Kahina Bahloul, première femme imame de France, publie “Mon islam, ma liberté”, aux éditions Albin Michel.

Elle est l’une des rares femmes imames, la première en France. Kahina Bahloul publie “Mon islam, ma liberté”, livre dans lequel elle raconte son parcours vers la religion. “À mon retour d’Algérie, j’avais fait le choix de prendre de la distance face à la pratique religieuse, car j’ai vécu le traumatisme de la décennie noire en Algérie”, explique-t-elle, invitée de France Inter, au micro de Léa Salamé. “Le basculement est venu quand j’ai perdu mon père, de façon très brusque, après un cancer foudroyant. Ça m’a ramenée à me poser tout un tas de questions existentielles, spirituelles et je me suis tournée vers la tradition spirituelle soufie, ce qui m’a permis de me nourrir et de me sortir de ce moment.”

Pourquoi est-elle si seule, femme imame ? “En terre arabe, il n’y a pas de femmes imames. Mais il y en a eu dans la tradition. Sauf que les lectures de ces textes et l’interprétation faite à travers le prisme patriarcal, ont fait en sorte de mettre de côté cette tradition.” 

“On m’a souvent sorti cet argument du dévoiement du ‘vrai islam’, alors que l’islam est très riche et divers. C’est une tradition qui s’est développée, a évolué, pendant 14 siècles.” 

Pour elle, l’islam “politique” est nait au moment de la prise de pouvoir, en Iran, par l’ayatollah Khamenei : “À partir de ce moment-là, il y a eu ce basculement et le corps des femmes iraniennes tombait dans le domaine publique.” Au départ, “la doctrine chiite est une doctrine mystique et spirituelle. Petit à petit le politique prend toujours le pas, malheureusement”

Mais Kahina Bahloul ne considère pas son “courant” minoritaire. “Nous représentons la voix de la grande majorité silencieuse des musulmans, complètement intégrés à la société française, qui vivent leur religion de façon paisible, sans faire de bruit.” 

Le voile, “pas une obligatoire religieuse”

“Je n’ai jamais porté le voile, mais j’ai vu cette transformation sociale dans l’Algérie des années 90, avec l’arrivée des courants fondamentalistes, qui ont diffusé l’idée que pour être une bonne musulmane, il fallait porter le voile, allant jusqu’à culpabiliser les femmes de s’habiller normalement”, constate Kahina Bahloul. “Le voile n’est pas une obligation religieuse, c’est une question d’interprétation de texte. Je n’ai aucune culpabilité, ni aucun remords, ni aucun problème” à ne pas le porter, dit-elle, “car je connais bien les textes

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