Par Marion MacGregor Publié le : 13/05/2022
Banochai Elham a disparu il y a plus de trois mois dans les montagnes de l’extrême nord-ouest de l’Iran. Le jeune Afghan avait quitté son pays avec l’aide d’un passeur, dans l’espoir de rejoindre la Turquie. Sa famille recherche désespérément sa trace.
Malgré le travail de plusieurs organisations impliquées dans la recherche de migrants, de nombreuses familles se retrouvent seules au moment de la disparition d’un proche. C’est le cas de la famille d’Elham Banochai, qui a perdu contact avec lui au début de l’année et cherche désespérément à savoir ce qui lui est arrivé.
Dans une lettre ouverte, son frère, Alozai Badharmal, a fait part de son désespoir et décrit le calvaire que vit sa famille. Voici sa lettre :
“À mon frère Bonachai Elham,
Nous n’avons plus de nouvelles de toi depuis le 25 janvier. Depuis ta disparition entre l’Iran et Van en Turquie [Van se trouve à l’est de la Turquie, près de la frontière avec l’Iran, ndlr], la famille est dévastée. On a souffert de problèmes mentaux causés par une extrême anxiété, en particulier notre mère. Elle a fait une dépression nerveuse et a dû être hospitalisée d’urgence.
Je ne sais pas quoi faire, on n’arrive pas à te retrouver. Jusqu’à présent, personne ne m’a vraiment aidé. Personne ne devrait avoir à prendre la route des trafiquants parce qu’elle crée une misère irréparable. Si on pouvait te retrouver, ce serait un moment inoubliable dans nos vies.
Alozai Badharmal.”
Alozai a demandé à InfoMigrants que l’on publie le vrai nom de son frère et sa photo dans l’espoir que quelqu’un le reconnaisse. Jusqu’à présent, tous ses efforts pour retrouver la trace de Bonachai ont été vains.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), ainsi que certains organisations de la société civile, participent activement à la recherche des migrants disparus.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) documente les cas de décès sur les routes migratoires et, dans la mesure du possible, apporte son aide aux familles des disparus.
L’OIM et le CICR ont tous deux appelé les gouvernements à s’acquitter de leur obligation de rechercher les personnes disparues. Les deux organisations se heurtent toutefois à une forme de mépris du sort des migrants et de leurs familles et à la volonté de criminaliser la migration irrégulière.
Conseils si vous rechercher un proche disparu
Si vous recherchez quelqu’un, les liens ci-dessous peuvent vous aider :
- Restoring Family Links (également pour ceux qui recherchent un membre de leur famille en Ukraine) : https://familylinks.icrc.org/
- Contactez le CICR. En raison d’une cyberattaque, il est conseillé d’envoyer sa demande par mail à la délégation du CICR dans votre pays. Vous trouverez les adresses sous ce lien : https://www.icrc.org/en/contact#worldwide-contacts
- Le projet Missing migrants de l’OIM n’effectue pas de recherches de migrants disparus. Mais si vous envoyez un mail à missingmigrants@iom.int, vous serez éventuellement redirigé vers d’autres personnes ou organisations à contacter
- Des adresses utiles se trouvent également sur le site du projet : https://missingmigrants.iom.int/are-you-looking-missing-migrant
- Refugees United est une organisation à but non lucratif qui aide les familles qui ont perdu le contact dans le monde entier. Toutes les informations sous www.refunite.org
- L’association Caminando Fronteras a publié un guide en plusieurs langues. Le document rappelle également les droits des familles et les devoirs des États. Vous le retrouvez sous cette adresse :https://caminandofronteras.org/fr/guide-recherche-personnes-disparues-frontiere