Trois mois après l’arrivée de plusieurs milliers de migrants marocains à la frontière de Ceuta, le cas des enfants et des jeunes mineurs n’est toujours pas réglé.
Des 1100 à 1200 enfants et jeunes marocains qui ont passé illégalement la frontière de El Tarajal à Ceuta les 17 et 18 mai derniers d’après les autorités de la ville, près de 800 ont été hébergés dans des centres d’accueil provisoires de la Ville Autonome. Les autres vivent depuis dans les rues de Ceuta et la plupart du temps se cachent pour ne pas être amenés dans les centres d’accueil.
Selon les ONG présentes sur place, comme Save the Children qui a mené une enquête auprès d’eux, la plupart de ces enfants ont fui des conditions de vie déplorables sans parler des mauvais traitements, des agressions ou même des abus sexuels dont ils étaient victimes au Maroc.
Avec le “réchauffement” tout récent des relations hispano-marocaines, le ministère de l’Intérieur espagnol, en accord avec les autorités marocaines a commencé le 14 août le rapatriement des jeunes marocains vers leur pays d’origine. Le problème est que ces mineurs sont protégés par des lois espagnoles, européennes et même internationales qui stipulent que ces retours doivent être gérés au “cas par cas” et toujours avec l’accord des jeunes en question. Ce qui ne semble pas être le cas ici puisque de nombreux enfants se sont échappés pour ne pas être amenés de force jusqu’à la frontière du Maroc.
Après une crise migratoire d’une ampleur inédite, la ville de Ceuta va-t-elle être le théâtre d’un non-respect des règles de base des Droits des Enfants ?
Plusieurs ONG espagnoles et même le Defensor del Pueblo (= Médiateur de la République en France) s’en sont émus auprès des autorités judiciaires espagnoles.