Lionel est tombé sous les tirs d’une arme automatique le 2 janvier 2021. Au pied des immeubles de son quartier. Ce matin une centaine de jeunes s’est retrouvée pour lui rendre hommage. Et demande que justice soit faite.
“Les jeunes sont là, ils sont d’ailleurs plus nombreux que les adultes, c’est très encourageant. Ça montre que la jeunesse est capable de se mobiliser pour la solidarité et la mémoire. Et c’est la mémoire qui construit aussi l’avenir, donc bravo à eux“.
Vincent Maurin, le maire-adjoint du quartier Bordeaux-Maritime, évoque un apaisement des tensions entre quartiers rivaux depuis le drame.
“Même s’il y a encore un risque de tensions ponctuelles” temporise t-il, “mais clairement le message des parents a été entendu. La violence ne règle rien”.
Un jeune innocent abattu au pied des immeubles de son quartier
Le 2 janvier 2021, peu avant 23 heures, une voiture s’arrête au coeur du quartier bordelais des Aubiers. Un homme sort et tire en direction d’un groupe de jeunes avec une arme semi-automatique.
Une quarantaine de douilles de gros calibre seront retrouvées. L’un des jeunes, Lionel, est très gravement blessé et décèdera peu après à l’hôpital. Trois autres sont touchés. Ils ont entre 13 et 16 ans.
Tous sont des victimes innocentes de tensions inter-quartiers qui font rage à l’époque.
Appel à l’apaisement
“Les parents le jour de son enterrement avaient dit qu’ils ne voulaient pas de vengeance mais que justice soit faite” a tenu à rappeler le prêtre dans sa messe d’hommage ce matin.
“Toute la cérémonie s’est déroulée dans le calme et dans la paix, je suis soulagée, c’est un travail remarquable qu’on a fait avec les gens du quartier” confie Nadia Falami, la “tata” des Aubiers, médiatrice et porte-parole des habitants.
Elle demande aussi que justice soit faite. La seule façon “d’apaiser les cœurs et les âmes“.
“Voeux de réconciliation entre quartiers“, “non à la vengeance“, “protéger les plus petits“, “que les mamans ne pleurent plus leurs enfants” sont les phrases fortes prononcées lors du discours d’hommage.
Des projets pour une réconciliation durable
Le quartier des Aubiers comme ceux de Chantecrit ou Bacalan doivent entrer dans le dispositif “cité éducative“. L’objectif est de réunir les jeunes de différentes bandes rivales autour de projets communs.
“Cela va permettre que tout le monde se parle, que les moyens soient mis au bon endroit” assure Vincent Maurin.
Mais l’élu reconnaît que la reconstruction est difficile. “Il faut comprendre ces jeunes qui ont perdu un copain de leur âge. Ils ont encore les stigmates du drame. C’est un effort pour eux de participer à ces projets. Mais je suis très confiant“.
“Ils vont apprendre à vivre ensemble, à se connaître, à partager des projets pour être dans une dynamique de construction d’avenir“.
C’est en tous cas ce que le plus grand nombre souhaite dans le quartier. Vivre en paix.
L’enquête, quant à elle, se poursuit. Pour l’heure, quatre personnes sont en détention provisoire.