Les associations de soutien aux migrants regroupées dans l’Assemblée locale 33 des Etats généraux des Migrations ont organisé une action en lien avec la Marche des Solidarités ce mercredi. En l’occurrence, ils ont tendu une grande banderole devant la préfecture de la Gironde à Bordeaux affichant « Accueil Solidarité Régularisation de tous les sans papiers » Une manifestation-relais adaptée aux circonstances sanitaires : de 13h à 18h, des militant-e-s se sont relayés par groupe de 10 pour tenir le terrain et tenter qu’une délégation soit reçue par la préfète de région, ce que cette dernière a refusé. En revanche, un policier s’est autorisé lui, à promettre sur un ton menaçant de « venir les voir » une proposition pleine de sous entendus inacceptables.
Une action identique devait se dérouler un peu plus loin devant le CRA, le centre de rétention administrative dans les sous sols de l’hôtel de police, pour des raisons matérielles, elle n’a pu se tenir.
La marche des solidarités
En septembre des Sans-Papiers et leurs soutiens sont partis de Marseille, de Rennes, de Toulouse, de Lille, de Strasbourg, Montpellier, Bayonne, Grenoble, Le Havre…Ces marches convergeront le 17 octobre à Paris pour aller vers l’Elysée.
« Parce qu’il s’agit de liberté et de solidarité, nous manifesterons le 17 octobre en hommage à toutes les victimes du colonialisme, du racisme et des violences de la police, en hommage à toutes les victimes des politiques anti-migratoires et des contrôles au faciès.
Parce qu’il s’agit tout simplement d’égalité nous manifesterons pour imposer enfin la régularisation de tout-e-s les Sans-Papiers,
la fermeture des centres de rétention et le logement pour tout-e-s. »
130 squats sur Bordeaux métropole
Les responsables de la mission squat de Bordeaux métropole comptabilisent plus de 130 squats sur l’agglo, ce qui correspond à 3000 personnes qui vivent dans des conditions de précarité grave que la crise sanitaire vient encore compliquer sans compter sur les évacuations très intempestives exécutée sous les ordres de la préfecture comme celle du « bidonville » Laujanie, rive droite de la Garonne ; des dizaines de familles, essentiellement bulgares qui vivaient là dans des caravanes ont été chassées sans ménagement, partiellement relogés et le camp détruit dans la foulée par une énorme pelleteuse. Business as usual pour les autorités de l’état. Ce qui change en revanche, c’est l’attitude de la ville de Bordeaux et de sa nouvelle équipe municipale qui tente de prendre sa part. Voici le communiqué publié par la ville à ce propos : “Les solutions proposées par l’Etat ne sont pas de nature à répondre aux besoins des populations à la rencontre desquelles les services et les élus de la Ville sont allés tout au long de la journée : les populations les plus vulnérables se sont vu offrir deux nuitées d’hôtel, dans des communes de la métropole bordelaise ou ailleurs sur le territoire girondin. Ces deux nuits d’hôtel constituent une mise à l’abri trop temporaire qui ne saurait remplacer l’accompagnement social et l’hébergement que les personnes concernées sont en droit de recevoir. Les personnes qui n’ont pas souhaité quitter Bordeaux sont maintenant réparties en plusieurs lieux de la ville et cherchent à se mettre à l’abri parfois dans des lieux non sécurisés.” Dans l’urgence , la ville a ouvert un lieu , un entrepôt pour les caravanes, et mis a l’abri 31 personnes immédiatement.
Jean-François Meekel