La grippe asiatique et la grippe de Hong-Kong, respectivement 2ème et 3éme pandémie du siècle après celle de la grippe espagnole de 1918/1920 feront des millions de morts mais vont curieusement passer presque inaperçues à l’époque (l’auteur de ces lignes né au mi-temps du siècle n’a aucun souvenir de la grippe de Hong-Kong) et encore aujourd’hui, il faut faire appel aux recherches de quelques épidémiologistes et historiens pour resituer ces deux drames dans la chaîne des épidémies que le Covid 19 clôt pour l’instant.   Premier chapitre la grippe asiatique.  

                                        La grippe asiatique

La grippe dite asiatique est un virus grippal de type A (H2N2), la mutation d’un virus provenant de canards sauvages combiné à une souche humaine de grippe. Elle aurait provoqué la mort de 1.1  à 2 millions de personnes selon les sources. L’OMS (l’Organisation Mondiale de la Santé) tient pour 2 millions quand le Centre pour le Contrôle et la Prévention des Maladies, Center for Disease control (CDC) s’en tient à 1,1 million. Alors, il était difficile de collecter des données fiables, les outils n’existaient pas. Les premiers cas apparaissent dans les provinces chinoises du Guizhou et du Yunnan. Le virus identifié par les chercheurs des laboratoire de Melbourne, Londres et Washington atteint Singapour en février 1957, Hong-Kong en avril, 250.000 malades, les Etats-Unis en juin entre 69 000 et 116.000 victimes. La France prendra sa part, de l’ordre de 15 à 20 000 victimes. L’épidémie s’est transformée en pandémie en 6 mois, principalement en suivant les voies terrestres et maritimes, l’industrie du tourisme aéronautique ne sévissait pas encore. 

                      Première pandémie de l’époque moderne

Alors, à l’exception des « anciens » de plus de 70 ans, qui avaient connu la grippe espagnole de 1920, personne n’était immunisé contre ce nouveau virus qui pouvait être mortel par pneumonie et œdème pulmonaire. Les cardiaques et les femmes enceintes (au troisième trimestre de leur grossesse ?) étaient des sujets à risque. Comme pour le Covid 19, la gravité des atteintes était très variable : d’une simple fièvre passagère à une pneumonie mortelle. 

Cette première pandémie de l’époque moderne en quelques sortes a poussé  l’OMS  a développé son réseau de surveillance à l’échelle mondiale, basé sur des laboratoires de référence et de recherches hautement qualifiés. Concernant la réponse immunitaire collective au centre du débat actuel, elle s’étend de 1958 à 1960. Le nombre de personne atteintes décroit.  Mais on ne sait alors s’il s’agit d’une augmentation des anticorps ou d’une baisse de la fameuse virulence du virus.

Le virus reste actif pendant 11 ans mais il est supplanté en 1968 par le H3N2, à l’origine d’une nouvelle pandémie, baptisée grippe de Hong-Kong.

                    Jean-François Meekel

Demain, l’article sur la grippe de Hong -Kong

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