Si vous avez lu Rachid Mimouni, vous auriez gardé « l’honneur de la tribu » et vous n’auriez pas fait de l’Algérie « le fleuve détourné »Si vous avez feuilleté les livres de Mouloud Mammeri, vous n’auriez pas utilisé contre le peuple « l’opium et le bâton » et la Kabylie, vous ne l’auriez pas classée « colline oubliée »Si vous avez lu Mouloud Feraoun, vers le progrès, vous auriez emprunté « les chemins qui montent » et l’enfant algérien ne serait jamais « le fils du pauvre »Si vous avez lu Tahar Djaout, vous n’auriez pas fait de l’Algérien « l’exproprié » de sa culture et de son identité et vous n’auriez pas fait « l’invention du désert » sur les terres fertiles.Si vous avez lu Mohamed Dib, vous auriez fait de la patrie « la grande maison » et la relation entre nos citoyens un « métier à tisser ».Si vous avez lu Kateb Yacine, vous n’auriez pas fait de l’Algérien « L’homme aux sandales de caoutchouc » et l’Algérie serait une « Nedjma » au ciel des nations et la vieille mère ne dira jamais à son fils : « Mohamed prend ta valise » et quitte ce bled.Si vous avez lu Camus, le jeune Algérien ne serait pas « l’étranger » sans repères dans sa propre patrie et il n’aurait jamais connu « La chute » libre qui le descend aux enfers.Si vous avez lu Kamel Daoud, vous n’auriez pas prêché votre faux « Zabor » et vous ne l’aurez jamais livré un lynchage des obscurantistes, « Ô Pharaon » !Si vous avez lu Yasmina Khadra, « les hirondelles de Kaboul » n’auraient jamais fait leurs nids sur les têtes des filles d’Alger et la patrie ne saurait jamais « La foire des enfoirés». Auteur inconnu.