Depuis l’attaque du Hamas, le blocus israélien sur Gaza s’est intensifié alors même que le besoin d’informer depuis ce territoire est devenu essentiel pour comprendre le conflit. Comment informer sur un terrain de guerre auquel on n’a pas accès ?

Un journaliste travaille sur le site d’un tir direct d’une roquette depuis la bande de Gaza dans la ville de Sderot, dans le sud d’Israël, le 15 octobre 2023. ©AFP – YURI CORTEZ

Avec

  • Éric Biegala Journaliste à la rédaction internationale de Radio France
  • Vincent Coquaz Journaliste à Libération
  • Alice Froussard Journaliste

La mort du journaliste gazaoui Roshdi Sarraj

Le journaliste et fixeur gazaoui avait un rôle fondamental dans la diffusion de l’information sur la Bande de Gaza, rappelle Alice Froussard : “c’était lui qui nous obtient le fameux permis qui nous permet d’entrer dans l’enclave côtière, qui venait nous chercher au checkpoint et nous guidait à travers la bande de Gaza. Il était aussi celui qui était à Gaza toute l’année. Justement, pendant ces périodes de guerre, lorsque les journalistes internationaux ne peuvent pas entrer, il informait sans quitter le terrain”.

Quel accès à l’information ?

Elle ajoute que l’accès à l’information sur la Bande de Gaza est restreint : “pour le moment, nous n’avons pas accès à Gaza. Pour faire entendre un petit peu la voix des Palestiniens, on a décidé d’être aussi en Cisjordanie, puisque c’est un autre front en ce moment d’Israël”. Son statut de journaliste étrangère, avec son passeport français et sa carte de presse délivrée par l’Etat israélien lui permet de circuler entre les deux territoires librement et en sécurité, contrairement aux Palestiniens dont les déplacements sont limités et contrôlés.

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Eric Biegala témoigne de son expérience, le jour de l’offensive du Hamas le 7 octobre. Une partie de la diffusion de l’information dans ce conflit se déroule sur les réseaux sociaux, largement investis par le Hamas qui y poste sa propagande, mais aussi des vidéos de civils qui exposent les drames humains. L’enjeu est alors de distinguer les vrais contenus des faux. Le journaliste raconte avoir été sidéré par les images diffusées. “On voyait bien qu’il s’agissait essentiellement de prendre à partie, par les armes, absolument n’importe qui. Puis nous avons vu des images qui arrivaient des kibboutz qui étaient terribles”.

La difficulté de l’authentification des images

Vincent Coquaz détaille la difficulté d’authentifier les vidéos montrant le bombardement de l’hôpital. Selon lui, il manque des éléments pour attribuer à une partie ou à une autre cette explosion : “nous disposons de certains éléments, notamment des vidéos de vidéosurveillance, des images de chaînes de télévision, des images au sol et elles sont compatibles avec un tir de roquette raté. Les images qu’on a au sol du cratère ne sont à l’inverse pas compatibles avec une frappe aérienne.” Néanmoins, le cratère pourrait être compatible avec des tirs d’obus ou d’artillerie.

À écouter : La bande de Gaza, 75 années de blocages

France Culture va plus loin (l’Invité(e) des Matins)

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