Vendredi 14 Janvier 2022Cyprien Caddeo

Les députés ont adopté, jeudi soir, une proposition de loi à l’initiative de la France insoumise rendant justice aux soldats exécutés pour « désobéissance militaire » lors de 14-18.

(Photo by: HUM Images/Universal Images Group via Getty Images)

Entre 1914 et 1918, la justice militaire française a condamné à mort 639 soldats coupables à ses yeux de désobéissance, de désertion ou d’automutilation afin de quitter le front. Ces hommes ont été envoyés au peloton d’exécution sans jugement équitable, afin de « montrer l’exemple », dans le cadre d’une guerre d’usure brutale et meurtrière. Et que les soldats aient in fine plus peur d’être exécutés par leur propre armée que d’être fauchés par les obus allemands en sortant de la tranchée.

Jeudi 13 janvier, l’Assemblée nationale a voté, à 39 voix contre 26, une proposition de loi visant à réhabiliter la mémoire de ces soldats. « Un siècle après les premières réhabilitations, la justice est enfin rendue à ces hommes qui sont morts pour la France », s’est réjoui le député France insoumise Bastien Lachaud, à l’initiative de la proposition de loi présentée lors de la niche parlementaire de la FI. Elle est co-signée par le groupe insoumis, mais aussi des députés communistes et d’autres élus comme Cédric Villani (non inscrit, proche des écologistes) ou Jean Lassalle (Libertés et territoires).

Concrètement, la loi dispose que « la Nation reconnaît que ces soldats ont été victimes d’une justice expéditive, instrument d’une politique répressive, qui ne respectait pas les droits de la défense et ne prenait pas en compte le contexte de brutalisation extrême auquel les soldats étaient soumis. » Elle prévoit la création d’un monument national aux morts rendant hommage aux 639 « fusillés pour l’exemple ».

La loi intervient après plusieurs séquences de reconnaissance mémorielle de ces soldats, par le premier ministre Lionel Jospin en 1998, par le président Nicolas Sarkozy en 2008 et son successeur François Hollande en 2013.

Le texte a été voté avec le concours des communistes, des socialistes mais aussi quelques députés LR, LaREM et Modem, même si l’essentiel des voix contre provient précisément des bancs macronistes et Modem.

Cyprien Caddeo

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