AccueilInternationalAsieAfghanistan
Deux femmes portant une burqa en Afghanistan © Crédit photo : archives JAVED TANVEER – AFP Par SudOuest.fr avec AFP
Des femmes travaillant pour des ONG ont été menacées de mort si elles ne portaient pas la burqa en se rendant à leur bureau. Elles doivent aussi être « accompagnées d’un chaperon mâle »
La police religieuse des talibans a menacé de tirer sur des femmes travaillant pour des ONG dans une province du nord-ouest de l’Afghanistan si elles ne portaient pas la burqa, a-t-on appris vendredi auprès d’employés de ces organisations.
Des représentants du ministère de la Promotion de la vertu et de la prévention du vice dans la province de Badghis ont rencontré dimanche des organisations humanitaires, ont indiqué deux membres locaux d’ONG internationales.
« Ils nous ont dit […] que si notre personnel féminin venait au bureau sans porter la burqa, ils les abattraient », a déclaré une de ces sources, réclamant l’anonymat par mesure de sécurité. Les talibans ont aussi demandé à ce que ces femmes soient accompagnées d’un chaperon mâle, a-t-elle ajouté.
La seconde source humanitaire a confirmé ces informations. « Ils ont aussi dit qu’ils se rendraient dans chaque bureau sans prévenir pour s’assurer que les règles sont respectées », a-t-elle expliqué.
Une notification écrite a été envoyée aux ONG travaillant dans la province. Elle ne contient pas de menaces de mort, mais demande aux femmes de se voiler.
Les femmes de nouveau exclues de la vie publique
La burqa est un voile intégral doté d’une grille en tissu au niveau des yeux, dont le port était obligatoire sous le premier régime taliban (1996-2001).
Les fondamentalistes islamistes, qui avaient largement piétiné les droits humains lors de leur précédent passage au pouvoir, ont repris la direction du pays à la mi-août, après 20 années d’une insurrection armée. Si les talibans, qui cherchent à être reconnus par la communauté internationale, assurent s’être modernisés, ils ont progressivement exclu les femmes de la vie publique, suscitant l’inquiétude de la communauté internationale.
Les femmes restent ainsi largement exclues des emplois publics, ne sont pas autorisées à faire de longs trajets sans être accompagnées par un homme de leur famille, et les écoles secondaires pour filles restent pour la plupart fermées.