Survivalisme et/ou décroissance: deux mamelles possibles à l’issu de la crise, gestion de la dite crise par la France versus l’Allemagne: deux papiers de la revue de presse de RIG (90.7)
Le survivalisme, c’est le Monde magazine qui s’est intéressé à cette pratique surtout développés au Québec, chez nos cousins canadiens. Ces survivalistes qui se préparent depuis longtemps à survivre en cas d’effondrement de la civilisation sont « sans doute les seuls que la pandémie due au coronavirus n’a pas pris au dépourvu » selon l’hebdo du Monde. Pour eux, le coronavirus est un bris de normalité, ce grain de sable qui vient perturber le fonctionnement normal de la société , un shtf, un acronyme qui signifie en français imagé : « quand la merde touche le ventilateur. »
Alors le survivalisme comment ça marche comme disait l’autre sur la première chaîne pour faire son scientifique ? Mathieu Hebert, fondateur au Québec d’une école de survie l’illustre en racontant au journal comment il a acquis toutes les compétences pour survivre des années, il sait faire du feu, tailler des silex , repérer les traces des animaux, fabriquer ses vêtements et même prodiguer des soins d’urgence. Les survivalistes ont leurs spot dans les immenses forêts perdus du pays, des bases autonomes durables, bourrées de nourritures. Des refuges réservés à leur famille à leur clan . Leur communauté compterait 10.000 membres. « Les survivalistes sont aujourd’hui dans une prophétie autoréalisatrice selon le sociologue Vincent Paris . Ils ont jadis modifiés leurs comportements sociaux et ont adhérés à une croyance en pariant sur un risque : la crise du Covid 19 vient renforcer leurs croyances » fin de citation.
En fait, le survivalisme ou néosurvivalisme qui prend sa source chez les libertariens américains, proche des néonazis recouvre des positions très différentes : le survivalisme français autonome qui prône un retour à la nature, le survivalisme qui craint des évènements graves et qui cherchent une autonomie en ressources et enfin celui qui craint la guerre et prépare sa défense armée. Pour Bertrand Vidal auteur d’un livre sur le sujet : pour les « mouvements écologistes, les néo survivalistes ne sont pas mus par le même imaginaire. Quand un écologiste quitte la ville pour cultiver son jardin, il le fait pour rendre le monde meilleur. Pour les survivalistes, ce n’est pas pour rendre le monde meilleur, c’est parce qu’il y a une catastrophe qui plane et c’est donc le seul moyen pour s’en sortir.”
Mais il ne faut pas confondre survivalisme et décroissance même si les deux approches s’accordent sur le risque de répétitions des crises et la fin du mythe du progrès dans sa version libérale.
La décroissance prône la simplicité volontaire, mais aussi la coopération et un engagement en faveur de l’écologie politique radicale.
Quand le survivaliste est un fuyard égoïste qui refuse d’imaginer qu’un projet collectif de société alternative décroissante et écologiquement soutenable est possible et réalisable, pour peu que des hommes de bonne volonté s’y engage et ne passe pas tout leur temps à bâtir leur petit bunker personnel ! Des questions pas si vite superflues aujourd’hui alors que l’urgence de bâtir collectivement un autre monde s’impose.
Jean-François Meekel