En introduction de cette série, je parlais à propos des invités du festival des sans-grade de la profession, ces femmes et ces hommes de terrain, souvent pigistes et parfois précaires, celles et ceux qui font tourner au quotidien la machine médiatique. Louis Witter, jeune reporter aussi barbu que chevelu, trentenaire énergique et sympathique, est de ceux-là, il a déjà rouler sa bosse et trimballer sa plume et son appareil photo dans pas mal de pays, et de terrain de bagarres, la ZAD de Sivens, l’Ukraine, l’Irak, le Maroc et les Comores. Mais c’est à Calais qu’il a posé le plus longtemps ses valises pour une série de reportage sur et avec les migrants. Il a notamment documenté une pratique immonde, couverte par la puissance publique: la lacération des tentes des migrants. Comment trouver la bonne distance qu’on on parle de ces populations? C’est la question que nous lui avons posé.