Suite aux vagues d’expulsions annuelles qui ont récemment eu lieu à Bègles, et dont deux des plus récentes rue Alexis Capelle ont vu mises à la rue des familles avec plusieurs enfants sans solution de relogement, un ancien foyer inoccupé depuis 2 ans a été investi le 23 mai 2022 pour permettre à des familles dans l’urgence de vivre décemment. Quatre familles, dont dix enfants, habitent actuellement la Cité Calme, nom donné par les enfants à leur lieu de vie. Depuis son commencement, la cohabitation se passe très bien, sans problèmes de voisinage ; les habitants se sentent de plus en plus à l’aise au sein de leur quartier, et prennent part à la vie locale.
Aujourd’hui, alors que le seul projet concernant le bâtiment est sa destruction, Domofrance (propriétaire du bien) a choisi d’expulser les familles selon une procédure d’urgence (à savoir : quitter les lieux en 48h à compter d’aujourd’hui, jeudi 7 juillet). Domofrance, « entreprise sociale pour l’habitat », est un bailleur social qui vante régulièrement son engagement pour un habitat solidaire via la construction de logements sociaux. Alors qu’à Bègles la Cité Calme est habitée, par état de nécessité, par des familles qui n’ont d’autre solution pour éviter la rue, cette prise de position de la part de Domofrance privilégie visiblement la rentabilité au détriment de la vie des plus précaires. Au vu des valeurs que prône l’entreprise, la décision n’est pas cohérente.
L’une des familles habitant la Cité Calme a déjà vécu à la rue ; leur plus jeune enfant, âgé de 10 mois, a failli ne pas y survivre. La rue tue. Le temps d’une procédure ou d’un aménagement ne peut pas être équivalent à celui d’une vie humaine. Un être humain sans domicile n’a pas le loisir d’attendre patiemment que l’administration, avec ses délais colossaux, lui trouvent une solution. Un logement pour toutes et tous n’est pas un caprice, mais un besoin vital, une nécessité absolue.
La rue tue. Dans l’état actuel des choses, la décision de Domofrance d’une expulsion du bâtiment serait fatale à ces familles.
Face à cette situation intolérable, nous exigeons l’abandon du concours à la force publique que Domofrance menace de mettre à exécution. Nous attendons également qu’un véritable dialogue entre les institutions, Domofrance et les habitant.es soit entamé. Aucune expulsion ne doit avoir lieu sans qu’une solution sérieuse et pérenne de relogement ne soit proposée aux familles.
Soutenons la Cité Calme !!