Selon de nouvelles prévisions publiées par Météo-France, l’été qui approche à grands pas s’annonce chaud et sec. Après un hiver déjà très sec, un printemps qui se classe parmi les trois les plus chauds et secs de l’histoire, et un mois de mai record, les sols sont dans un état très préoccupant. Il en est de même pour les nappes phréatiques. La surveillance est de rigueur et les restrictions d’usage de l’eau déjà en vigueur dans de nombreux départements.
À Seillans, petite commune de 2 700 habitants située dans l’arrière-pays varois, la sécheresse est depuis plusieurs semaines une réalité quotidienne. L’un des bassins qui alimente la commune est à sec et ce sont donc des camions-citernes qui multiplient les allers-retours chaque jour pour ravitailler la population en eau. Une situation inédite pour le maire de la commune. “C’est la première fois que je suis confronté à une situation pareille. C’est une catastrophe“, se désole René Ugo interrogé par 20 minutes. “Il faut se rendre à l’évidence, le changement climatique est là. Que pouvons-nous contre dame nature ?”, interroge-t-il.
Le Var est placé en vigilance sécheresse depuis le 1er avril dernier et les restrictions d’eau vont s’appliquer jusqu’au 15 octobre. En raison de la sécheresse, couplé à un épisode venteux, l’accès aux massifs forestiers du Var a également été interdit à compter du mercredi 8 juin. Mais le département n’a rien d’une exception. Au niveau national, ce sont 30 départements qui subissent déjà des restrictions d’eau plus ou moins fortes en raison de la sécheresse alors que l’été n’a officiellement pas encore démarré. Dans les faits, le mois de mai a été le plus chaud jamais enregistré et sans doute aussi le plus sec, tandis que le printemps 2022 se classe au 3e rang des plus chauds et plus secs.
Vers un été chaud et sec
“Il a très peu plu depuis le début de l’année 2022. Les deux tiers de la France ont connu des sols secs à très secs. Sur les derniers mois, le déficit mensuel de précipitations atteint même 30 % à 40 % en février et en mars, 25 % en avril et 65 % en mai. Cette situation est habituellement rencontrée mi-juillet”, explique Météo-France dans un bilan présenté à la presse le 3 juin. “La France a connu des épisodes de sécheresses importants dans les dernières décennies, comme 1976, 1989, 2003 ou 2011. Cependant, on note une augmentation de la fréquence des épisodes de sécheresse depuis le début des années 2000. Ces épisodes se caractérisent par une intensité accrue et une durée plus longue“, poursuit Météo-France.
Cela se traduit concrètement par un indice d’humidité des sols extrêmement bas et un niveau de recharge des nappes phréatiques faible. “L’état des nappes phréatiques s’est rapidement dégradée à partir de février. Les pluies insuffisantes ont fortement impacté leur niveau. La situation est particulièrement préoccupante, avec des niveaux bas à très bas localement : niveaux très bas dans le Sud-Est, et bas à très bas localement, sur les nappes entre Vendée, Maine et Touraine ainsi que sur les nappes de la Côte d’Azur, de Provence et du sud de la Drôme” précise le BRGM.
Pour cet été, la situation ne devrait pas s’améliorer. Le ministère de la Transition écologique a publié mi-mai une carte des risques de sécheresse. Celle-ci prévoit déjà que 22 départements présentent un risque “très probable” de sécheresse d’ici la fin de l’été principalement dans le Sud-Est et l’Ouest. Et Météo France estime à 70 % le risque que l’été soit plus chaud que la normale dans la moitié Sud et 50 % plus chaud dans la moitié Nord. De même, il devrait être particulièrement sec dans la moitié Sud. “La situation est inquiétante et suivie de près“, a commenté lors d’un point presse Jean-Michel Soubeyroux, de Météo-France. “Ce qui va se passer en juin va être essentiel”, a-t-il ajouté.
Concepcion Alvarez @conce1
© 2022 Novethic – Tous droits réservés