Lors de son interview, le président de la République a confirmé que le projet de loi asile et immigration serait retiré de l’ordre du jour de la séance publique du Sénat la semaine prochaine. Pour La Cimade, cette annonce était la seule possible : dans la crise sociale, politique et démocratique que nous traversons, notre société a plus que jamais besoin de solidarité, de cohésion, de justice ; certainement pas de davantage de répression et de stigmatisation des personnes exilées, à travers un projet de loi qui était porteur de graves atteintes aux droits.
En ce sens, La Cimade demande à ce que ce projet de loi soit définitivement abandonné. Et que, contrairement à ce que laisse penser la déclaration du président de la République évoquant « plusieurs textes » à venir en substitution, ses dispositions répressives ne soient pas réintroduites de manière détournée à travers d’autres véhicules.
Car pour La Cimade, cette annonce de retrait du texte sous sa forme actuelle doit avant tout permettre aujourd’hui de reposer les bases du débat public et politique sur les enjeux migratoires, qui doit être envisagé non plus sous l’angle de la menace et de l’alimentation des peurs, mais à l’aune de l’accueil et de l’hospitalité, dans un monde où les migrations vont continuer à occuper une place grandissante.
A l’heure où les listes de personnes mortes sur les routes de l’exil s’égrènent dans l’indifférence quasi générale, où précarité et maltraitance demeurent le quotidien de trop nombreuses personnes migrantes en France, où des mouvances d’extrême-droite menacent sur les territoires élu.e.s et citoyen.ne.s favorables à l’accueil des personnes exilées, il est enfin temps de faire valoir que d’autres politiques migratoires sont possibles. Plus que jamais, La Cimade continuera à se mobiliser en ce sens, pour la régularisation de toutes les personnes sans-papiers, un accueil digne et sûr à nos frontières, un droit d’asile véritablement protecteur, la fermeture des lieux de privation de liberté spécifiques aux personnes étrangères ou encore la suppression de la double peine.