lors que le gouvernement israélien a rejeté la proposition de cessez-le-feu du Hamas, l’annonce d’une nouvelle offensive au sud de l’enclave fait craindre le passage d’un point de non-retour sur le plan humanitaire. Notre invité, tout juste revenu de Rafah, témoigne.
Avec
- Raphaël Pitti Médecin anesthésiste-réanimateur français
Le médecin français Raphaël Pitti est rentré de la bande de Gaza où il s’était engagé en tant qu’humanitaire auprès de l’hôpital européen, situé au sud de l’enclave.
Une situation humanitaire critique
Raphaël Pitti, médecin anesthésiste-réanimateur, humanitaire français et responsable de l’ONG UOSSM International, revient sur la situation critique dans la ville de Rafah : “cette population a été déplacée de force du nord et du centre vers le sud, en prétextant justement qu’elle y serait en sécurité. En vérité, ça n’est pas le cas. Les bombardements sont constants, il y a des drones de surveillance et des drones tueurs pouvant descendre à tout moment pour tirer sur la population. Ils sont maintenant 1,4 million à vivre dans cette ville de Rafah d’une manière épouvantable. Ils vivent sans eau et sont à la recherche permanente de nourriture. La ville, qui est un énorme bidonville de saleté, est débordée par cette population complètement déshumanisée”. Pour Raphaël Pitti, l’annonce par Benyamin Netanyahou d’un corridor humanitaire permettant à la population d’aller vers un lieu plus sûr est illusoire.
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Journal de 12h30
15 min
L’hôpital européen dépassé
L’hôpital européen de Rafah n’est pas en mesure de subvenir aux besoins de cette population : “à l’intérieur de l’hôpital, il y a environ 3 000 personnes qui vivent dans les corridors, qui vivent dans les paliers entre les deux étages. Aux urgences, cette population a bien évidemment des besoins de santé primaires à cause des maladies saisonnières et des pathologies chroniques. En plus de cela, arrivent en permanence les blessés des bombardements, des snipers et des drones. C’est épouvantable, car il n’y a plus de place, on est obligé de soigner ces blessés polytraumatisés à même le sol. C’est une situation de chaos total, tout s’infecte. On va prendre essentiellement en charge les malades qu’on est sûr de pouvoir guérir et on laisse mourir tous ceux qui sont dans l’urgence”.
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