L’état de santé du blogueur Alaa Abdel Fattah, emprisonné depuis près de deux ans, est très inquiétant. Reporters sans frontières (RSF) appelle à sa libération immédiate et tiendra les autorités égyptiennes pour responsables de son sort.
La justice égyptienne a reconduit ce lundi 13 septembre, la détention préventive du blogueur Alaa Abdel Fattah, emprisonné depuis bientôt deux ans pour “appartenance à un groupe terroriste”, “diffusion de fausses informations” et “usage abusif des réseaux sociaux”. Mais “pour la première fois, je retrouve Alaa dans un état psychologique qui le pousse à des envies de suicide”, alerte son avocat Khaled Ali, présent lors de l’audience.
“Alaa Abdel Fattah est aujourd’hui en situation de danger imminent, dénonce la responsable du bureau Moyen-Orient de Reporters sans frontières (RSF), Sabrina Bennoui. Il est clair que depuis deux ans, ce blogueur n’a rien à faire en prison. Aujourd’hui, cette privation injuste de liberté et de ses droits élémentaires est en train de mettre en péril sa santé. Nous appelons les autorités à lui permettre au plus vite d’être examiné par un médecin et à le libérer dans les plus brefs délais. Nous les tiendrons pour responsables de son sort.”
Ce n’est qu’après des demandes répétées pour s’entretenir avec son client que l’avocat Khaled Ali a pu obtenir un bref instant d’échanges avec Alaa Abdel Fattah. Son témoignage accablant l’a poussé à lancer un appel urgent. L’avocat insiste sur la nécessité de “transférer Alaa hors de la prison de haute sécurité” où il se trouve actuellement et rappelle qu’un rapport a déjà été soumis contre l’administration pénitentiaire pour des faits de torture commis dès son arrivée en prison. Enfin, Me Ali souligne l’urgence qu’Alaa Abdel Fattah puisse être examiné par un médecin et recevoir la visite de ses proches.
De son côté, la famille du blogueur a également fait part de son désespoir. “Nous avons suivi toutes les voies légales disponibles, fait appel à toutes les parties et tous les responsables, utilisé tous les moyens de protestation pacifique (…). Maintenant, nous en sommes là”.
Alaa Abdel Fattah a déjà été emprisonné de février 2015 à mars 2019. Il était en libération conditionnelle lorsqu’il a été arrêté, six mois plus tard, le 29 septembre 2019. En novembre 2020, la justice le place sur une “liste terroriste”, ce qui conduit au gel de son compte en banque.
Actuellement, 27 journalistes sont emprisonnés en Egypte. Le pays occupe en 2021 la 166e position au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF.