Accusés de “sodomie” et retenus depuis six ans dans la prison de Maragheh, dans le nord-ouest de l’Iran, deux hommes ont été pendus, suscitant une vague d’indignation de la part des militants LGBTQI sur les réseaux sociaux.
La peine de mort en Iran continue de faire couler de l’encre et du sang. L’agence de presse des militants iraniens des droits de l’homme, Hrana, a révélé dimanche 30 janvier l’exécution de deux hommes dans ce pays où la peine capitale est toujours appliquée aux personnes accusées d’homosexualité.
“Mehrdad Karimpour et Farid Mohammadi, exécutés dans la prison de Maragheh (nord-ouest), ont été arrêtés et jugés pour sodomie il y a six ans”, rappelle de son côté Radio Zamaneh, un média persanophone installé aux Pays-Bas.
Selon IranWire, média iranien établi à Londres, c’est la deuxième fois en l’espace de sept mois que des exécutions ont lieu dans la prison de Maragheh sous le même motif. En juillet, Farhad Najafi, 25 ans, et Ali Ahmadi, 23 ans, avaient été pendus, précise-t-il, pour “sodomie”, un terme utilisé par les autorités en référence aux relations homosexuelles.
Black-out médiatique
Sujet tabou par excellence en Iran, les médias à Téhéran ainsi que l’Autorité judiciaire n’ont pas rendu compte des deux dernières exécutions. L’affaire a toutefois suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux, notamment de la part des militants des droits LGBTQI.
“Les deux [hommes] ont été exécutés alors que les représentants du régime iranien auprès des Nations unies continuent de nier l’application de la peine capitale” aux homosexuels, s’est insurgé un militant sur Twitter.
“Je disais à mon colocataire que l’homosexualité était plus ou moins tolérée en Iran. Après cette nouvelle, je lui ai dit d’oublier ce que j’avais dit, car ils tuent encore des gens à cause de leur orientation sexuelle”, a ajouté une internaute iranienne.
Selon Amnesty International, 246 personnes ont été exécutées en 2020 en Iran.