Le chercheur Franck Gaudichaud, (docteur en science politique et maître de conférence en Civilisation hispano-américaine à l’Université Grenoble 3, membre du comité de rédaction de la revue Dissidences et de l’association « France Amérique Latine ») vient de publier “Découvrir la révolution chilienne (1970-1973)” (Les éditions sociales). Il était, mercredi soir, invité par les chiliens de Bordeaux et les Amis du Monde diplomatique pour une conférence non pas sur le putsch mais comme l’indique le titre de son dernier ouvrage , sur ces 1000 jours du gouvernement d’Union Populaire présidé par Salvador Allende. Une expérience unique au monde, une révolution pacifique et démocratique sur laquelle le monde entier a eu les yeux fixés et qui continue à ensemencer les expériences depuis lors en dépit de son échec sanglant. Hélas, le capitalisme et les États Unis exploiteur du cuivre chilien au premier chef ne pouvaient accepter les nationalisations et s’est donné les moyens financiers, énormes, afin de déstabiliser l’économie chilienne. En profitèrent la presse d’opposition, El Mercurio en particulier, les militaires… les partis de droite et d’extrême droite, des groupuscules fascistes… Mais Franck Gaudichaud rappelle surtout l’ampleur vraiment radicales du programme et de sa mise en œuvre réelle: nationalisation des entreprises, des banques, pouvoir donné aux travailleurs, relèvement très conséquent des salaires, réformes agraires, etc…Globalement une reprise en main populaire du Chili. Las, l’étranglement économique orchestré par les USA, la bourgeoisie chilienne qui descend dans la rue, pas que la bourgeoisie d’ailleurs dit Gaudichaud, les classes moyennes aussi bien manipulées par les médias. Et ce que l’on sait de la suite, l’armée qui sort de ses casernes derrière le traitre Pinochet, le putsch, le bombardement de la Moneda, le suicide du leader et l’horrible répression qui suit…Pour les États Unis c’est une répétition générale qui se reproduira dans toute, ou presque, l’Amérique latine.