Les Russes sont entrés vendredi dans la ville, assiégée et bombardée depuis plus de deux semaines. Sur le front diplomatique, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a lancé samedi un appel à Moscou, estimant qu’il était « temps » de discuter de « paix et de sécurité »
Bilan incertain sur une base de l’armée ukrainienne dévastée à Mykolaïv
Vingt-quatre heures après une attaque à la roquette, le bilan de l’attaque sur une caserne militaire à Mykolaïv reste inconnu. L’Agence France Presse dit avoir vu samedi trois morts. Le site qui se trouve dans le nord de cette ville a été complètement dévasté après avoir été frappé par six roquettes vendredi matin. Aucune information sur le bilan n’a été publiée par les autorités ukrainiennes.
Les Russes « ont lâchement effectué des frappes de missiles contre des soldats qui dormaient. Une opération de secours se poursuit toujours », s’est borné à déclarer samedi matin le gouverneur régional de Mykolaïv Vitaly Kim dans une vidéo publiée sur Facebook. Il a précisé attendre des informations sur les pertes des forces armées ukrainiennes. Selon un militaire sur place, Evguéniï, quelque 200 jeunes soldats étaient cantonnés dans cette caserne. Des dizaines ont été tués, a affirmé un autre.
Le maire de Mykolaïv, Oleksandre Senkevytch, cité par des médias ukrainiens, a indiqué que cette ville, qui comptait près d’un demi-million d’habitants avant la guerre, avait été bombardée depuis la région voisine de Kherson, sous contrôle russe.
Mykolaïv et sa région sont le théâtre de violents combats et bombardements russes. La ville est stratégique car elle constitue le dernier verrou avant la grande cité portuaire d’Odessa. 12:46
Pour la Suisse, la guerre en Ukraine est une « folie dévastatrice »
« Cette guerre est mue par une folie dévastatrice qui fait voler en éclats tous les principes et les valeurs de notre civilisation », estime le président de la Confédération suisse, Ignazio Cassis, dans une tribune publiée par le quotidien Le Temps. Il nous faut défendre vaillamment et sans relâche la liberté et la démocratie. Cela a un prix. Un prix que la Suisse est prête à assumer ».
« La Russie a massivement violé l’interdiction du recours à la force, un principe ancré dans le droit international. En restant inactive, la Suisse aurait fait le jeu de l’agresseur », souligne-t-il, ajoutant : « Neutralité ne signifie pas indifférence. » C’est pourquoi la Suisse a adopté dans leur intégralité les sanctions de l’Union européenne « dans le strict respect du droit de la neutralité », qui signifie qu’elle « ne soutient aucun belligérant sur le plan militaire, que ce soit par la mise à disposition de troupes ou par l’envoi d’armes ».
Protestations à Bangkok
Bonjour, pourquoi les rassemblements de soutien à l’Ukraine en France sont-ils si peu relayés ? Pouvez-vous indiquer quelques rendez-vous (Paris et autres) ? Merci
Yunash
Bonjour Yunash,
À Brest, rassemblement à 14 h 30 sur la Place de la Liberté.
À Angers, rassemblement à 15 heures sur la Place du Ralliement.
A Paris, à 15 heures, place de la République. 12:14
Vilna Ukraine
Bonjour, Vilna Ukraine,
Le ministère de la défense russe a déclaré aujourd’hui avoir utilisé vendredi des missiles hypersoniques « Kinjal » pour détruire un entrepôt souterrain d’armements dans l’ouest de l’Ukraine. La Russie n’avait jusque-là jamais fait état de l’emploi de ce missile balistique dans les deux conflits où elle est belligérante : l’Ukraine et la Syrie. Ce missile a été déployé de nombreuses fois lors d’exercices depuis le premier test réussi, en 2018.
La Russie utilise une partie de sa nouvelle génération de missiles, qualifiés par Moscou d’« invincibles », d’« hypersoniques », d’une portée illimitée et invisibles des radars, quatre ans après qu’ils ont été dévoilés par Vladimir Poutine.
- Avangard (« avant-garde » en russe) : ces planeurs hypersoniques capables de porter des charges conventionnelles ou nucléaires pourraient changer de cap et d’altitude à très haute vitesse, les rendant « pratiquement invincibles » selon M. Poutine, qui compare la percée scientifique et militaire de leur développement « à la création du premier satellite artificiel de la Terre », le fameux Spoutnik. Ils ont été testés avec succès en décembre 2018 ; leur vitesse a alors atteint Mach 27 – soit 27 fois la vitesse du son. Ils ont touché une cible située à environ 6 000 km, selon le ministère russe de la défense. Ils ont été mis en service en décembre 2019.
- Kinjal (« poignard » en russe) : ce type de missiles, très manœuvrable, défie les systèmes de défense antiaérienne, selon Moscou. Ils ont atteint, lors des essais, toutes leurs cibles à une distance pouvant atteindre 1 000 à 2 000 km. Ils équipent les avions de guerre MiG-31. Leur emploi en Ukraine est une première mondiale pour un armement hypersonique, selon des experts.
- Sarmat : ce missile balistique intercontinental de cinquième génération, qui porte le nom du peuple nomade des steppes de la Russie méridionale, est censé échapper aux défenses antimissiles. D’un poids dépassant 200 tonnes, il est plus performant que son prédécesseur – le missile Voïevoda, d’une portée de 11 000 km – et « n’a pratiquement pas de limites en matière de portée », selon M. Poutine, le jugeant à même de « viser des cibles en traversant le pôle Nord comme le pôle Sud ».
- Zircon : le premier tir officiel de ce missile, qui tire son nom d’un minéral utilisé en joaillerie, date d’octobre 2020. Il vole à Mach 9 pour atteindre des cibles maritimes comme terrestres. A la fin de décembre 2021, Vladimir Poutine a annoncé un premier tir d’essai réussi d’une salve de Zircon. D’autres essais ont eu lieu depuis octobre 2020 dans l’Arctique russe, notamment à partir de la frégate Amiral Gorchkov et d’un sous-marin immergé.
11:51 Vos questions
Des nouvelles des combats au sol à Marioupol ?
Nicolas
Bonjour, Nicolas,
La situation semble très compliquée. Selon le maire de Marioupol, Vadym Boïtchenko, les combats de rue dans le centre de la ville empêchent les opérations de sauvetage de centaines de civils coincés dans le sous-sol du théâtre qui a été bombardé mercredi.
M. Boychenko a déclaré à la BBC que les équipes de secours ne peuvent aider les gens à sortir des décombres que pendant les périodes où les combats baissent d’intensité. « Nos forces font tout ce qu’elles peuvent pour tenir leur position dans la ville, mais les forces de l’ennemi sont plus importantes que les nôtres, malheureusement » a-t-il déclaré.