1990. La guerre civile se termine après quinze années de déchirements et de souffrances. Quel pays après la guerre et quelle mémoire pour construire la paix ?
Peut-être qu’entreprendre de raconter l’histoire contemporaine du Liban, c’est s’efforcer d’abord de comprendre le rapport – paradoxal, obscur, abimé – qu’entretiennent les Libanais et les Libanaises à la mémoire de leur pays.
Le réalisateur Ghassan Salhab analyse : “C’est quand même un pays qui entasse et entasse les événements. Nous, on appelle ça ‘événement’ parce qu’on ne sait plus comment les appeler, les désastres peut-être. En tout cas c’est une mémoire fatiguée”. Il ajoute : “Ici, on ne donne pas le temps à la mémoire d’être mémoire parce qu’elle est tout de suite déjà archivée.”
Ce premier épisode intitulé « Un pays après la guerre » – et qui, empruntant son titre au poète Mahmoud Darwich, aurait aussi pu s’intituler “Une mémoire pour l’oubli” – s’attache à reconstituer quelques-uns des grands jalons, quelques-unes des grandes questions de l’histoire libanaise, depuis la fin de la guerre, en 1990, jusqu’à aujourd’hui.
Un documentaire d’Adrien Chevrier réalisé par Séverine Cassar.
Avec :
Ghassan Salhab, réalisateur
Rana Eid, sound designeuse et monteuse son
Selim Nassib, journaliste et écrivain
Charif Majdalani, écrivain
Zena Wakim, avocate
Tarek Tohme, étudiant
Camille Ammoun, écrivain et politologue
Caroline Hayek, journaliste à L’Orient Le Jour
Anthony Samrani, journaliste à L’Orient Le Jour
Gabriel Kairallah, professeur de littérature et père jésuite
Rita Chemaly, professeure de science politique
Dominique Eddé, écrivaine
Merci à Grégoire Orio et Grégoire Couvert pour l’extrait de leur film Khamsin diffusé au début de l’émission.
Merci à Florine Hausfater pour son aide à la préparation.
Prises de son : Ivan Charbit
Mixage : Éric Boisset
Documentation : Anne-Lise Signoret
Archives INA : Emmanuelle Luccioni