Par Vincent Geny
Alors que les forces de Vladimir Poutine avancent péniblement en Ukraine, le maître du Kremlin a fait appel à des combattants étrangers. Outre les Tchétchènes mobilisés depuis le lendemain de l’invasion, des soldats syriens seraient en train de s’engager.
Des renforts au secours de l’armée russe. Ce jeudi 17 mars, Ramzan Kadyrov, président de la République de Tchétchénie, a annoncé qu’un millier de volontaires se rendaient en Ukraine pour « participer à l’opération spéciale de dénazification et de démilitarisation » menée par Vladimir Poutine. Des combattants syriens pourraient également rallier le front.
Défections, résistance inattendue, manque de carburant et de provisions : depuis l’invasion, amorcée le 24 février, le maître du Kremlin n’a pas réussi son pari d’une guerre éclair.
Contingent tchétchène
Au lendemain de l’offensive, Ramzan Kadyrov annonçait l’envoi de 12 000 hommes pour combattre en Ukraine. Dans une vidéo, le leader tchétchène conseillait au président ukrainien, Volodymyr Zelensky, de demander « pardon » à Vladimir Poutine et d’« accepter toutes les conditions que la Russie exige ». Le site Chechnya Todayavançait même la possibilité du déploiement de 70 000 soldats en plus.
Ce lundi 14 mars, le président tchétchène affirmait se trouver lui-même en Ukraine, à quelques kilomètres de Kiev, la capitale. Une information que l’AFP n’a pas été en mesure de vérifier et remise en question par les autorités ukrainiennes. Les kadyrovtsy, unités paramilitaires à la botte de Ramzan Kadyrov, seraient tout de même sur les zones de combat. Des vidéos sur les réseaux sociaux montrent des soldats, notamment aux alentours de Marioupol. Leur nombre exact sur le terrain reste inconnu. Le leader a d’ailleurs reconnu mardi la mort de deux « natifs de la République tchétchène » ainsi que « six autres, blessés à des degrés divers ». Ce jeudi, le président Kadyrov a annoncé l’envoi d’un nouveau contingent de 1 000 volontaires. Annoncés par le leader tchétchène sur Telegram, ils seraient dirigés par Apti Alaoudinov, un de ses fidèles.
Soldats d’Assad
La Russie semble déterminée à mobiliser davantage de forces pour réussir son invasion. « Si vous voyez que des gens veulent y aller volontairement, qui plus est pas pour de l’argent alors il faut aller à leur rencontre et les aider à rejoindre la zone de combat », a ordonné Vladimir Poutine à son armée le vendredi 11 mars.
Une demande déjà anticipée en Syrie. Le 6 mars, le Wall Street Journal révélait, par la voix d’officiels américains, que la Russie recrutait des mercenaires syriens dotés d’une « expérience de la guérilla urbaine pour combattre en Ukraine ». Selon le média, certains étaient déjà arrivés en Russie et s’apprêtaient à rallier l’Ukraine. Leur présence n’a cependant pas été confirmée sur le terrain par des sources officielles.
Selon l’observatoire syrien des droits de l’homme, des recrutements seraient bien en cours. Rami Abdel Rahman, fondateur de l’organisme, évoque une liste de 40 000 militaires, ainsi que de milices proches du pouvoir, prêtes à rejoindre l’Europe. Il affirme que 22 000 ont déjà été approuvés par les officiers russes déployés en Syrie. En contrepartie, le Kremlin aurait promis à ces hommes un salaire de 1 100 dollars. Ils recevraient 7 700 dollars en cas de blessure 16 500 pour leurs familles en cas de mort.
Cette recherche de renfort prouverait-elle les difficultés de l’armée russe ? Le nombre de morts est – lui aussi – sujet à caution. Alors que le Kremlin ne reconnaît que 500 morts, le Pentagone en compte environ 7 000. Les renseignements américains affirment aussi, selon l’AFP, que les 150 000 combattants russes mobilisés pour le conflit sont déjà tous entrés en Ukraine.
Par Vincent Geny