Par Simon Loignon
Publié le 03/01/2022 à 11h57
Mis à jour le 03/01/2022 à 11h58

Le projet est toujours celui de conclure un bail de location gratuite avec les propriétaires de logements inoccupés, moyennant toutefois la prise en charge des travaux et des impôts fonciers

La triste situation qu’offrent de concert la Biélorussie et la Pologne montre que la question des migrants et de leur prise en charge est toujours d’actualité. Un des problèmes majeurs, qu’il faut souvent régler dans l’urgence, reste la question du logement. « Dès qu’un migrant a un toit, il est sauvé, lance, convaincu, Claude Arnaud, personnage connu de la vie associative villeneuvoise, et militant de longue date à Solidarité Réseau éducation sans frontières (RESF 47). Une fois logé quelque part, il saura ensuite se débrouiller. De même qu’en ville, ils pourront mieux apprendre le français et s’intégrer, alors qu’à la campagne, ils sont complètement dépendants pour les déplacements, et sont seuls. Ici, il y a le Secours populaire, les Restos du cœur, et les transports gratuits en centre-ville. »

RESF 47 cherche une maison du même type que celle qui, jusqu’alors, accueillait des migrants et leurs familles. © Crédit photo : Simon Loignon

Pour faire face à la demande toujours plus croissante de familles entières de migrants, RESF 47 avait commencé il y a quelques années à démarcher les propriétaires de logements inoccupés à Villeneuve-sur-Lot, en leur proposant de signer un bail de location gratuite, et permettant ainsi de trouver des solutions certes provisoires mais au moins convenables pour des migrants en détresse.

Prise en charge des travaux et des impôts fonciers

« Louer directement une maison, avec un loyer à payer serait trop onéreux à long terme, soupire Claude Arnaud. L’association serait vite à court d’argent. » C’est pourquoi cette dernière, dans les propositions qu’elle fait parvenir aux possesseurs de logements vacants, indique la possibilité de prendre en charge les travaux de rénovation, les charges correspondant aux fluides, ainsi que les impôts fonciers. Ainsi fait, le logement serait occupé, et ne coûterait rien à son propriétaire. Tout le monde, en somme, en sortirait gagnant.

À Villeneuve-sur-Lot, Solidarité RESF 47 avait une maison appartenant à un membre de l’association où logeaient plusieurs familles d’étrangers. Celles-ci ayant obtenu le droit d’asile et la maison, rachetée à un marchand de biens après sa vente au tribunal, étant réinvestie par sa propriétaire, RESF 47 ne compte plus dans la bastide que quelques studios. « Ce qu’il nous faut, c’est une maison avec de l’espace pour être toujours en mesure d’accueillir provisoirement des familles, ou des femmes seules avec leurs enfants, surtout lorsque celles-ci, déboutées du droit d’asile, nécessitent des prises en charge rapides pour éviter qu’elles se retrouvent à la rue », rappelle Claude Arnaud.

Deux maisons à Feugarolles servent déjà à cet effet. À Bias, de vieilles caravanes constituent des abris de fortune, solution pratique lorsqu’il fait beau, mais guère idéale en plein hiver. Pour améliorer la condition des personnes qui y vivent, Claude Arnaud a saisi l’opportunité du budget participatif citoyen mis en en place par le Département, afin de financer l’achat d’une caravane neuve, spacieuse et surtout plus résistante au froid. Il saura en ce début d’année si sa proposition est validée ou non.

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