Ce lundi 23 mai, tandis que la capitale berlinoise s’éveillait doucement, des activistes de l’organisation Scientist Rebellion ont bloqué l’entrée du siège allemand de Bayer. Assis en tailleur entre les battants des portes tambours, dans leurs blouses blanches, ils ont dénoncé le rôle du géant de l’agrochimie dans la sixième extinction de masse : «Chaque jour, nous perdons jusqu’à 150 espèces pour toujours! L’un des principaux moteurs de cette extinction massive est l’agriculture industrielle et les pesticides qu’elle utilise.»
«Il est temps de se soulever»
Pesant quelque 41,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2020, la multinationale allemande a racheté en juin 2018 l’entreprise américaine Monsanto et son célèbre glyphosate. L’impact sur l’environnement et la santé humaine d’un tel pesticide n’est plus à prouver. «Il est temps de se soulever contre ceux qui commettent les plus grands crimes de l’histoire de l’humanité», ont crié les opposants, en collant sur les vitres de la tour des articles scientifiques documentant la perte de biodiversité engendrée par l’agriculture industrielle. Cette action s’inscrivait dans un week-end dédié à la dixième Marche contre Monsanto-Bayer.
Inspiré d’Extinction Rebellion, le groupe Scientist Rebellion a été créé en 2020 par deux doctorants en physique de l’université de St Andrews, en Écosse. Il est composé de scientifiques d’une vingtaine de pays. Tous soulignent la nécessité de passer par la désobéissance civile pour répondre à l’urgence climatique. Samedi 9 avril, c’est au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris qu’ils s’étaient illustrés, organisant un sit-in au pied du squelette d’un mammouth.