans, l’OLP aurait pu négocier un bien meilleur arrangement, qui ne l’aurait pas contrainte à faire autant de concessions unilatérales à Israël. Ni Arafat ni aucun de ceux qu’il avait choisis pour rencontrer les Israéliens à Oslo n’avaient jamais vu une colonie israélienne », insistait l’auteur, discuté mais respecté de L’Orientalisme.
« De ces colonies, expliquait-il, il y en a aujourd’hui plus de deux cents, principalement construites sur des collines, des promontoires, des points stratégiques, partout en Cisjordanie et à Gaza. Beaucoup vont probablement péricliter et disparaître. Mais les plus grandes ont été conçues pour durer. Un réseau de routes spécifiques les relie à Israël, créant une discontinuité qui handicape les principaux centres de population palestinienne. La totalité des terres occupées par les colonies et de celles qui seront expropriées pour assurer leur développement représente près de 55 % des territoires occupés. En outre, Israël a mis la main sur toutes les nappes aquifères de Cisjordanie et utilise près de 80 % de cette eau pour les colonies ou pour le réseau de distribution israélien. Et le plus grave est qu’Israël, qui détient toutes les données et statistiques sur les colonies, la terre et l’eau, n’en a rien partagé avec les Palestiniens. Le résultat est l’impression d’une énorme disproportion entre ce qu’Israël a obtenu, c’est-à-dire ce que les Palestiniens ont concédé, et ce qu’ils ont reçu. »
Le compromis historique de 1988
Ni l’une ni l’autre n’avaient tort. Les deux universitaires n’avaient pas tort non plus de reprocher à Yasser Arafat son soutien à Saddam Hussein lors de l’invasion du Koweït en août 1990, provoquant une réprobation planétaire et l’entrée en guerre des États-Unis et d’une trentaine d’autres pays contre l’Irak. L’erreur politique d’Arafat, sur ce point, avait été d’autant plus grave qu’elle avait contribué à délégitimer l’OLP, son chef et la cause palestinienne à un moment clé de son histoire.
Car elle était intervenue deux ans seulement après l’Intifada, la « révolte des pierres » contre les chars qui avait permis à la « question de Palestine » de retrouver une place majeure dans la géopolitique régionale. Et qui avait, en partie au moins, débarrassé les Palestinien·nes de leur image de terroristes en les faisant apparaître en résistant·es menant, sur leur terre, un combat inégal contre un occupant surarmé. Avant de les conduire à la table des négociations.
Le chemin, il faut l’admettre, avait été ouvert par Yasser Arafat dès 1988, lorsqu’il avait fait voter par le Conseil national palestinien, le Parlement palestinien en exil, réuni à Alger, l’établissement de l’État palestinien au sein des frontières de 1967. Ce qui signifiait à la fois que le camp palestinien, renonçant à la lutte armée, acceptait de résoudre le conflit par la voie diplomatique, et qu’ils reconnaissait – certes implicitement, pour l’heure – l’existence de l’État d’Israël.
Une série d’accords « intérimaires » de cinq ans
Ce « compromis historique » – je me souviens des débats passionnés qui l’avaient précédé dans la salle de réunion et les villas du Club des pins, à l’ouest d’Alger – n’est pas né dans la joie. C’est avec un véritable déchirement que les délégués ont fini par admettre que leur État ne serait pas édifié sur leur terre natale tout entière mais sur 22 % seulement environ du territoire de la Palestine mandataire.
Cinq ans plus tard, est-ce parce qu’il imaginait que de nouvelles concessions lui rendraient une partie au moins de la confiance de Washington, ou simplement parce qu’il se savait en position de grande faiblesse, lâché par la plupart des régimes arabes, dans un isolement diplomatique international vertigineux, que Yasser Arafat avait accepté de signer un accord qui le mettait en position si défavorable, dans un déséquilibre si avantageux pour Israël ?
Car il ne s’agissait pas d’un accord de paix définitif, mais, comme l’avaient pratiquement dicté les parrains américains, d’une série d’accords « intérimaires » de cinq ans, toujours pas achevée, sur toutes les questions explosives : le statut de Jérusalem, le droit au retour des réfugié·es, l’avenir des colonies, le tracé des frontières définitives. Une disposition qui était pour Washington, en théorie, destinée à offrir aux deux camps le temps de faire naître entre eux la confiance nécessaire.
La suite l’a prouvé : il s’agissait en fait de donner à Israël le temps de multiplier les faits accomplis sur le terrain pour renforcer sa position dans la négociation. Par exemple en développant la colonisation.
Le nombre de colons israélien·nes en Cisjordanie est ainsi passé de 140 000 en 1993 à 350 000 en 2015, et dépasse aujourd’hui 700 000. Et comme l’annonçait il y a trente ans Edward Saïd, le réseau de routes de colonisation qui relie les unes aux autres les colonies et l’ensemble à Israël n’a cessé de se développer, créant une continuité territoriale entre les colonies et Israël, mais détruisant la continuité territoriale de l’archipel de zones palestiniennes.
Arafat pouvait-il refuser cette base de négociation inégale et injuste ? Probablement pas, s’il voulait s’en tenir au choix historique de la solution négociée, voté dans la douleur en 1988. D’autant que ce choix permettait aux Palestinien·nes de sortir de l’invisibilité et de redevenir les acteurs et actrices de leur histoire, en attendant de négocier aussi une géographie.
L’audacieux pragmatisme de Rabin, convaincu que la paix était la meilleure garantie de la sécurité durable d’Israël, l’avait manifestement rassuré sur le bien-fondé de sa décision. D’où sans doute son désarroi après l’assassinat de celui qui avait été l’un de ses pires ennemis. Arafat n’avait pas tort non plus lorsqu’il jugeait que « les fanatiques de deux camps travaillaient ensemble à l’échec de la paix ».
Simplement, il se trompait de perspective. Trop longtemps habitué aux visions complotistes de l’Orient compliqué et aux intrigues et conspirations du monde arabe, il n’avait pas compris que le véritable obstacle à la paix n’était pas la conjuration de petits groupes de fanatiques et de collabos, mais la convergence implicite des nuisances entre intégristes de la Torah et du Coran.
Boîte noire
La suite de cette enquête nous permettra de voir comment la complicité tacite entre Nétanyahou et les islamistes du Hamas a coûté en dix ans au moins cinq guerres à la population de Gaza ; comment au nom de leur sécurité les Israéliens ont emmuré les Palestiniens de Cisjordanie pour annexer leurs terres ; comment les intégristes juifs ont tenté de prendre le contrôle de l’armée ; comment la corruption de ses dirigeants a coupé la direction palestinienne de son peuple ; comment Israël a tout fait pour que Jérusalem ne soit jamais la capitale de deux États ; comment Nétanyahou a fabriqué un péril iranien qui éclipsait ses turpitudes financières et auquel même le Mossad ne croyait pas.