29 juillet 2021
Dans un discours à ses troupes, le fils du mythique commandant Massoud déplore l’abandon de son pays par la communauté internationale, rend hommage à son père et rappelle l’amitié qui le liait à Bernard-Henri Lévy.
Le professeur Bernard Henri Lévy rencontra le Héros National d’Afghanistan, Ahmad Shah Massoud, la première fois en 1982. Lui et ses compagnons coopérèrent avec nous dans le domaine de la santé, de l’éducation et d’autres encore. La France a joué un rôle spécial dans notre histoire. Le Héros National d’Afghanistan a été diplômé du lycée Istiqal construit par la France, et il eut des professeurs français. Les luttes du peuple français pour la liberté ont beaucoup marqué Ahmad Shah Massoud. Les Français n’ont jamais accepté l’agression et l’oppression étrangères. Durant la guerre Sainte contre les Soviétiques, puis la Résistance contre les talibans, la France a aidé le peuple afghan dans bien des domaines. Dans le domaine de la santé, madame Laurence et bien d’autres infirmières et médecins français ont soigné notre peuple et spécialement les combattants de la Résistance, ici dans le Panshir. Beaucoup d’entre vous, combattants de la Résistance, vous souvenez d’eux. De même, des professeurs français et des gens de culture vinrent de là-bas nous aider, enseigner, et nous apporter du matériel d’éducation. Également, durant la Résistance face aux talibans, alors que le monde entier oubliait notre lutte et qu’il se prêtait aux machinations du Pakistan soutenant que la guerre en Afghanistan était une guerre civile, la France, elle, s’est tenue à nos côtés, montrant ainsi que notre combat pour l’Afghanistan n’était pas une guerre civile ainsi que le prétendait le Pakistan, mais un combat contre l’agression et un nouvel ennemi appelé Terrorisme.
L’occasion se présenta pour notre Héros d’Afghanistan, Ahmad Shah Massoud, de voyager en France. Il y porta le message de la justesse de notre Résistance, il exposa les atrocités commises par l’ennemi, il y montra que cet ennemi était l’ennemi de toute l’humanité avant d’être l’ennemi du seul Afghanistan.
Le juste combat du peuple afghan continua jusqu’en 2001. Un combat à mains nues, sans personne à nos côtés. Un combat qui pourrait bien reprendre dans un futur proche. Bernard Henry Lévy revint en Afghanistan. Dans la mosquée de Bazarak, assis aux côtés du commandant Massoud, il s’adressa aux combattants. Il parla de notre résistance. Malheureusement, avant qu’il ait pu organiser les rencontres à l’étranger des puissances amies avec le commandant Massoud, celui-ci fut martyrisé et nous quitta. C’est alors qu’enfin le monde tourna les yeux vers l’Afghanistan. Un an plus tard, le même groupe de criminels complota de tuer notre ami Bernard Henry Lévy. Heureusement, leur plan fût déjoué et il est aujourd’hui parmi nous. Il est venu honorer sur son tombeau notre Héros National. Il a appelé Massoud un « champion de l’humanité ». Nous avons eu ensemble des discussions fructueuses. Une part de nos propos qu’il rapportera lui-même concernait le soutien de la France à notre peuple et aux combattants de la Résistance, si le même ennemi, de nouveau, entendait en finir avec nous par la force des armes, du fascisme et de la tyrannie. Notre ami est venu nous dire que le peuple et le gouvernement français seraient à nos côtés comme lors de la guerre Sainte contre les Soviétiques puis la Résistance contre les talibans.
Amis ! Vous et moi avons pris l’année dernière un engagement. Une des promesses que je vous ai faites était de sauver nos combattants de la Résistance de la marginalisation. Et c’est ce que nous faisons précisément en ce moment. De même, je vais raviver les relations politiques que nous avions avec l’étranger durant la guerre Sainte et la Résistance, qui fut malheureusement interrompue après le martyr de notre Héros National.
Ai-je véritablement dit ces paroles ?
[La foule répond : Oui !]
Aujourd’hui, je vous apporte une part de ces promesses, et ce sont bien les canaux, les relations et les plans que nous avions établis. Avec l’aide de Dieu, je revifierai tout cela. De même, je reconstruirai toutes les relations avec l’étranger, relations que notre Héros National avait basées sur l’intérêt mutuel et les valeurs humaines ainsi que sur le combat contre nos ennemis communs qui entendent en finir avec l’humanité. Avec l’aide de Dieu, pas à pas, nous avancerons dans tous les compartiments de ce juste combat.
En votre nom à tous, je remercie Bernard Henri Lévy et nous l’accueillons ici dans le Panshir, cette terre de combat et de résistance, cette terre, dans cette province du Panshir, qui est dans ce pays appelé Afghanistan où le communisme et le terrorisme ont été défaits. Une nouvelle fois, vous tous, hommes braves, vous vous dressez pour le salut de Dieu, pour la justice et la liberté, pour la dignité de notre peuple, comme vous vous êtes dressés jadis non seulement pour sauver notre pays et notre région mais le monde entier du communisme et du terrorisme. Et si quelque chose menace notre peuple, votre terre natale ou le monde, vous êtes prêts à reprendre le juste combat d’hier, car vous ne serez jamais, jamais, jamais, fatigués de combattre contre un ennemi assoiffé de sang.
Êtes-vous fatigués, mes Frères ?
[La foule répond : Non !]
Forts de notre confiance en Dieu, notre combat va raviver l’autorité de notre peuple, la dignité des musulmans afghans et des combattants de la liberté. Et nous continuerons de marcher sur le chemin que nous a tracé notre Héros National, Ahmad Shah Massoud.