Je joins ici ma voix à celle des militants du Comité France de soutien aux prisonniers politiques et d’opinion marocains, qui vient de publier le communiqué suivant :« Le mercredi 23 février 2022, la Cour d’appel de Casablanca a confirmé le verdict prononcé en première instance de cinq ans de prison ferme, à l’encontre du journaliste et éditorialiste de “Akhbar el Yaoum”, Soulaïman Raïssouni.Le procès en première instance avait été entaché de nombreuses incohérences et contradictions et s’était déroulé alors que l’accusé menait une grève de la faim. Ces violations du droit d’un prévenu à un procès équitable ont été dénoncées par RSF, Amnesty International et plusieurs autres ONG.On pouvait espérer que le procès en appel respecterait les conditions d’un procès équitable. Mais il n’en a rien été. Le tribunal a continué à refuser de convoquer les témoins à décharge. C’est ainsi que les personnes qui ont suivi les différentes audiences de ce procès ont eu le sentiment d’assister à une farce grotesque qui s‘est terminée par un jugement lourd, inique et scandaleux. Le Comité France de soutien aux prisonniers politiques et d’opinion marocains affirme sa totale solidarité avec Soulaïman Raïssouni et dénonce cette parodie de justice et ce verdict injustifié. Il appelle le gouvernement français à sortir du silence complice qu’il observe chaque fois que son allié marocain est pris en défaut de non-respect des droits humains, et en l’occurrence de non-respect du droit d’un prévenu de jouir d’un procès équitable.Il exprime sa profonde inquiétude alors que le procès d’Omar Radi, autre journaliste poursuivi pour atteinte à la sûreté de l’Etat, espionnage, attentat à la pudeur et viol, se poursuit dans les mêmes conditions que celles du procès de son collègue Soulaïman. Nous ne pouvons accepter que des journalistes libres et indépendants soient condamnés pour des accusations de toute évidence fantaisistes et fallacieuses, à l’issue de procès non équitables. Nous resterons mobilisés jusqu’à ce que ces journalistes, ainsi que l’ensemble des prisonniers politiques et d’opinion qui croupissent dans les prisons marocaines, recouvrent une liberté qui n’aurait jamais dû leur être enlevée. »