Didier Leschi avait pris en pleine crise migratoire de 2015 la tête de cet organe sous tutelle du ministère de l’intérieur qui chapeaute quasiment tous les pans de l’immigration.
Il dirige depuis décembre 2015 l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), administration responsable de tous les pans de l’immigration en France. Le Parlement a voté, mercredi 12 janvier, pour la reconduction de Didier Leschi au poste de directeur général de l’OFII pour un nouveau mandat : son défi majeur sera « l’intégration » des migrants et réfugiés.
Avec vingt-quatre avis favorables et une abstention, l’Assemblée nationale – suivie par le Sénat – a annoncé dans un communiqué la validation de la proposition de nomination par le président, Emmanuel Macron, en vue d’un nouveau mandat de trois ans, du préfet Didier Leschi, qui dirige l’Office depuis 2015.
« Je suis très honoré que le président de la République m’ait proposé pour être reconduit dans mes fonctions » et « très touché que cela ait remporté l’adhésion d’une très large majorité des parlementaires », a réagi Didier Leschi auprès de l’Agence France-Presse.
En matière d’immigration, « on se focalise trop sur le primo-accueil alors que le problème majeur que nous avons, c’est de continuer à accompagner (…) vers l’emploi et le logement », a exposé lors d’une audition à l’Assemblée nationale mercredi matin le patron de l’OFII, qui assurait son propre intérim depuis le 1er janvier. La France « est un pays d’immigration de longue date, il n’y a jamais eu autant d’immigrés dans ce pays qu’aujourd’hui », a-t-il poursuivi devant les députés.
« Dans cette immigration, la difficulté que nous avons est différente des principaux partenaires européens, puisque les trois quarts de notre immigration vient des pays du Sud [une proportion supérieure à celle d’autres pays], avec des difficultés d’intégration dans l’emploi, de rapport à la langue, qui ne facilite pas l’intégration ».
Mission de médiation à Calais
Ancien préfet délégué à l’égalité des chances en Seine-Saint-Denis, Didier Leschi, 62 ans, a pris, en pleine crise migratoire, en 2015, la tête de cet organe sous tutelle du ministère de l’intérieur. « Couteau suisse de l’Etat », selon les termes de son dirigeant, l’OFII chapeaute quasiment tous les pans de l’immigration : de l’accueil des demandeurs d’asile à l’intégration (notamment par les cours de français), en passant par la gestion des procédures d’immigration régulière et l’aide aux retours « volontaires » des migrants.
Sur ce dernier point, Didier Leschi a annoncé qu’environ cinq mille étrangers en situation irrégulière avaient bénéficié en 2021 d’une procédure de « retour volontaire » vers leur pays d’origine, moyennant une contrepartie financière, dans un contexte « difficile » pour les expulsions forcées.
A la fin d’octobre 2021, M. Leschi a été mandaté par le gouvernement pour une mission de médiation à Calais, où plusieurs militants ont observé pendant plus d’un mois une grève de la faim pour réclamer un moratoire sur les démantèlements quasi quotidiens de campements et dénoncer le traitement « inhumain » réservé aux exilés sur le littoral nord.
« On sous-estime l’effort de l’Etat à Calais », a-t-il insisté lors de son audition, rappelant que les autorités y dépensent « en moyenne deux millions d’euros par mois » pour l’accueil des migrants.
Le Monde avec AFP