La journaliste biélorusse Larysa Shchyrakova a été placée en détention dans la ville de Gomel, a rapporté RFE/RL Belarus le 7 décembre 2022. Les syndicats français de journalistes SNJ, SNJ-CGT, CFDT-Journalistes et la Fédération européenne des journalistes (FEJ) demandent sa libération immédiate.
« Les raisons et les circonstances de sa détention sont encore inconnues. Elle est en détention provisoire et son fils Sviataslau est dans un foyer pour enfants. Larysa n’a participé à aucune activité publique ou journalistique ces dernières années » , a déclaré la source de RLE/RF Bélarus.
Larysa Shchyrakova est une journaliste reconnue, qui a cessé ses activités journalistiques en 2021 en raison de menaces d’arrestation. En 2018, alors qu’elle travaillait principalement pour Belsat, chaîne d’opposition au régime basée en Pologne, elle avait été invitée à Paris et Bruxelles par les syndicats de journalistes français et l’association Profession : Pigiste. A cette occasion, elle avait été reçue par l’Assemblée nationale à Paris et par la Commission européenne à Bruxelles.
L’institutrice devenue journaliste a travaillé pour un certain nombre de publications indépendantes couvrant la répression gouvernementale sous le président Alexandre Loukachenko. Elle a également réalisé des documentaires et mis en œuvre son propre projet visant à rendre hommage aux personnes réprimées en URSS, intitulé « Les assassinés et les oubliés ». Shchyrakova a enregistré les témoignages de proches des dissidents réprimés et a utilisé ces enregistrements pour produire des publications et des documentaires.
Au cours des derniers mois, elle a participé à des séances de photos ethniques, prenant des clichés de personnes en costumes folkloriques de Biélorussie ou de lieux connexes. Malgré les menaces, Mme Shchyrakova a choisi de rester en Biélorussie.
La présidente de la FEJ, Maja Sever, a déclaré : « Nous pensons au Belarus et à tous les journalistes ou anciens journalistes qui sont encore persécutés. La détention de Larysa, encore une fois, est totalement inacceptable. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour la soutenir et demander sa libération ».
Paris, le 07 Janvier 2023