Le tam-tam, qui servait à communiquer entre villages du peuple de la région d’Abidjan, avait été confisqué en 1916 par les colons.
Le Monde avec AFP
Publié aujourd’hui à 09h28, mis à jour à 09h30
La restitution prochaine par la France du Djidji Ayokwe, le « tambour parleur » des Ebrié de Côte d’Ivoire, constitue « un geste fortement historique », a salué, lundi 11 octobre, la chefferie traditionnelle de ce peuple de la région d’Abidjan.
« Je suis très heureux d’apprendre cette nouvelle. On ne s’attendait même plus à un retour de ce tam-tam qui était notre haut-parleur, notre Facebook », s’est félicité auprès de l’AFP Clavaire Aguego Mobio, actuel détenteur du pouvoir traditionnel des Ebrié.
Vendredi, lors du sommet Afrique-France qui s’est tenu à Paris, le président français Emmanuel Macron a annoncé la restitution fin octobre au Bénin de 26 œuvres pillées en 1892, lors de la mise à sac par les troupes coloniales du palais d’Abomey, capitale historique du royaume du Dahomey, ainsi que d’œuvres qui seront remises à la Côte d’Ivoire, dont le Djidji Ayokwe, célèbre tambour parleur Ebrié, réclamé de longue date par Abidjan.
Ce tambour, qui était utilisé comme un outil de communication pour transmettre des messages entre différentes localités, avait été confisqué par les colons français en 1916 et est actuellement conservé au Musée du Quai-Branly, à Paris.
« Revaloriser notre peuple »
« Nous remercions le président Macron et attendons une suite favorable », a insisté M. Mobio, qui a annoncé la tenue prochaine d’une grande cérémonie pour « informer les sept villages qui constituent le peuple Ebrié ». « Ce tam-tam parleur va rappeler notre histoire, explique-t-il, et revaloriser notre peuple dont les traces sont en train de disparaître avec l’urbanisation sauvage de l’agglomération d’Abidjan, qui abrite plus de 5 millions d’habitants ».
La Côte d’Ivoire avait officiellement demandé fin 2018 à la France la restitution de 148 œuvres d’art africain. « Le premier objet que nous demandons est le Djidji Ayokwe, le tambour parleur du peuple Ebrié avait précisé la directrice du Musée des civilisations de Côte d’Ivoire, Silvie Memel Kassi. C’est un objet symbolique d’une grande importance qui a été arraché pendant la colonisation. »