L’ouvrage de Jean-Marie Matisson sur le procès Papon incarne un combat de justice qui touche à ce qu’il y a de plus profond dans l’être humain : le refus de l’horreur et de la barbarie.
Jean-Marie Matisson est l’un des quatre premiers plaignants pour crime contre l’Humanité contre Papon. Ceux qui ont déclenché l’affaire et qui ont toujours été présents dans la procédure, le dernier encore en vie.Président d’honneur du Comité Laïcité République. Il est l’inventeur des Prix International et National de la Laïcité. Dont le premier prix a été remis à Fadela Amara et Chahdortt Djavann à Artigues-près-Bordeaux en 2003.Il a introduit la devise familiale “La laïcité n’est pas une opinion, c’est la liberté d’en avoir une”, au sein du Comité Laïcité République quand il en était président. Le Comité Laïcité République en a fait sa devise. Elle a été ensuite reprise par le Grand Orient de France, dont il fut Grand-Maître adjoint en 2005.
Le livre de Jean-Marie Matisson commence par ces lignes :
Ce livre se veut une réponse à ceux qui soutiennent Papon sans réserve, à ceux qui changent de camp en croyant que la vérité change de camp avec eux, à ceux qui s’arrangent de la vérité, qui se servent sans donner en retour, pour leur convenance personnelle, leur futur au Mémorial de la Shoah ou leur carrière universitaire, à ceux qui s’autoproclament grands témoins, quand ils ne furent que des petits figurants.
Jean-Marie Matisson a « le cœur si grand, qu’on n’a pas besoin d’y frapper pour y entrer » (Jacques Brel). Il écrit ainsi :
Ma famille est ce qu’on appelle une famille juive laïque et athée. Comme le disait mon père. Nous sommes Juifs que par ce que nous avons vécu pendant la guerre ! Tout comme Michel Slitinsky, dont le petit-fils disait en souriant, je n’ai pas été élevé dans la Torah avec mon grand-père, j’ai été élevé dans la Shoah. Il fallait que cela soit des Juifs laïques qui déclenchent l’affaire Papon. Pour mieux faire appel à la République pour juger Vichy.
Ce livre est un passeport pour l’avenir :
Il y a deux termes pour désigner la mémoire dans le Talmud : Chamor, la mémoire qui garde et Zacchor, la mémoire qui porte au-delà. « Souviens-toi de ton futur ». La mémoire du passé et la mémoire du futur, c’est de toute évidence, une des clés symboliques de la prospective.
Nul mot, nulle image ne rendront compte de ce qu’a été la réalité des camps d’extermination. Les nazis en étaient bien conscients, disant à leurs victimes ; « et quand bien même, vous en réchapperiez, personne ne vous croira. »