Enquête« Les chansons de l’enfer » (3/6). Durant ses cinq ans de détention dans le camp allemand de Sachsenhausen, l’artiste polonais se donne pour mission de mémoriser toutes les chansons et poèmes que ses compagnons, convaincus qu’il sera le seul à survivre, veulent transmettre au monde d’après.
Deux prisonniers de corvée de balayage se rapprochent discrètement l’un de l’autre, dans la cour centrale du camp de Sachsenhausen. Surtout, ne pas éveiller les soupçons des gardiens, ni des soldats postés sur les miradors. Ce jour de 1942, les compères ont pris rendez-vous pour un conciliabule de la plus haute importance. Aleksander Kulisiewicz, le chanteur clandestin du camp, réputé pour sa fabuleuse mémoire, se penche vers son camarade. « Je t’écoute », lui dit-il. L’autre prisonnier, Aron Liebeskind, est d’une maigreur effrayante, sa peau est d’un gris translucide, il lutte pour rester debout. A l’approche de la mort, le moment est venu pour lui de confier à son ami Alex son plus précieux trésor : les paroles d’une berceuse.
A voix basse, il se met à chanter : « Crématoire porte noire/ Qui à l’enfer mènera/ On y traînera des corps noirs/ Que la flamme brûlera/ On y traîne mon garçon/ Aux cheveux d’or fin/ Avec en bouche tes mains/ Comment ferai-je, mon fils ? »
Les mots s’impriment aussitôt dans le cerveau infaillible d’Alex Kulisiewicz. Le jeune Polonais sait le malheur de cet ancien horloger qui a vu mourir son fils et sa femme au camp d’extermination de Treblinka. Lui seul a pu s’échapper, avant d’être de nouveau capturé, puis envoyé ici, au nord de Berlin. Il a une voix grave de « basso profondo ». Dans le baraquement37, il fait partie du chœur clandestin d’une vingtaine de prisonniers juifs qui se réunissent secrètement pour offrir à leurs compagnons des concerts a cappella.
« Oh, je me trompe et tu dors/ Et alors mon fils tu dors/ Fais dodo, mon petit et moi, moi, je te bercerai/ Et toi soleil, pourquoi tu te tais, Toi qui sais la vérité/ A peine trois ans qu’il avait, Mais ils n’eurent pas pitié/ Ses yeux de silence, Qui te regardent d’ici-bas/ Font des larmes de pierre, qui ne coulent pas. » A Treblinka, Aron avait composé cette chanson la nuit où il s’était retrouvé à veiller le corps sans vie de son petit garçon.
A la dernière strophe, sa voix monte en puissance : « Oh, je me trompe et tu dors/ Et alors mon fils tu dors/ Fais dodo, mon petit/ Et moi, moi, je te bercerai. » « Tais-toi, fais attention ! lui lance Alex, craignant d’être repéré par les gardes. Et quel type de berceuse c’est, si tu te mets à crier ? » Aron répond : « Tu es un idiot ! Tout ce que je voulais, c’est que mon fils se réveille. »
Se souvenir de leurs mots
L’ancien horloger disparaît dans la foule des milliers de prisonniers mais sa confession demeure gravée dans le répertoire mental d’Alex, capable de mémoriser la moindre chanson après une unique écoute. A Sachsenhausen, ce don hérité de l’enfance reste sa force, et il compte bien l’utiliser. Plus question pour lui de se contenter de distraire les autres dans le secret des baraquements. Il doit aussi se souvenir de leurs mots, accueillir leur douleur, leurs témoignages, les conserver, afin de les partager un jour à l’extérieur, si cet enfer prend fin.
« Alex, il reste de la place dans tes archives ? », lui demandent ceux qui connaissent sa réputation. Alex l’érudit, fils d’un prof de latin, ne dit jamais non. Il ferme alors les yeux et les invite à parler : « Dis-moi. Je t’écoute. » Le Polonais emmagasine tout : poèmes d’amour, complaintes nostalgiques, petits airs sans prétention et mouvements plus ambitieux. Dans ce camp où les crayons sont interdits, la musique se compose ainsi, au cœur des âmes.
Un jour d’octobre 1942, Rosebery D’Arguto, le chef d’orchestre juif qui donne la mesure aux concerts secrets du block 37, vient voir son ami Alex. C’est à son tour de lui confier son « testament » : « Alex, tu es jeune, tu parles allemand et tu sembles avoir de bonnes relations avec les gens ici. Nous sommes persuadés que tu vas survivre et quitter ce camp. Nous, nous serons tués. Les juifs ne survivront pas. Va par le monde et chante nos chansons. Dis au monde cette horreur. »
Rosebery pense notamment à Jüdischer Todessang (Chanson juive de la mort), qu’il a lui-même composée. Le récit de la vie dans ce camp, où les « frères » sont tous « voués au gaz ». Il voudrait qu’Alex l’écoute, la garde en mémoire et même, s’il survit, l’enregistre un jour en studio, pour combattre l’ignorance, la haine et l’oubli.
Un soir d’hiver, Alex parvient à rejoindre le block 37, celui de Rosebery et du chœur des juifs. A la lueur des bougies, il va enfin les entendre entonner a cappella la chanson-testament de son ami. D’abord une basse lugubre – « bom bom bom bom » – puis une psalmodie hantée, enfin un falsetto… Roseberry donne de la voix. Mais des bruits sourds venus de l’extérieur troublent soudain l’harmonie. Des cris fusent. Les SS déboulent. Ils agrippent les choristes, les frappent, les traînent au-dehors dans la boue. Même à genoux, ces hommes, une vingtaine au total, continuent de chanter. Alex, lui, a juste eu le temps de se glisser hors de la baraque et d’échapper à l’assaut.
L’empire nazi se craquelle
Quelques jours plus tard, le chœur est embarqué au sein d’un convoi de 454 juifs à destination du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. C’est là que mourra, en 1943, le compositeur Rosebery D’Arguto. Son œuvre, elle, demeure gravée dans les « archives mentales » de son ami.
Alex, inconsolable, continue de collecter les chansons des autrespar dizaines, sans oublier de composer les siennes. Certaines sont plutôt innocentes, comme Olza, en hommage à la rivière chérie de son enfance, en Silésie. D’autres lui vaudraient la mort si elles étaient interceptées par les nazis. Après la bataille de Stalingrad, en février 1943, il ajoute une strophe à son ode acide Germania, commencée deux ans plus tôt : « Tu avais la moitié du monde, Germania – mania/ Maintenant tu chies dans ton froc/ Pays de merde/ Mieux vaut vivre à Monaco que dans une Europe comme ça/ Mes chers, avez-vous considéré la castration ?/ SS-mania ! »
Au cours des années 1943 et 1944, les détenus affluent à Sachsenhausen, notamment en provenance du front russe. La nourriture à partager se fait plus rare encore. Les exécutions sommaires se multiplient. Alex s’accroche. Il faut tenir, malgré ce corps d’allumette gagné par la tuberculose. Toujours utilisé à la fabrique de briques, il est un temps préposé au chenil. Les chiens, au moins, donnent de l’affection sans condition et leurs gamelles, mieux garnies que celles des prisonniers, lui permettent d’ingurgiter en douce des protéines complémentaires.
Alex comprend peu à peu que l’empire nazi se craquelle. Les indices glanés lors de ses passages auprès du commandement témoignent d’une inquiétude chez les gradés. Il suffit bientôt de lever les yeux vers le ciel pour en avoir la preuve : des raids aériens alliés fondent sur Berlin. La nuit, les explosions font tressauter les couchettes. Le jour, Alex et ses compagnons doivent jouer les démineurs. Sans matériel ni protection, ils sont lâchés au milieu des débris et des ruines des abords de Berlin afin de dégager les routes et d’inspecter les immeubles. Alex, arrivé ici en mai 1940, a sa bonne étoile : il est encore vivant pour la cérémonie d’appel du 21 avril 1945. La dernière avant que les portes s’ouvrent enfin.
Promesses tenues
Sous la conduite des SS, les milliers de prisonniers entament alors une marche vers le nord. Ils n’ont aucune idée de leur destination, ni du sort qui leur est réservé. Mais voilà qu’une fois parvenu dans une forêt, le cortège se disloque d’un coup, les Allemands ôtent leurs uniformes, et disparaissent en courant dans toutes les directions. Alex est libre, perdu au milieu de bois inconnus, quelque part du côté de Schwerin, lui dit-on. A bout de forces, il reste là quelques jours.
Il lui faut encore se battre pour rejoindre sa Pologne natale, après 66 mois dans l’enfer de Sachsenhausen. Aux dernières nouvelles – une lettre reçue en 1944 – son père Franciszek serait toujours en vie, là-bas, à Cracovie. Au hasard du parcours, le jeune Polonais marche seul, emprunte un vélo, monte dans un train, fait étape dans des fermes, puis longe la rivière Olza, traverse les campagnes de son enfance au temps des cirques et de l’école buissonnière. Par ici, il y avait la cahute où il s’électrocuta un jour d’été 1926 en tenant à pleines mains deux fils électriques ; par-là le repaire de « Roob », l’hypnotiseur qui a su le guérir et lui enseigner sa technique de mémorisation. Mais Alexander Kulisiewicz n’a pas le loisir d’être nostalgique. Son épuisement est total, il peine à respirer, la fièvre le consume. Il lui faut tenir. Ce corps squelettique porte en lui tant de souvenirs, tant de mots d’amour ou de détresse, qu’il doit vivre et les transmettre
.https://youtu.be/ZVG5OknYs24
Lorsqu’il parvient enfin à Cracovie, la vieille ville semble figée dans le passé, comme dans un songe couleur sépia. Il remonte la rue Sebastiana. Toque à la porte. Son père est là, vivant. Alex, en revanche, est conduit en urgence à l’hôpital le plus proche. Il souffre de la tuberculose, d’après le médecin chef, qui ne donne guère de chances de survie à ce corps fébrile. Étrange patient que cet homme de 26 ans qui murmure en continu des gémissements incohérents, d’étranges onomatopées. Une infirmière, intriguée, tend l’oreille et se rapproche de lui. Que cherche-t-il à lui dire ? Une machine à écrire, il réclame une machine à écrire…
L’heure est venue pour lui de réciter la « bande-son » de ses années passées à Sachsenhausen, de tenir les promesses faites aux camarades, ceux du block 37 et tous les autres. D’un coup, c’est un peu comme si tout sortait de sa bouche en cascade : les poèmes, la berceuse du crématorium, Musulmann, Adieu Hitler, Heil Sachsenhausen, Bohm le noir, ou encore Hecatomba, écrite par un adolescent ukrainien, Aleksjei Sazonov, et qui s’achève ainsi : « Fumée, fumée… que la fumée vous suffoque/ Allemands de merde. » L’infirmière prend en dictée ces mots qui s’envolent par milliers dans l’air vicié de la chambre d’hôpital. Page après page, 716 au total, elle retranscrit la fascinante et effroyable logorrhée de ce patient que tout le monde croit condamné.
Se souvenir de leurs mots
L’ancien horloger disparaît dans la foule des milliers de prisonniers mais sa confession demeure gravée dans le répertoire mental d’Alex, capable de mémoriser la moindre chanson après une unique écoute. A Sachsenhausen, ce don hérité de l’enfance reste sa force, et il compte bien l’utiliser. Plus question pour lui de se contenter de distraire les autres dans le secret des baraquements. Il doit aussi se souvenir de leurs mots, accueillir leur douleur, leurs témoignages, les conserver, afin de les partager un jour à l’extérieur, si cet enfer prend fin.
Partition de la chanson « Le Crucifié » d’Alex Alicouli, pseudonyme d’Aleksander Kulisiewicz, écrite au sein du camp de Sachsenhausen (Allemagne) en novembre 1944. La pièce a été inspirée par un rapport que Kulisiewicz a reçu de membres de la résistance française à leur arrivée à Sachsenhausen, à propos d’un incident qui s’est produit à Presles, en France (près de Nice), au cours de l’été 1944. Selon leur récit, les Allemands ont pris d’assaut un refuge de la résistance dans la ville, où ils ont trouvé et torturé à mort un garçon de trois ans. UNITED STATES HOLOCAUST MEMORIAL MUSEUM / COURTESY OF ALEKSANDER KULISIEWICZ
« Alex, il reste de la place dans tes archives ? », lui demandent ceux qui connaissent sa réputation. Alex l’érudit, fils d’un prof de latin, ne dit jamais non. Il ferme alors les yeux et les invite à parler : « Dis-moi. Je t’écoute. » Le Polonais emmagasine tout : poèmes d’amour, complaintes nostalgiques, petits airs sans prétention et mouvements plus ambitieux. Dans ce camp où les crayons sont interdits, la musique se compose ainsi, au cœur des âmes.
Un jour d’octobre 1942, Rosebery D’Arguto, le chef d’orchestre juif qui donne la mesure aux concerts secrets du block 37, vient voir son ami Alex. C’est à son tour de lui confier son « testament » : « Alex, tu es jeune, tu parles allemand et tu sembles avoir de bonnes relations avec les gens ici. Nous sommes persuadés que tu vas survivre et quitter ce camp. Nous, nous serons tués. Les juifs ne survivront pas. Va par le monde et chante nos chansons. Dis au monde cette horreur. »
Rosebery pense notamment à Jüdischer Todessang (Chanson juive de la mort), qu’il a lui-même composée. Le récit de la vie dans ce camp, où les « frères » sont tous « voués au gaz ». Il voudrait qu’Alex l’écoute, la garde en mémoire et même, s’il survit, l’enregistre un jour en studio, pour combattre l’ignorance, la haine et l’oubli.
Un soir d’hiver, Alex parvient à rejoindre le block 37, celui de Rosebery et du chœur des juifs. A la lueur des bougies, il va enfin les entendre entonner a cappella la chanson-testament de son ami. D’abord une basse lugubre – « bom bom bom bom » – puis une psalmodie hantée, enfin un falsetto… Roseberry donne de la voix. Mais des bruits sourds venus de l’extérieur troublent soudain l’harmonie. Des cris fusent. Les SS déboulent. Ils agrippent les choristes, les frappent, les traînent au-dehors dans la boue. Même à genoux, ces hommes, une vingtaine au total, continuent de chanter. Alex, lui, a juste eu le temps de se glisser hors de la baraque et d’échapper à l’assaut.
L’empire nazi se craquelle
Quelques jours plus tard, le chœur est embarqué au sein d’un convoi de 454 juifs à destination du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. C’est là que mourra, en 1943, le compositeur Rosebery D’Arguto. Son œuvre, elle, demeure gravée dans les « archives mentales » de son ami.
Alex, inconsolable, continue de collecter les chansons des autrespar dizaines, sans oublier de composer les siennes. Certaines sont plutôt innocentes, comme Olza, en hommage à la rivière chérie de son enfance, en Silésie. D’autres lui vaudraient la mort si elles étaient interceptées par les nazis. Après la bataille de Stalingrad, en février 1943, il ajoute une strophe à son ode acide Germania, commencée deux ans plus tôt : « Tu avais la moitié du monde, Germania – mania/ Maintenant tu chies dans ton froc/ Pays de merde/ Mieux vaut vivre à Monaco que dans une Europe comme ça/ Mes chers, avez-vous considéré la castration ?/ SS-mania ! »
Au cours des années 1943 et 1944, les détenus affluent à Sachsenhausen, notamment en provenance du front russe. La nourriture à partager se fait plus rare encore. Les exécutions sommaires se multiplient. Alex s’accroche. Il faut tenir, malgré ce corps d’allumette gagné par la tuberculose. Toujours utilisé à la fabrique de briques, il est un temps préposé au chenil. Les chiens, au moins, donnent de l’affection sans condition et leurs gamelles, mieux garnies que celles des prisonniers, lui permettent d’ingurgiter en douce des protéines complémentaires.
Alex comprend peu à peu que l’empire nazi se craquelle. Les indices glanés lors de ses passages auprès du commandement témoignent d’une inquiétude chez les gradés. Il suffit bientôt de lever les yeux vers le ciel pour en avoir la preuve : des raids aériens alliés fondent sur Berlin. La nuit, les explosions font tressauter les couchettes. Le jour, Alex et ses compagnons doivent jouer les démineurs. Sans matériel ni protection, ils sont lâchés au milieu des débris et des ruines des abords de Berlin afin de dégager les routes et d’inspecter les immeubles. Alex, arrivé ici en mai 1940, a sa bonne étoile : il est encore vivant pour la cérémonie d’appel du 21 avril 1945. La dernière avant que les portes s’ouvrent enfin.
Promesses tenues
Sous la conduite des SS, les milliers de prisonniers entament alors une marche vers le nord. Ils n’ont aucune idée de leur destination, ni du sort qui leur est réservé. Mais voilà qu’une fois parvenu dans une forêt, le cortège se disloque d’un coup, les Allemands ôtent leurs uniformes, et disparaissent en courant dans toutes les directions. Alex est libre, perdu au milieu de bois inconnus, quelque part du côté de Schwerin, lui dit-on. A bout de forces, il reste là quelques jours.
Il lui faut encore se battre pour rejoindre sa Pologne natale, après 66 mois dans l’enfer de Sachsenhausen. Aux dernières nouvelles – une lettre reçue en 1944 – son père Franciszek serait toujours en vie, là-bas, à Cracovie. Au hasard du parcours, le jeune Polonais marche seul, emprunte un vélo, monte dans un train, fait étape dans des fermes, puis longe la rivière Olza, traverse les campagnes de son enfance au temps des cirques et de l’école buissonnière. Par ici, il y avait la cahute où il s’électrocuta un jour d’été 1926 en tenant à pleines mains deux fils électriques ; par-là le repaire de « Roob », l’hypnotiseur qui a su le guérir et lui enseigner sa technique de mémorisation. Mais Alexander Kulisiewicz n’a pas le loisir d’être nostalgique. Son épuisement est total, il peine à respirer, la fièvre le consume. Il lui faut tenir. Ce corps squelettique porte en lui tant de souvenirs, tant de mots d’amour ou de détresse, qu’il doit vivre et les transmettre.
Lorsqu’il parvient enfin à Cracovie, la vieille ville semble figée dans le passé, comme dans un songe couleur sépia. Il remonte la rue Sebastiana. Toque à la porte. Son père est là, vivant. Alex, en revanche, est conduit en urgence à l’hôpital le plus proche. Il souffre de la tuberculose, d’après le médecin chef, qui ne donne guère de chances de survie à ce corps fébrile. Etrange patient que cet homme de 26 ans qui murmure en continu des gémissements incohérents, d’étranges onomatopées. Une infirmière, intriguée, tend l’oreille et se rapproche de lui. Que cherche-t-il à lui dire ? Une machine à écrire, il réclame une machine à écrire…
Promesses tenues