Le journaliste et historien Maâti Monjib a entamé une nouvelle grève de la faim après avoir été interdit de voyager en France pour se faire soigner. Reporters sans frontières (RSF) dénonce cette interdiction de quitter le territoire, qui met sa santé en danger.
Le journaliste et historien franco-marocain, Maâti Monjib, a annoncé entamer une nouvelle grève de la faim. Dans un message publié sur les réseaux sociaux, il explique avoir décidé de cesser de nouveau de s’alimenter après avoir été interdit de voyager en France pour voir sa famille et se faire soigner pour un problème cardiaque déclenché par ses précédentes grèves de la faim. De son côté, le procureur du Roi a expliqué dans un communiqué que la liberté provisoire accordée à Maâti Monjib était conditionnée par deux mesures de contrôle judiciaire : une interdiction de quitter le territoire et le retrait de son passeport.
“L’interdiction faite à Maati Monjib de voyager doit être levée pour raison humanitaire, déclare le directeur du bureau Afrique du Nord de RSF, Souhaieb Khayati. Le journaliste doit pouvoir retrouver sa famille et bénéficier des soins nécessaires pour recouvrer sa santé, affaiblie par les nombreuses grèves de la faim qu’il a menées durant ces dernières années. L’empêcher de quitter le territoire revient à le condamner.”
En mars dernier et durant une vingtaine de jours, Maâti Monjib avait cessé de s’alimenter pour dénoncer sa condamnation à un an de prison ferme et à une amende de quinze mille dirhams (1 400 euros), prononcée le 27 janvier, pour “atteinte à la sécurité de l’État” et “fraude”. Le journaliste bénéficie, depuis le 23 mars, d’une mesure de liberté provisoire.
Maati Monjib est victime, depuis des années, d’un harcèlement judiciaire des autorités marocaines. Sa condamnation de janvier a été prononcée par le tribunal de première instance de Rabat en son absence, et sans que ses avocats n’aient été ni convoqués, ni même prévenus. Une peine pour laquelle l’historien franco-marocain a fait appel. Son procès, qui devait se tenir le 30 septembre, a toutefois été reporté au 2 décembre 2021. En parallèle, Maâti Monjib est poursuivi, depuis décembre 2020, pour des soupçons de “blanchiment d’argent”.
Le Maroc occupe le 136e rang sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse de RSF.