À l’occasion des 40 ans de l’abolition de la peine de mort en France, l’association Ensemble contre la peine de mort (ECPM) souhaite, à travers cette exposition, rendre hommage aux figures emblématiques qui, chacune à leur manière, ont joué un rôle dans le combat abolitionniste.
Le 18 septembre 1981, par 363 voix contre 117, l’Assemblée nationale adopte, après deux jours de débats, le projet de loi sur l’abolition de la peine de mort. Celui-ci fut présenté au nom du Gouvernement par Robert Badinter, garde des Sceaux, ministre de la Justice et actuel président d’honneur d’ECPM. Le 10 octobre 1981, après deux siècles de lutte abolitionniste, la loi est publiée au Journal officiel et la France devient le dernier État de la Communauté économique européenne à abolir officiellement la peine capitale. Quarante ans plus tard, 146 pays sont désormais abolitionnistes en droit ou en pratique. La France joue aujourd’hui un rôle primordial dans la promotion de l’abolition universelle de la peine de mort.
Avec le soutien ECPM souhaite rendre hommage aux figures emblématique qui, chacune à leur manière, ont joué un rôle dans le combat abolitionniste, de la Révolution française à nos jours. Victor Hugo, Albert Camus, Aristide Briand ou bien sûr Robert Badinter, comme tant d’autres illustres personnalités, se sont élevées pour dire non à la peine capitale. Au-delà de nos frontières, 60% de la population mondiale vit encore sous le joug d’une justice qui tue. Aujourd’hui plus de 20 000 personnes sont condamnées à mort et risquent encore l’exécution dans 52 ans.
Depuis plusieurs années, le photographe Christophe Meireis croise la route de celles et ceux qui parviennent à sortir de cet enfer. Touché par ces histoires et ces regards il a voulu porter leurs paroles. Des phrases comme des coups de poing qui bordent des portraits aux regards apaisés. C’est ainsi que l’artiste met en scène ces grands témoins du mouvement abolitionniste. Parce qu’un juge s’est empressé ou parce qu’eux-mêmes étaient convoqués ou par le hasard des rencontres, ces femmes et ces hommes témoignent des démons de l’humanité.