La reprise de la délivrance des passeports constitue un test de la bonne volonté des talibans, lesquels se sont engagés auprès de la communauté internationale à laisser partir leurs compatriotes qui le souhaitent et disposent de visas valides.
Les autorités talibanes afghanes ont annoncé, samedi 18 décembre, la reprise de la délivrance des passeports à Kaboul. Cette déclaration redonne de l’espoir aux nombreux Afghans qui se sentent menacés par les islamistes au pouvoir ou veulent fuir la crise économique qui pourrait se transformer en crise humanitaire majeure en raison de l’arrêt de l’aide internationale depuis l’arrivée des talibans à la tête du pays.
« La délivrance des passeports commencera demain dans trois régions, y compris à Kaboul », a déclaré à la presse Alam Gul Haqqani, le chef du service des passeports. Fermé depuis la prise du pouvoir par les talibans, à la mi-août, le service avait rouvert brièvement en octobre, mais l’afflux de demandes avait provoqué des problèmes techniques, contraignant les talibans à interrompre les délivrances au bout de quelques jours. « Tous les problèmes techniques sont résolus, les appareils biométriques sont réparés », a assuré Alam Gul Haqqani, samedi, ajoutant que les passeports seraient dans un premier temps délivrés à ceux qui ont déjà déposé une demande. Les nouvelles demandes seront acceptées à partir du 10 janvier, a-t-il précisé.
« Avalanche de famine »
La reprise de la délivrance des passeports constitue un test de la bonne volonté des talibans, lesquels se sont engagés auprès de la communauté internationale à laisser partir leurs compatriotes qui le souhaitent et disposent de visas valides. Selon l’Organisation des nations unies (ONU), l’Afghanistan est confronté à « l’une des pires catastrophes humanitaires du monde », qui ne devrait faire qu’empirer avec l’arrivée de l’hiver. Le Programme alimentaire mondial (PAM), agence onusienne qui lutte contre la faim dans le monde, a mis en garde contre une « avalanche de famine » à venir.
Les talibans réclament un dégel des fonds pour relancer l’économie et lutter contre la famine qui menace, alors qu’à Kaboul de nombreuses personnes doivent vendre leurs biens pour se nourrir. Les vols internationaux, principalement vers Dubaï et Abou Dhabi, ont repris en septembre à l’aéroport de Kaboul, qui avait été assiégé à la fin d’août par des milliers d’Afghans voulant quitter le pays après le retour au pouvoir du mouvement islamiste.