La préfecture de la Gironde a annoncé ce jeudi 17 aout dans un communiqué l’évacuation du squat où vivaient plusieurs centaines de personnes à Villenave-d’Ornon. Les occupants avaient préalablement quitté les lieux.
« L’opération de reprise des lieux s’est déroulée sans difficulté », selon la préfecture, puisque « les forces de l’ordre ont constaté l’absence totale d’occupants ». Au mois de juillet, 575 personnes étaient pourtant recensées dans ce bidonville, le plus grand de la métropole bordelaise.
Le terrain appartient à la commune de Villenave-d’Ornon, qui en avait demandé l’expulsion. Le tribunal administratif de Bordeaux a donné raison le 9 mars dernier à la mairie, et le préfet de la Gironde Etienne Guyot lui a accordé le concours de la force publique le 11 août.
« Outre l’illégalité de cette occupation, les conditions de vie des occupants, l’amoncellement de déchets et la présence de divers objets de récupération présentaient des risques importants pour la salubrité et la santé publique, sur une parcelle par ailleurs classée au niveau rouge par le plan de prévention des risques d’inondation (PPRI) », justifie la préfecture.
Cette dernière souligne que « conformément à la réglementation en vigueur, les occupants de ce squat ont fait l’objet d’un diagnostic social préalable mené par la direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités (DDETS) ».
Aucun relogement à la clé
A Rue89 Bordeaux, elle précise que sur l’ensemble des personnes diagnostiquées dans ce squat, « seule une famille répondait aux critères d’éligibilité (volonté affirmée d’insertion, avoir un projet de vie en France, attestation de domiciliation, scolarisation des enfants, etc) pour bénéficier d’un accompagnement social ».
« Mais ce matin, au moment de l’évacuation, cette famille – tout comme l’ensemble des occupants du site – avait quitté les lieux pour une destination inconnue. »
Les 195 familles qui vivaient dans ce squat étaient des Roms originaires de Roumanie. Beaucoup d’adultes travaillaient comme saisonniers dans les vignes, peu d’enfants étaient scolarisés à Villenave-d’Ornon, la mairie refusant de leur accorder la domiciliation, comme la loi le lui impose pourtant.
La préfecture ajoute que des « travaux de sécurisation, menés conjointement par Bordeaux Métropole et la mairie de Villenave-d’Ornon, et nécessaires pour empêcher toute nouvelle intrusion, sont en cours ».
L’AUTEUR
Simon Barthélémy
Journaliste, cofondateur de Rue 89 Bordeaux