Par Emmanuelle Fère et Pierre Penin
Publié le 04/02/2023 à 19h29
Mis à jour le 04/02/2023 à 19h47
Samedi 4 février, deux cortèges se sont rejoints sur le pont de Béhobie, sur le fleuve frontalier Bidassoa, en mémoire des personnes décédées lors de leur parcours de migration
Samedi 4 février, vers 18 heures, deux groupes de manifestants se sont rejoints sur le pont de Béhobie (Urrugne) qui relie la France à l’Espagne. Au son de la chanson « Ouvrez les frontières », et à l’appel des associations d’aide aux personnes migrantes, dont Etorkinekin Diakité, un hommage a été rendu aux « réfugiés morts aux frontières ».
Sur le fleuve Bidassoa, qui, ces dernières années, a vu périr six personnes migrantes tentant de franchir la frontière, les manifestants ont écouté les allocutions. « L’organisation internationale des migrations estime à 46 622 le nombre de personnes qui auraient disparu dans le monde, à une frontière, depuis 2014. »
Plaque en carton
Ces habitants du Pays basque n’ont pas non plus oublié les trois migrants mortellement fauchés par un Train express régional, le 12 octobre 2021, à Ciboure. Et les bénévoles qui viennent en aide au quotidien aux personnes réfugiées ont récemment suivi le parcours de deux frères Algériens, fauchés sur l’autoroute 63 (lire par ailleurs).
« Ce sont des personnes, pas des chiffres », a scandé, au micro, l’une des manifestants, avant d’énumérer, gravement, la liste des défunts, accompagnés de leur nationalité, suivie d’une salve d’applaudissements. Symboliquement, une plaque en carton portant chacun de leur nom a été apposée sur le pont.
Deux migrants blessés sur l’autoroute Le 19 janvier, vers 7 h 15, deux hommes étaient blessés par une voiture alors qu’ils marchaient le long de l’A63, sur la commune d’Urrugne. Il s’agit de deux frères de nationalité algérienne, originaires de la région d’Oran, âgés de 20 et 25 ans. Le plus jeune a été sérieusement blessé, souffrant de multiples fractures au niveau du bassin et d’une jambe. Il est toujours en convalescence à l’hôpital, après une opération. Blessé à une main, l’aîné a, lui aussi, été opéré et a pu quitter les services hospitaliers. Selon nos informations, les deux migrants auraient d’abord tenté de franchir la frontière à bord d’un bus de la ligne entre Madrid et Paris, avant d’être refoulés vers Irún. Ils auraient alors tenté de « passer » à pied.