- Par SudOuest.fr avec AFP
- Publié le 21/09/2021 à 18h19
Au cours des dernières 48 heures, six indigènes ont été assassinés en Colombie. Selon l’Organisation nationale des indigènes de Colombie (ONIC), ces indigènes sont tués car ils s’opposent aux groupes armés illégaux
Six indigènes ont été assassinés ces dernières 48 heures en Colombie dans des régions où sévissent des groupes armés illégaux, a dénoncé mardi l’Organisation nationale des indigènes de Colombie (ONIC). Depuis dimanche, « nous avons été informés de l’assassinat de six de nos camarades indigènes », a déclaré Oscar Montero, un responsable de l’ONIC, dans un entretien avec une radio locale.
Cocaïne, or et autres minerais
Trois des victimes ont été recensées dans le département de Narino (sud-ouest), deux dans celui du Cauca (sud-ouest) et une autre dans celui du Choco (ouest), tous situés sur la côte pacifique colombienne. Ces départements sont des zones de production, des points de transit ou de sortie stratégiques de la cocaïne vers l’Amérique centrale et les États-Unis. Ils sont aussi des territoires d’extraction illégale d’or et autres minerais. Les guérilleros de l’Armée de libération nationale (ELN), les dissidents de l’ancienne guérilla des FARC et les gangs de narcotrafiquants, souvent liés aux groupes paramilitaires, s’y disputent le contrôle des revenus de la drogue et des territoires, s’en prenant souvent aux représentants autochtones et aux défenseurs de l’environnement et des droits des populations locales.
74 assassinats
Selon Oscar Montero, les indigènes y sont tués parce qu’ils « s’opposent » aux activités des groupes armés. Au moins 74 d’entre eux ont été assassinés en 2021, selon l’ONIC. La semaine dernière, Efrén Antonio Bailarin, un ancien gouverneur et chef du peuple Embera dans le Choco, une communauté qui subit déplacements, recrutements forcés et séquestrations, a également été tué. Il a été abattu alors qu’il pêchait, a expliqué l’ONIC. Les régions reculées de Colombie font face à une meurtrière recrudescence de divers groupes armés depuis que la paix a été signée en 2016 avec la guérilla des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie). « Le conflit armé se poursuit et saigne les peuples indigènes qui défendent leurs territoires », s’est alarmé Oscar Montero.
La Colombie est aujourd’hui le pays le plus dangereux au monde pour les défenseurs de l’environnement : près d’un tiers des 227 activistes tués en 2020 sont originaires de ce pays, selon l’ONG Global Witness. Selon l’observatoire indépendant colombien Indepaz, 123 dirigeants et défenseurs des droits humains ont été tués en 2021 en Colombie, et 1 238 depuis la signature de l’accord de 2016.