Cher.e.s ami.e.s, cette fois c’est moi, et le journal pour lequel je travaille, L’Humanité, qui avons besoin de votre solidarité.
Patrick Le Hyaric, directeur de la publication à l’époque des faits, a reçu il y a quelques semaines une citation en justice du Royaume du Maroc, qui attaque notre titre en justice, en invoquant une prétendue « diffamation » à son égard. Vous avez suivi l’affaire Pegasus, le fameux logiciel espion israélien dont nous avons été la cible, je n’y reviens pas. Dans la foulée des révélations du Pegasus Project, une enquête internationale coordonnée par Forbidden Stories avec l’appui d’Amnesty international, conduite par 17 médias dans le monde, j’ai consacré un article à la cybersurveillance dont les journalistes et opposants marocains font l’objet de longue date, d’abord rendue possible par des logiciels mis au point par des entreprises européennes. C’est cet article qui est incriminé. Le Palais a chargé l’avocat Olivier Baratelli d’engager cette procédure : c’est lui que Vincent Bolloré avait recruté pour ses procédures baillons censées interdire aux journalistes d’enquêter sur ses affaires. Boomerang : l’homme d’affaires avait finalement perdu ses procès les uns après les autres et avait même fini par être condamné pour plainte abusive contre l’un de nos confrères. Dans le cas du Maroc, cette plainte, qui fait suite à celles déposées contre Le Monde, Radio France, Mediapart, etc., vient compléter un arsenal de menaces, de méthodes de pression et d’intimidation qui vise à réduire au silence les journalistes faisant état des graves violations des droits humains qui ont cours au Maroc. En fait, les choses sont claires : Mohammed VI entend exporter sur le sol français les méthodes répressives, le harcèlement judiciaire et la censure que ses séides imposent déjà à nos ami.e.s, consœurs et confrères marocains. C’est inadmissible. Pour bien signifier qu’il est pour nous hors de question de plier, nous organisons une soirée pour la liberté d’informer ce lundi 25 octobre à partir de 18h à la Bourse du travail, salle Henaff, 29 boulevard du Temple, dans le XIe arrondissement de Paris. Dans cette procédure, la première audience aura lieu le lendemain. Nous vous espérons nombreuses et nombreux à nos côtés.
Rosa Messaoui