L’association attend un convoi de réfugiés en provenance des régions sinistrées d’Ukraine. 15 mamans et leurs enfant n’ont pas encore trouvé de familles d’accueil. Il y a urgence
Nicole Cadenel est exténuée. Elle passe ses jours et ses nuits au téléphone pour débrouiller des situations toutes plus compliquées les unes que les autres. En ce moment, son association recherche une dizaine de famille d’accueil pour des mamans et leurs enfants qui arriveront le 10 janvier (voir en bas de page). Et il y a urgence.
Les orphelins de Tchernobyl
Depuis presque 40 ans, son association humanitaire reconnue d’utilité publique Les amis de la région de Rivne offre des séjours en France aux trop nombreux orphelins de la région de Tchernobyl. Rien qu’en 13 ans, depuis qu’elle est présidente, plus de 2000 enfants ont ainsi échappé pendant quelques semaines aux dures conditions des orphelinats ukrainiens.
Après Tchernobyl, sauver les enfants de la guerre
Avec l’invasion russe en février dernier, l’association a changé ses statuts pour pouvoir accueillir les victimes civiles de la guerre. En grande majorité des enfants en bas âge accompagnés de leurs mamans.
Situation critique
Une urgence, alors que la nourriture se fait rare, les moyens de communication incertains et le chauffage de plus en plus souvent coupé. Il fait 4° en ce moment dans le pays.
Les supermarchés sont quasiment vides. L’électricité est de plus en plus souvent coupée. Au début, ce n’était que quelques heures par jour, mais au premier de l’an, par exemple, ils n’ont eu que 2h d’électricité pendant la nuit. Les groupes électrogènes, quand il y en a, sont réservés aux hôpitaux. Et les hôpitaux sont en priorité pour les militaires.Nicole Cadenel, association les amis de la région de Rivne
Parcours de combattant
Pour arriver à héberger ces réfugiés, il a fallu déployer des trésors de diplomatie, persuader les pouvoirs publics français, donner des garanties aux ukrainiens, obtenir le soutien des mairies, motiver les membres de l’association, et faire face aux multiples aléas que ces situations particulières génèrent. Mais malgré les difficultés, l’association a une fois de plus rempli son rôle
Près de 400 réfugiés sauvés des bombes
Depuis le début des hostilités, 390 enfants et leurs mamans ont déjà trouvé refuge dans des familles françaises. Certains sont repartis au pays lorsque c’était possible, d’autres tentent de se construire une nouvelle vie en France ou restent dans le foyer qui les a accueilli en attendant des jours meilleurs. Le 10 janvier, un bus ramènera en Ukraine la 60 aine d’enfants et leurs maman qui viennent de passer les fêtes de Noël dans des familles françaises. Ce bus arrive avec à son bord une quinzaine de mamans et leurs enfants évacués d’urgence des régions sinistrées. Familles de deux à quatre enfants, souvent en bas âge, dont le père est au combat, ou pire.
“Notre situation n’est pas calme. Hier matin jusqu’à midi, les sirènes étaient constamment allumées à Rivne. Heureusement, notre région n’a pas été touchée beaucoup. Mais d’autres régions ont beaucoup souffert. Les Russes veulent nous détruire. Hier, ils ont bombardé plusieurs régions, ainsi que les endroits en Ukraine où le gaz est extrait. Ils ont également commencé à détruire les communications mobiles. Maintenant, nous n’avons que 40 % de lumière et de chauffage. Et ce n’est que le début de l’hiver. C’est effrayant d’imaginer ce qui va se passer ensuite. Qu’adviendra-t-il des personnes âgées, des petits enfants ? Notre ordinateur a brûlé hier. Avec l’électricité qui disparaît soudainement, l’équipement tombe en panne.[…] Il neige déjà ici. C’est très triste et très froid, on a très peur, tous, dans les bunkers pas solides”.Courrier d’Oksana, députée ukrainienne, à Nicole Cadenel
10 Familles d’accueil à trouver en urgence
Nicole Cadenel a déjà sur-sollicité la centaine de membres réguliers de l’association qui depuis des mois a joué le jeu avec générosité. Elle cherche désormais une dizaine de familles pouvant accueillir ces mamans réfugiées, de préférence près du Lot-et-Garonne ou en Nouvelle-Aquitaine, ou bien dans le Sud-Est (Vaucluse, Bouches-du-Rhône ou proximité). Elle attend ces candidatures sur son portable (06.74.44.34.03) ou sur son mail labastidaurore@orange.fr
Une fiche de renseignement et des documents justificatifs seront à remplir, les justificatifs sont attendus impatiemment par les préfectures françaises et le ministère de la Santé Ukrainien pour valider l’opération.
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