Le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) des Nations unies a exhorté lundi la France, qui prend la présidence tournante de l’Union européenne, ainsi que la République tchèque qui lui succèdera, à « négocier une réforme durable » de l’asile pour mettre fin aux « violations des droits » aux frontières de l’Europe.
10 janvier 2022 à 14h36
Le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) des Nations unies a exhorté lundi la France, qui prend la présidence tournante de l’Union européenne, ainsi que la République tchèque qui lui succèdera, à « négocier une réforme durable » de l’asile pour mettre fin aux « violations des droits » aux frontières de l’Europe.
La réforme de l’asile et des migrations, engagée par la Commission européenne en septembre 2020 mais qui bute sur de profondes divisions entre les 27 Etats membres de l’UE, sera l’un des principaux dossiers de la présidence française, qui a débuté le 1er janvier.
Dans un document qui rassemble ses recommandations, le HCR appelle à « négocier une réforme durable de l’asile sur la base du Pacte » migratoire présenté par Bruxelles, ainsi qu’à accentuer le « soutien aux pays » pauvres ou en développement, où vivent 85% des réfugiés.
« Il faut garantir l’accès au territoire et remédier aux violations des droits de l’homme aux frontières, où les renvois violents se sont poursuivis en 2021, des pratiques qui mettent en danger la vie des personnes et portent atteinte aux droits humains, notamment au droit de demander l’asile », a souligné auprès de l’AFP Céline Schmitt, porte-parole en France du HCR.
L’agence réclame des « enquêtes » sur ces pratiques.
Le Pacte migratoire « offre l’opportunité de passer d’une approche ad hoc à une approche commune globale, bien gérée et prévisible », en renforçant la « solidarité intra-européenne », poursuit le HCR.
Sur ce dernier point, le Haut Commissariat veut « relancer une opération européenne de recherche et de sauvetage en mer », notamment en Méditerranée où seuls des bateaux d’ONG tentent de secourir les candidats à l’exil, a expliqué Céline Schmitt.
« Au moment où le nombre de personnes déplacées de force dans le monde atteint un niveau record, où (…) le nombre d’arrivées dans l’UE reste gérable, il est essentiel (…) de se réengager dans la solidarité envers les réfugiés, entre les Etats-membres eux-mêmes et avec les pays qui accueillent la majorité des réfugiés dans le monde », a déclaré Gonzalo Vargas Llosa, représentant du HCR pour les affaires européennes, cité dans un communiqué.
En présentant sa feuille de route pour la présidence de l’UE, début décembre, le chef de l’Etat français Emmanuel Macron avait, lui, plaidé pour une Europe qui « sache protéger ses frontières » face aux crises migratoires et esquissé une série de réformes, dont celle de l’espace Schengen.
Il avait également mis en garde contre une Europe où le droit d’asile serait « dévoyé ».