Le 5 octobre 2021
Le procès en appel de Maâti Monjib, historien marocain et défenseur des droits humains, poursuivi pour “fraude” et “atteinte à la sécurité de l’Etat” a été renvoyé le 30 septembre 2021 au 2 décembre 2021.
Les soussignés rappellent que Maâti Monjib avait été condamné à une peine d’emprisonnement ferme lors d’une audience à laquelle ni lui ni ses avocats n’ont pu assister. Ce procès s’inscrit dans le prolongement d’un véritable acharnement médiatique et judiciaire de la part des autorités.
Les soussignés soulignent la singularité de ce renvoi et rappellent que, dans cette procédure, depuis l’ouverture de l’enquête en 2015, Maâti Monjib était régulièrement convoqué à des audiences, à raison de quatre fois par an – soit un total de vingt audiences en 5 ans, lors desquelles aucun débat ne se tenait et à fortiori aucun jugement n’était prononcé.
De tels délais et cet énième renvoi ne peuvent qu’illustrer l’extrême embarras des autorités judiciaires, en même temps qu’ils entravent les activités personnelles et professionnelles de Maâti Monjib, tout en exprimant une stratégie délibérée d’affaiblir la défense de Maâti Monjib ainsi que la mobilisation autour de son procès.
Afin de réaffirmer la totale détermination à voir établie l’innocence de Maâti Monjib dans un procès parfaitement inéquitable et poursuivant des objectifs politiques, Me Vincent Brengarth, au nom du cabinet Bourdon & Associés, a fait le déplacement au Maroc pour soutenir l’équipe de défense marocaine et assister à l’audience du 30 septembre.
Les soussignés indiquent que Me William Bourdon et Me Vincent Brengarth avaient écrit il y a plusieurs mois au Ministère de la Justice marocain pour se constituer dans la procédure en fournissant l’ensemble des documents requis, mais qu’ils restent dans l’attente de l’autorisation prévue par la convention inter barreaux entre la France et le Maroc.
Ce déplacement a également permis de rencontrer les familles des journalistes Omar Radi et Soulaiman Raissouni pour leur faire part de leur total soutien et de leur volonté d’initier toutes les procédures internationales pertinentes afin d’obtenir leur libération qui doit s’imposer.
Ils rappellent avoir porté à l’attention de la Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs et défenseuses des droits humains de l’ONU le cas de Maâti Monjib. Ils indiquent que la Rapporteuse spéciale s’est saisie de cette affaire.
Les soussignés attendent que cette procédure onusienne suive son cours afin qu’il soit remédié aux graves violations des droits humains de Maâti Monjib et des journalistes persécutés.
Les soussignés sollicitent des autorités marocaines qu’elles mettent un terme immédiat aux poursuites infondées dont font l’objet Maâti Monjib, Omar Radi et Soulaiman Raissouni. Ces poursuites sont en effet emblématiques de l’instrumentalisation faite du droit pénal afin de bâillonner une presse libre et tous ceux qui, par leurs activités, seraient perçus comme des menaces pour le régime.
Le cabinet Bourdon & Associés, qui exercera toutes les voies juridiques à sa disposition, réaffirme
la force de sa volonté et de sa détermination afin que les charges artificielles à l’encontre de Maâti Monjib, Omar Radi et Soulaiman Raissouni soient abandonnées.
Me William Bourdon et Me Vincent Brengarth réitèrent leur appel auprès des autorités marocaines de se conformer à leurs engagements internationaux en matière de liberté d’expression et de droits
des personnes et afin que cessent ces persécutions politiques.
William BOURDON Vincent BRENGARTH Comité France de soutien à Maâti Monjib