Le rendez-vous était fixé place de la Victoire à 14h. une grosse centaine de militant-e-s en tout et pour tout se sont mobilisé-e-s pour un défilé dans le calme jusqu’au parvis du palais de justice d’abord pour une première prise de parole puis jusqu’au commissariat central de police où se trouve dans un sous sol le centre de rétention local pour une interpellation publique. Un affichage annonçant “Au sous-sol de ce commissariat sont enfermées des personnes pour le seul fait de ne pas avoir les bons papiers”
Ni CRA, centre de détention administrative, ni LRA, locaux de détention administrative affichait la banderole de tête de manif. Et surtout ni ici ni ailleurs , non à l’enfermement des étrangers.
Un ni ici ni ailleurs qui concerne localement le projet de Cra initialement prévu dans un quartier de Pessac dans la métropole bordelaise. Une levée de bouclier notamment des riverains motivés par des raisons pas toujours lié au problème humain que pose l’enfermement des migrants. Leur association crée pour l’occasion s’intitulait d’ailleurs crapaslà. D’où in fine le ailleurs, un ailleurs qui se nomme Mérignac la commune voisine, un emplacement proche de l’aéroport. Le nouveau CRA le plus grand de France , devrait “accueillir” 140 personnes pour un budget de 29 millions d’euro et être opérationnel en 2026.
Sauf que ce deuxième lieu fait à son tour l’unanimité contre lui, les riverains pour les mêmes raisons qu’à Pessac, les écolos craignent ici l’artificialisation des terres et les associatifs humanitaires eux s’opposent au principe même de cet enfermement administratif. Pour ces derniers, ceux qui manifestaient aujourd’hui, il est inadmissible de priver de liberté des gens qui ne sont passibles d’aucun délit. D’autant que les conditions de vie dans les CRA sont déplorables , “manque d’hygiène, d’accès aux soins, sans omettre des situations de violences extrêmes disent les opposants. Cette réclusion est d’autant plus difficile pour les personnes les plus vulnérables, les personnes âgées, les malades, les femmes enceintes et les enfants.“
Peu de monde donc pour cette manifestation à laquelle appelaient pourtant de nombreuses associations, partis politiques et syndicats de gauche. Certes les 5 belles manifs précédentes pour les retraites ont sans doute émoussées les énergies mais il serait peut-être utile un jour de relier toutes ses problématiques, retraites, environnements, statut des migrants etc… Sortir de nos prés carrés pour combattre l’adversaire qui est le même pour tous… JF Meekel