Publié le 11/05/2022 à 18h13 Membre de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme 47, il témoignait des atrocités de la Seconde Guerre mondiale auprès des jeunes générations. Jean Rodgold est décédé à la veille du 8 mai
Jean Rodgold a été emporté par une crise cardiaque, dans sa chambre d’hôtel, dans la nuit de jeudi à vendredi 6 mai, alors qu’il revenait à Issoudun, témoigner de son histoire d’enfant juif caché, à l’occasion des cérémonies du 8 Mai, nous apprend « La Nouvelle République ».
C’est un membre précieux que perd le comité agenais de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme, qui, de classe en classe, du primaire au lycée, s’acquittait de son devoir de mémoire auprès des jeunes.
« Né dans l’immédiat avant-guerre dans une famille juive, Jean a vécu, comme jeune enfant soumis au risque de la Déportation, la tragique occupation de notre pays par les nazis », retrace Nasser Menni, président de la Licra Agen 47, dans son hommage à ce « citoyen engagé ».
Il avait écrit un livre
« Son père fut arrêté dès le 14 mai 1941 au cours de la sinistre rafle dite ‘‘du billet vert’‘. Interné pendant plus d’un an au camp de Beaune-la-Rolande, il fut déporté le 28 juin 1942 par le 5e convoi vers Auschwitz, où il mourut assassiné à la fin juillet de cette même année. »
Et de rappeler qu’avec son frère et ses sœurs, Jean avait écrit un livre, « Chère Edzia, chers enfants… », racontant cet épisode familial inscrit dans la grande Histoire du XXe siècle. Ce même passé qu’il acceptait de répéter devant des classes entières d’élèves, dans le cadre du programme « L’enfant caché », porté par la Licra en partenariat avec l’Éducation nationale et le Conseil départemental du Lot-et-Garonne. « C’était pour lui l’occasion de transmettre le sens de son engagement sans faille contre le racisme et l’antisémitisme, pour la paix et l’amitié entre les peuples. » Connu également pour ses responsabilités au sein du CFA des Métiers du bâtiment, Jean Rodgold aura donc croisé la route de générations d’élèves.
« Le hasard a voulu que sa vie s’achève à Issoudun, où il avait vécu caché pendant la guerre et où la commune l’avait invité pour lui rendre hommage. Espérons que ses derniers moments furent rendus moins douloureux par la chaleur qui l’a entouré au cours de cette commémoration », écrit encore Nasser Menni, adressant ses condoléances à son épouse Annie et ses proches.
Il avait 86 ans.